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Actualités - CHRONOLOGIE

MUNICIPALES - La liste définitive de l’Unité de Beyrouth, celle de « l’entente du possible » Hariri écarte Pakradouni et introduit onze nouveaux noms (photo)

On n’y croyait presque plus. La naissance douloureuse de la liste haririenne a enfin eu lieu hier après de longues semaines de négociations marquées notamment par une intervention syrienne on ne peut plus flagrante. C’est d’ailleurs celle-ci qui a permis à la liste finale, baptisée « l’Unité de Beyrouth », de voir le jour, après un entretien de plus de deux heures qui a eu lieu mercredi soir entre le chef des services de renseignements syriens au Liban, Rustom Ghazali, et le Premier ministre, Rafic Hariri. Résultat : Pakradouni sort du jeu et Tammam Salam obtient ce qu’il considère être un prix de consolation avec la désignation de 11 nouveaux membres, un compromis qu’il qualifie « d’entente du possible ». Autre surprise à l’annonce de cette liste, l’intégration des candidats du Hezbollah et du Tachnag, deux des six partis qui avaient juré fidélité au parti Kataëb en cas de maintien du veto sur son chef. Mais la solidarité a vite été confrontée à la réalité, M. Pakradouni ayant invité les partis de prendre part à la liste dite consensuelle, même si lui en est évincé. Annoncés vers 14 heures par le président de la municipalité sortant et chef de la nouvelle liste, Abdel Meneem Ariss, les noms des candidats reflètent certes l’équilibre communautaire tant voulu par M. Hariri, mais non le consensus politique souhaité par certains pôles beyrouthins. Ainsi, le chef du gouvernement aura maintenu jusqu’au bout son veto sur le ministre d’État au Développement administratif qui, rappellera Hariri, a refusé les projets de développement de Beyrouth proposés au sein du Conseil des ministres, d’où l’impossibilité de s’entendre. À l’issue d’une conférence de presse qui a réuni les membres du bureau politique du parti Kataëb, M Pakradouni a annoncé de son côté, « le retrait » de son candidat, Bernard Gerbaka, afin « d’éviter à la capitale une bataille électorale ». Un « sacrifice » auquel le chef des Kataëb aurait consenti pour respecter « l’équilibre national », alors que le Premier ministre, lui, « a cherché à régler ses comptes avec moi » par le bais de cette échéance, a critiqué M. Pakradouni. Péniblement concoctée, cette entente reste toutefois « partielle », mais « satisfaisante », dira M. Salam, qui explique que la victoire obtenue est incarnée par l’éventualité du renouvellement d’une partie de l’ancien conseil municipal, ce qui, d’après lui, est déjà un pas positif. Le député de Beyrouth, qui n’a obtenu aucune représentation au sein de cette liste, a précisé qu’il « n’a jamais demandé qu’il soit personnellement représenté par un candidat ». Rappelant que le rôle des Syriens dans la mise en place de cette liste n’est un secret pour personne, il a souligné que le plus important reste en définitive « l’équilibre » auquel sont parvenus les protagonistes, ce qui répond parfaitement aux desiderata syriens. Beaucoup moins satisfait de cette « compromission » de dernière minute, Abdel Hamid Fakhoury, président d’une seconde liste soutenue un moment par Tammam Salam, a tiré hier sur ce dernier à boulets rouges l’accusant de l’avoir « lâché » en donnant son aval à la liste haririenne. M. Fakhoury a indiqué en outre que les enjeux de cette échéance sont pratiquement semblables à ceux de 1998, puisque « l’hégémonie haririenne est toujours la même ». « D’ailleurs, cela ne m’a pas empêché de me présenter en 1998 et ne m’empêchera par de réitérer l’expérience à nouveau », a-t-il dit. La liste du consensus Si l’absence de partis tels que le Baas et le PSNS – pourtant très présents lors des négociations – n’est pas surprenante, le retour du Hezbollah et du mouvement Amal signifie clairement que les choses sont rentrées dans l’ordre, les deux partis chiites étant traditionnellement représentés au sein du conseil. Par ailleurs, le refus de M. Hariri d’intégrer dans sa liste M. Bernard Gerbaka, qui était le candidat unique des syriens-catholiques, a fait perdre à cette communauté un siège en faveur des syriens-orthodoxes. Autre caractéristique de cette liste, le nombre des sièges sunnites qui sont réduits à 8 au lieu de 9, et ce en faveur des chiites qui gagnent un siège supplémentaire, soit 3 au lieu de 2. Les sièges sunnites ont ainsi été répartis entre Abdel Meneem Ariss, Roula el-Ajouz, Hicham Sinno, Sélim Itani, Issam Barghout, anciens membres du conseil, et Hassan Hallak, Riad Abdel Karim el-Alayli, Saaddeddine Nemr el-Wazzan, (nouveaux candidats) qui remplaceront Ammar Houry, Mohammed Kheir el-Kadi et Ahmad Mokhtar Khaled. Imad Beydoun (ancien membre), Fady Chahrour (nouveau candidat) représenteront Amal, Amine Charri (ancien membre), le Hezbollah, Mounif Sarieddine (pro-Joumblatt), les druzes. Pour les maronites, Rachid el-Jalkh conserve sa place au sein de la liste et Georges Tyan est désigné pour remplacer Joe Sarkis (FL). Toufic Kfoury (ancien membre), Tony Khoury, Sélim Saad et Ralph Eid (nouveaux candidats) représenteront les grecs-orthodoxes, à la place de Halim Fayad, Kamal Bekhazi et Adel Boutros. Enfin, Sami Rizk se présentera une nouvelle fois au nom des grecs-catholiques, Sami Nasr, pour les protestants, Abraham Matoussian (Tachnag), Varoujean Kantarjian (Ramgavar et Hentchag) pour les arméniens-orthodoxes, Serge Tchoukhadarian pour les arméniens-catholiques, et Antoine Syriani (minorités) a remplacé Bernard Gerbaka. Face à cette liste et à celle de Abdel Hamid Fakhoury dont les noms n’ont pas encore été annoncés, l’alliance entre plusieurs candidats du courant aouniste (CPL) et des membres de familles traditionnelles sunnites a commencé à prendre forme avec la publication hier de 14 premiers noms, les autres devant être divulgués dans les prochaines vingt-quatre heures, a affirmé Khaled al-Daouk, le chef de cette liste. Intitulée liste de la « dignité et du changement », celle-ci comprend à ce jour Diana Metni, Élisabeth Rbeiz, Maryline Jbeili, Ibrahim el-Halabi, Ziad Issa, Élias el-Battal, Georges Nakhlé, Walid Na’ous, Abdel Rahman el-Ounssi, Salim Yassine, Michel Hbeiss, Anis Dioub, Mohammed Karnib.
On n’y croyait presque plus. La naissance douloureuse de la liste haririenne a enfin eu lieu hier après de longues semaines de négociations marquées notamment par une intervention syrienne on ne peut plus flagrante. C’est d’ailleurs celle-ci qui a permis à la liste finale, baptisée « l’Unité de Beyrouth », de voir le jour, après un entretien de plus de deux heures qui...