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Actualités - RENCONTRE

Rencontre - La galeriste libano-française Laïla Tamer-Morael a lancé à Paris un espace à part Artcore : plein cap sur la « création émergente » (photo)

Un lieu transversal. Les galeries parisiennes ont dû en manger leur chapeau, lorsqu’en septembre 2003, une Libano-Française de 25 ans, Laïla Tamer-Morael, a inauguré dans un hôtel particulier du XVIIe siècle, en plein cœur de la Ville lumière (1er arrondissement), Artcore qui, depuis, n’a pas cessé de faire parler de lui. Il faut dire que la jeune femme a eu une opportunité impossible à laisser passer : le 40, rue de Richelieu, qui a abrité les dernières heures d’un certain Molière, tombait littéralement en ruine, négligé par le patrimoine français autant que par ses propriétaires. Ceux-ci, contre une rénovation progressive du rez-de-chaussée et du premier étage, ont signé un bail précaire de deux ans avec Laïla Tamer-Morael. L’enthousiasme en plus. Il faut dire que le projet a de quoi séduire, comme la galeriste l’a présenté lors de son bref passage à Beyrouth : « Artcore est une association culturelle qui abrite à la fois un atelier et un centre d’expositions. L’événement inaugural s’est attaché à offrir une salle à chaque discipline. Nous avons ainsi présenté des œuvres sous forme d’installation, de photographie, d’installation, de court-métrage, d’art vidéo, de sculpture, de peinture, de dessin et collage/mixed media. Il est important que le lieu porte les empreintes du temps, mais aussi celles des artistes. Les rénovations sont donc minimales. » Voilà pour la première exposition, intitulée « Artcore 1 ». Celle qui a suivi, « Cabinet de dessin », a présenté la nouvelle gravure, toujours avec huit artistes, en collaboration avec le Amata de Genève et la galerie Slingshot Project à New York. Opération Esquelbecq La niche, Laïla Tamer-Morael l’a trouvée après son expérience américaine : études de finances et d’arts plastiques à Washington et New York et des expériences dans la production, puis à la galerie PSOne. En matière de centre d’art contemporain, la place est encore à prendre à Paris, malgré l’apparition, il y a quelques années, des « nouveaux galeristes » de la rue Louise Weiss du XXe arrondissement. Voilà donc Artcore, mais attention, qui est en fait un tremplin vers le projet central de la pionnière libano-française : Esquelbecq, un château construit entre les VIIIe et XVIIe siècles en Flandre, une propriété familiale qui, elle aussi, se trouve dans un état critique, même si le père de Laïla Tamer-Morael, architecte de formation, a commencé petit à petit à colmater les brèches, quand un des donjons s’est effondré il y a maintenant dix ans. « Nous voulons mener au château une expérience combinée de résidence d’artistes et de musée », explique l’intéressée. En attendant, juillet prochain verra l’inauguration du premier festival d’art contemporain d’Esquelbecq. Action art et ambassades culturelles Retour à Artcore. Depuis un an environ, le centre d’art fonctionne grâce à des fonds privés. Avec l’absence de loyer et la participation très active des artistes eux-mêmes et des bénévoles, l’entreprise associative tourne avec cinq personnes investies à plein-temps dans l’organisation des événements. Prochain rendez-vous atypique : une « manifestation d’Action art », menée par sept artistes du collectif Art Is Stick, créé en 2002 par le plasticien Antoine Gamard et Alexandre Spalaikovitch. Comme l’explique le site Web de la galerie (*), « Art Is Stick fait la jonction entre le mouvement post-graff, le street art, le slam, l’affichage et la revendication de l’espace publicitaire urbain ». Deux rendez-vous au programme : celui du 1er mai, qui a constitué en dix événements itinérants ; et le 15 mai, Art Is Stick investit les locaux d’Artcore. Et, histoire d’enfoncer le clou, du 5 septembre au 15 octobre prochains, à l’occasion des Semaines électroniques, Artcore propose une belle programmation sur le sujet, faite de conférences, d’animations et de performances. « Pour l’instant, nous avons été les seuls à présenter une série d’activités », souligne la galeriste. Sans commentaire. Entre la région parisienne et la Flandre, pour Laïla Tamer-Morael, il y a Beyrouth. « En partenariat avec l’Espace SD et Zico House, nous allons organiser, pour la fin de l’année 2005, un échange d’artistes entre les trois lieux, précise-t-elle. Ceux-ci pourraient jouer le rôle d’ambassades culturelles qui montreraient la création d’aujourd’hui. » Artcore n’a pas dit son dernier mot, et c’est tant mieux. Diala GEMAYEL (*) Site Web : http://www.artcore-fr.com
Un lieu transversal. Les galeries parisiennes ont dû en manger leur chapeau, lorsqu’en septembre 2003, une Libano-Française de 25 ans, Laïla Tamer-Morael, a inauguré dans un hôtel particulier du XVIIe siècle, en plein cœur de la Ville lumière (1er arrondissement), Artcore qui, depuis, n’a pas cessé de faire parler de lui. Il faut dire que la jeune femme a eu une...