Droits de l’homme - L’univers carcéral est « indigne du Liban », affirme Farès Le Parlement va demander la fermeture immédiate de certaines prisons (photo)

La commission parlementaire des Droits de l’homme a recommandé la fermeture immédiate de plusieurs prisons, « indignes du Liban et des droits de l’homme ». Réunie au bureau du président de la Chambre, Nabih Berry, la commission a établi à son intention un bilan de la tournée des prisons qu’elle vient d’effectuer. Prenant la parole, à l’issue de la réunion, le président de la commission, Marwan Farès, a affirmé que ses collègues et lui-même ont demandé la fermeture « immédiate » de la prison Barbar Khazen, rue de Verdun, ainsi que les prisons des femmes à Tyr et Zahlé. « Ces prisons doivent être fermées immédiatement », a dit M. Farès, et leurs pensionnaires « transférés loin de ces lieux lamentables et misérables ». « Nous avons convenu de tenir une réunion élargie de la commission des droits de l’homme pour en parler. Les ministres de l’Intérieur, de la Défense et de la Santé y participeront. Le président de la Chambre a souhaité que le Premier ministre y participe également, pour que des solutions directes à certains problèmes soient trouvées », a dit M. Farès. Le président de la commission des Droits de l’homme a également réclamé que « des fonds soient débloqués sans délais pour améliorer les situations de toutes les prisons , et en particulier de celle de Roumié. » « Il existe des prisons dont les conditions sont acceptables, mais aussi d’autres dont les conditions lamentables exigent une action immédiate », a ajouté M. Farès. Le président de la commission des Droits de l’homme a promis qu’une nouvelle réunion se tiendra pour établir le bilan de la tournée de la commission et des prisons « indignes du Liban et de la Charte des droits de l’homme ». Sur un autre plan, le parlementaire a affirmé que les portes de toutes les prisons sont ouvertes devant les membres de la commission parlementaire, y compris celles des prisons relevant du ministère de la Défense nationale. C’est dans une prison de ce genre qu’est détenu, dans des conditions lamentables, le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, depuis 1994, note-t-on. La surpopulation est l’un des plus graves problèmes que connaît le système carcéral au Liban. Dans la prison des femmes, à Zahlé, la commission avait noté, scandalisée, que le coin cuisine de la prison se trouvait dans les latrines.