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Liban-Sud - Le climat de tension demeure nettement perceptible sur le terrain L’Onu et Paris mettent en garde contre une escalade à la frontière (photo)

Les Nations unies ont mis en garde hier contre les risques d’escalade au lendemain des affrontements à la frontière entre le Hezbollah et Israël, qui ont fait trois morts, et appelé les deux parties à la retenue. Tandis que sur le terrain, le climat de tension à la frontière demeurait hier nettement perceptible. « Comme nous l’avons dit à plusieurs reprises dans le passé, une violation (du cessez-le-feu) ne justifie pas une autre. De telles actions mènent à une escalade qui n’est clairement dans l’intérêt d’aucune partie », a déclaré Staffan de Mistura, représentant personnel au Liban du secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan. L’Onu s’est dit « très préoccupée par la tournure négative des événements au cours des deux derniers jours, qui ont considérablement augmenté la tension le long de la ligne bleue et au Liban », a-t-il ajouté dans un communiqué, qui a par ailleurs attiré l’attention sur la « violation de l’espace aérien du Liban par les avions israéliens jusqu’au-dessus de Beyrouth, provoquant des bangs supersoniques et créant une grande panique parmi la population ». L’Onu a enfin appelé « toutes les parties à faire preuve d’un maximum de retenue pour restaurer le calme et s’en tenir à leurs engagements pour le maintenir », a souligné M. de Mistura. Paris condamne De son côté, la France a condamné la reprise des violences à la frontière sud et appelé toutes les parties à la retenue, a indiqué le Quai d’Orsay. « Nous condamnons l’opération militaire israélienne qui a visé le territoire libanais, mardi 20 juillet, et qui constitue une violation du droit international. De même, nous condamnons les tirs du Hezbollah contre l’armée israélienne », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hervé Ladsous, lors d’un point de presse. La France, qui a suivi « avec préoccupation la montée des tensions depuis lundi entre le Liban et Israël », « lance un appel à la retenue à toutes les parties afin que la raison l’emporte sur les risques d’escalade », a ajouté M. Ladsous. Paris et l’Onu n’ont pas été les seuls à afficher leur préoccupation. Ainsi, un diplomate occidental, basé à Beyrouth et cité par l’AFP, a estimé qu’« il existe un véritable risque d’escalade et de déstabilisation régionale » si la situation demeure incontrôlée. « Le risque augmente chaque fois qu’il y a un changement dans les règles du jeu, avec des opérations hors du secteur controversé des fermes de Chebaa, et c’est ce qui s’est produit hier », a relevé ce diplomate. Selon une autre source diplomatique beyrouthine, les États-Unis ont appelé Israël à la retenue parce qu’ils ne veulent en aucun cas l’ouverture d’un front au Liban dans ces circonstances. Washington a également appelé les autorités libanaises concernées à œuvrer pour empêcher toute escalade, a ajouté cette source. Pour sa part, Walid Charara, chercheur spécialiste du Hezbollah, a indiqué, toujours à l’AFP : « Au cours des dernières années, Israël a concentré ses efforts sur les parties aidant les Palestiniens dans le but de mettre fin à l’intifada. » « Il y a eu l’assassinat à Beyrouth de Jibril Jibril, fils d’Ahmed. Puis il y a eu le meurtre de Ali Saleh, qui faisait partie de la même équipe d’appui à l’intifada de Ghaleb Awali », a-t-il expliqué. « Les responsables israéliens ont affirmé à plusieurs reprises récemment avoir saisi des cargaisons d’armes aux Palestiniens que le Hezbollah aurait envoyées », a-t-il ajouté. Selon lui, « Israël profite des conflits interpalestiniens et entend isoler davantage l’intifada, parallèlement aux pressions américaines sur les États arabes afin qu’ils cessent de financer les formations palestiniennes à la tête du soulèvement ». Concernant les menaces israéliennes à l’encontre de la Syrie et du Hezbollah, des sources diplomatiques libanaises ont estimé que ces menaces avaient été proférées par des généraux qui ne sont pas de haut gradés, affirmant que le ministre israélien de la Défense, Shaoul Mofaz, avait été étonné par l’ardeur au combat des miliciens du Hezbollah. Sur le terrain Par ailleurs, six obus israéliens, tirés à partir du Golan, sont tombés hier matin dans le secteur frontalier des fermes de Chebaa. « Vers 11h50, quatre obus de 155 mm sont tombés à l’ouest de la localité de Chebaa, près de la ligne bleue, sans apparemment faire de victimes », a précisé une source de sécurité. Mais ces tirs n’ont pas provoqué de riposte. Dans le même temps, l’aviation israélienne survolait à basse attitude la région de Chebaa, le Arqoub, Hasbaya et Merwahin, ainsi que la région de Bint Jbeil. Une certaine tension régnait d’ailleurs dans le secteur oriental du Liban-Sud, où les miliciens du Hezbollah patrouillaient plus que d’ordinaire alors que la situation paraissait calme ailleurs.

Les Nations unies ont mis en garde hier contre les risques d’escalade au lendemain des affrontements à la frontière entre le Hezbollah et Israël, qui ont fait trois morts, et appelé les deux parties à la retenue. Tandis que sur le terrain, le climat de tension à la frontière demeurait hier nettement perceptible.
« Comme nous l’avons dit à plusieurs reprises dans le...