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Actualités - CHRONOLOGIE

Droits du consommateur - Les appels au boycottage des réseaux GSM se multiplient La solidarité des Libanais sera mise à l’épreuve jeudi prochain

C’est la solidarité des Libanais et leur sens du bien commun qui seront mis à l’épreuve jeudi, date de la campagne nationale en faveur de la baisse des coûts faramineux de la téléphonie mobile. Connus pour être un peuple individualiste épris de la devise du « chacun pour soi », les consommateurs qui devront unanimement fermer leur cellulaire ce jour-là seront appelés à relever ce défi à la citoyenneté. Suivront-ils le mot d’ordre lancé il y a quelques jours par les différents ordres professionnels et organismes économiques ? Personne ne pourra le dire, mais l’on sait en tout cas que s’ils décident cette fois-ci d’ignorer l’appel au boycottage, le citoyen devra dorénavant s’abstenir de rouspéter et de critiquer les politiques publiques qu’on lui impose. Ayant fait preuve de passivité en plusieurs circonstances – nous avons tous en mémoire les destinées qu’ont eues les différentes manifestations dites populaires –, le citoyen devra prouver jeudi prochain qu’il est effectivement capable de vouloir changer les choses, d’autant plus qu’il s’agit, cette fois-ci, d’une question d’ordre purement économique dénuée de toute considération politique ou confessionnelle. Certes, on sait déjà que, pour des raisons évidentes de trésorerie, un différend oppose le ministre des Télécoms, Jean-Louis Cardahi, à celui des Finances, Fouad Siniora, sur la tarification des communications. Mais cette querelle des chefs ne saurait en rien concerner les Libanais, puisqu’il y va directement de leur poche et qu’ils n’arrivent plus à supporter la lourdeur des factures à payer. Lancé par les Ordres des journalistes et de la presse, des avocats, des ingénieurs, des médecins, les associations des commerçants, des industriels et la CGTL et plus récemment par le PNL, l’Ordre des dentistes et le syndicat des agences de voyages et de tourisme, l’appel au boycottage qui porte sur les réseaux de téléphonie mobile consistera pour le consommateur à fermer son portable jeudi, de zéro heure à minuit. Il concerne les 550 000 usagers de la carte prépayée et les 300 000 abonnés possédant une ligne en leur nom. Soit presque le tiers de la population libanaise. Les initiateurs de cette campagne ont été rejoints depuis par plusieurs catégories professionnelles et sociales. Hier, le Parti national libéral a publié un communiqué dans lequel il exhorte les citoyens, toutes classes confondues, à répondre favorablement à l’appel au boycottage, soulignant que le prix de la consommation à la minute pratiqué au Liban « est le plus cher au monde, une situation devenue insupportable ». « Si les deux sociétés ont, par le passé, omis de régler ce problème, il est temps aujourd’hui d’y remédier, maintenant que le secteur est entre les mains de l’État », a encore précisé le communiqué. S’adressant aux autorités compétentes, le PNL a ajouté que si celles-ci espéraient « accroître les recettes, pourquoi ont-elles donc augmenté les taxes de manière générale à tel point qu’à titre d’exemple des navires étrangers ont préféré jeter l’ancre dans d’autres ports ». « Pourquoi a-t-on également interdit de transporter la marchandise vers l’Irak en transit autrement qu’à l’aide des camions syriens ? » s’interroge encore le parti sans omettre de rappeler les dossiers de dilapidation des fonds et de corruption qui s’accumulent depuis des années. L’Ordre des dentistes a invité, à son tour, tous les membres de la profession à joindre le mouvement « en signe de solidarité avec l’ensemble du peuple libanais » et pour dénoncer le fait que les décideurs continuent de se dérober à leur responsabilité et d’ignorer les demandes essentielles du citoyen à l’heure où la crise économique est devenue intolérable, précise le communiqué de l’Ordre. C’est le même ton qui a été adopté par le syndicat des agents de tourisme qui ont réclamé une modification des tarifs appliqués. Rappelons que cette campagne nationale vise à obtenir la comptabilisation des communications à la seconde et non plus à la minute, la baisse des tarifs durant la nuit (de 20 heures à 8 heures), l’abolition des 25 dollars d’abonnement mensuel, la baisse du coût de la minute de la carte prépayée dans une proportion de 30 % (voir ci-dessous le tableau comparatif des prix appliqués dans les autres pays de la région). Il ne reste plus aux Libanais qu’à passer à l’acte et montrer, s’il en était besoin, que le silence (cellulaire) est d’or. Je. J.
C’est la solidarité des Libanais et leur sens du bien commun qui seront mis à l’épreuve jeudi, date de la campagne nationale en faveur de la baisse des coûts faramineux de la téléphonie mobile. Connus pour être un peuple individualiste épris de la devise du « chacun pour soi », les consommateurs qui devront unanimement fermer leur cellulaire ce jour-là seront appelés à...