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Daher : L’amendement constitutionnel doit être uniquement au service de grandes causes

Le député Mikhaël Daher a affirmé hier que « le climat ambiant rend difficile un amendement constitutionnel au service d’une personne spécifique », estimant que la Constitution doit être révisée « pour de grandes causes ou de grands principes, mais pas pour des questions d’ordre personnel ». Indiquant qu’il n’était pas « contre le président de la République, le général Émile Lahoud », M. Daher a déclaré : « Je ne peux pas me porter candidat à la magistrature suprême et prêter serment sur le respect de la Constitution, et agir en même temps à l’encontre de mes convictions concernant l’amendement constitutionnel. » M. Daher a été reçu hier, place de l’Étoile, par le président de la Chambre Nabih Berry, à qui il a annoncé sa décision de se porter candidat à la présidentielle. Il a précisé qu’il effectuera une tournée auprès des députés pour s’informer de leur opinion. « J’ai évoqué dans les détails les raisons qui m’ont incité à me porter candidat à cette fonction», a déclaré M. Daher. «L’entretien a porté sur certaines questions nationales, et j’ai ensuite demandé le soutien et la bénédiction de Son Excellence, compte tenu du grand poids national qu’il possède. Nous sommes dans la même ligne (...) », a-t-il indiqué. Il a ensuite évoqué les relations d’amitié qui l’unissent à M. Berry, faisant état d’une « histoire politique commune, de convictions similaires, et d’accord sur la même ligne nationale » entre lui et le président de la Chambre. Concernant d’éventuels signaux régionaux ou internationaux qui l’auraient incité à se porter candidat, Mikhaël Daher a répondu : « Il n’y a pas de signaux régionaux ou internationaux. Mais je suis présent sur la scène politique depuis longtemps. Toute personnalité publique ambitionne d’accéder à un poste important qui lui permettrait de mettre autant que possible en œuvre les aspirations de son peuple et de son pays. J’ambitionne d’accéder à ce poste, et j’ai déjà été proposé comme candidat à la présidence en 1988 (...). » Interrogé sur ses propos récents selon lesquels l’éventualité d’un amendement constitutionnel en faveur de la prorogation est de plus en plus faible, le député du Akkar a indiqué : « Je n’ai pas de données précises, mais on m’a demandé mon avis sur la prorogation. J’ai répondu que je sentais, d’après les déclarations des responsables, députés et personnalités politiques, qu’il existe un climat selon lequel l’amendement constitutionnel au profit d’une personne spécifique est désormais difficile à réaliser. » Et d’ajouter que la Constitution ne doit être amendée que « pour de grandes causes ou de grands principes, mais pas pour des questions d’ordre personnel ». « La loi n’est élaborée à la mesure de personne, a-t-il souligné. Cependant, je suis d’accord sur le fait que la Constitution peut être révisée pour garantir l’indépendance de la justice par exemple, ou pour abaisser le droit de vote à l’âge de 18 ans. Il est des questions de principe qui intéressent tout le monde et pour lesquelles il faut nécessairement amender la Constitution. Mais je pense que le climat n’est pas actuellement propice à un amendement pour assurer ou non la prorogation du mandat d’une personne », a-t-il souligné. Concernant la position exprimée par le président George W. Bush au sujet du respect de la Constitution, Mikhaël Daher a indiqué : « Tant pis pour lui. Il a le droit d’exprimer l’opinion qu’il désire. Nous sommes indépendants et nous forgeons nos propres idées de par nous-mêmes. Notre point de vue est libanais et plusieurs responsables, notamment le président syrien Bachar el-Assad, ont affirmé que l’élection du président de la République est libanaise et soumise à des considérations libanaises uniquement. » Réaffirmant qu’il respecte les présidents Hraoui et Lahoud, il a estimé qu’il ne pouvait vivre autrement qu’en respectant les principes constitutionnels. Interrogé sur la célèbre formule de 1988 « Mikhaël Daher ou le chaos » et le rôle syro-US dans le processus électoral, M. Daher a indiqué qu’il était à l’époque le candidat du consensus, mais qu’une des parties n’avait pas accepté sa candidature et avait fait avorter la séance électorale. « Ils ont préféré le chaos », a-t-il précisé, estimant que la Syrie se concertait avec l’ensemble des parties libanaises, mais qu’en définitive, le choix du président reste libanais. Il a enfin estimé que l’émir al-Walid ben Talal avait exprimé dimanche son opinion et sa sensibilité en plaidant en faveur de la prorogation du mandat Lahoud.
Le député Mikhaël Daher a affirmé hier que « le climat ambiant rend difficile un amendement constitutionnel au service d’une personne spécifique », estimant que la Constitution doit être révisée « pour de grandes causes ou de grands principes, mais pas pour des questions d’ordre personnel ».
Indiquant qu’il n’était pas « contre le président de la République, le...