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Actualités - CHRONOLOGIE

Coopération - Les relations bilatérales en ligne de mire de la visite du chef de l’État en Pologne Lahoud : Le dialogue via l’Onu, meilleure voie pour une paix régionale

Le président de la République, le général Émile Lahoud, a affirmé hier que « la meilleure voie pour la réalisation d’une paix au Proche-Orient ou dans n’importe quelle région du monde est le dialogue » et que « le meilleur cadre pour la tenue de ce dialogue est l’Onu ». « L’usage de la force conduira à une spirale interminable de violence de plus en plus brutale », a souligné le général Lahoud, qui a entamé hier une visite officielle en Pologne, la première d’un président libanais à Varsovie, par un entretien avec son homologue polonais Aleksander Kwasniewski. Une visite marquée surtout par une volonté nette de renforcer les relations bilatérales à tous les niveaux. Le président Lahoud a indiqué que le Liban avait réclamé à plusieurs reprises de s’asseoir à la table des négociations, « mais nous n’avons rien reçu en retour, et c’est pourquoi nous avons décidé de libérer notre terre en comptant sur la Résistance libanaise courageuse et sur les relations stratégiques avec la Syrie, quel que soit le prix à payer, et nous avons réussi ». « Cependant, nous considérons que la position idéale reste l’application des résolutions de l’Onu et le dialogue si l’on veut vivre ensemble », a-t-il souligné. M. Lahoud, son épouse, Mme Andrée Lahoud, le vice-président du Conseil, Issam Farès, et les membres de la délégation libanaise, les ministres Abdelrahim Mrad et Mahmoud Hammoud, le directeur général de la Sûreté de l’État, le général Édouard Mansour, l’ambassadeur du Liban en Pologne, Massoud Maalouf, et les présidents de l’Ordre de la presse et de l’Ordre des journalistes, Mohammed Baalbacki et Melhem Karam, ont été reçus par le président polonais, son épouse et une délégation de ministres au palais présidentiel à Varsovie. Les deux présidents et M. Farès ont ensuite tenu une réunion à huis clos dans la salle blanche du palais. À l’issue de l’entretien, une cérémonie s’est déroulée dans la salle rococo du palais en présence des officiels des deux pays. Le président Kwasniewski a remis au général Lahoud la Grande Croix de la République de Pologne, qui est la plus haute distinction polonaise. Il a également remis à Mme Andrée Lahoud les insignes polonais du grade de commandeur. Pour sa part, le chef de l’État a remis à son homologue polonais l’Ordre exceptionnel du Mérite libanais, une distinction qui honore généralement les présidents et les rois. Le président Lahoud a remercié M. Kwasniewski pour ses prises de position en faveur du Liban, rendant hommage au peuple polonais pour le soutien qu’il apporte à la préservation de la paix et de la sécurité libanaise, notamment à travers l’action de la Finul au Liban-Sud. Il a également remis à son épouse la médaille du Grand Cordon du Mérite libanais. Les deux présidents se sont ensuite échangé des présents, avant de visiter ensemble les jardins et la vieille église du palais, bénie par le pape Jean-Paul II. Les officiels des deux pays ont ensuite tenu un forum de discussions, sous la présidence des deux présidents. Étaient présents, côté polonais, la secrétaire générale de la présidence de la République, Jolanta Szymanek Deresz, le président du Conseil national de sécurité, Andre Barcikowski, le ministre d’État à la présidence de la République, Andrey Majkowski, le ministre d’État aux Affaires étrangères, Bogouslav Zaleski, le ministre d’État Matichi Gorsk, et la ministre d’État aux Affaires économiques, Mme Gurbiel. Une visite « historique » Prenant la parole, le président Kwasniewski a qualifié la visite de son homologue libanais d’« historique » et d’« événement important dans les relations bilatérales », évoquant sa dernière visite au contingent polonais de la Finul au Liban – séjour libanais au cours duquel il avait été reçu par le président Lahoud au palais de Baabda. Le chef de l’État polonais a ensuite mis l’accent sur sa volonté de consolider les relations et la coordination bilatérales, avant d’exposer les positions politiques de son pays à l’égard des derniers développements. Beyrouth et Varsovie se retrouvent sur plusieurs points, a-t-il souligné, évoquant « une vision commune de l’avenir de la région ». Il a ensuite précisé que la prochaine étape requiert davantage de coordination entre les deux pays aux niveaux économique, commercial et sécuritaire, évoquant l’importance du rôle du contingent polonais de la Finul pour le maintien de la sécurité et de la stabilité au Liban-Sud. Rappelons dans ce cadre que 239 soldats polonais sont stationnés actuellement au Liban dans le cadre des forces d’observation des Nations unies. 7 500 soldats polonais ont déjà servi au sein de la Finul. Rendant hommage à l’attachement du Liban à une paix juste et globale, M. Kwasniewski a précisé que son pays croit en la paix et que cette foi s’incarne dans la participation de contingents polonais à des missions au Golan, au Liban-Sud et en Irak. Il a par ailleurs souhaité davantage de stabilité sur la scène irakienne. « Mon pays aspire à un retour définitif de la stabilité au Proche-Orient et en Irak », a indiqué le président polonais, avant de souligner : « La Pologne se sent concernée par le processus de paix israélo-palestinien, d’autant qu’elle a de bonnes relations avec les deux pays. Le ministre israélien des Affaires étrangères a visité Varsovie pour discuter des moyens de rétablir la stabilité dans la région. » M. Kwasniewski a ensuite évoqué le rôle de son pays à travers l’Union européenne, indiquant que la présence de la Pologne au sein de cette institution lui permettra de participer activement à une solution à la crise proche-orientale et au développement des relations libano-européennes. Il a souligné, en ce sens, que « la Pologne soutient les revendications du Liban auprès de l’UE ». Les relations économiques Plaidant en faveur de l’établissement d’accords bilatéraux de coopération aux niveaux économique, touristique et culturel, il a invité les hommes d’affaires libanais à prendre part à « une journée du Proche-Orient », organisée lors du Forum économique centre-européen de Krynica, dans le sud de la Pologne, le 10 septembre. « Nous attachons une grande importance aux relations économiques », a déclaré le président polonais. La Pologne peut servir de guide aux hommes d’affaires libanais sur les marchés de l’Europe centrale et de l’Est, alors que le Liban peut aider les entrepreneurs polonais au Proche-Orient, a-t-il indiqué. Une position reprise en écho par le président Lahoud. « Nous invitons les hommes d’affaires polonais. Nous pouvons travailler ensemble au Proche-Orient, et à travers la Pologne dans l’Union européenne », a déclaré le président libanais, saluant l’entrée de Varsovie dans l’UE. Le général Lahoud a également mis l’accent sur la nécessité d’appliquer les résolutions de l’Onu, appelant à « un dialogue sur l’application de ces résolutions pour trouver une solution juste, globale et permanente à la crise libano-arabo-israélienne. L’objectif étant de garantir la libération des territoires arabes occupés et le droit au retour des réfugiés palestiniens conformément à la résolution 194 du Conseil de sécurité, et de rejeter l’implantation ». Concernant la situation en Irak, le chef de l’État a réitéré sa position favorable au transfert de ce dossier à l’Onu « parce qu’un parrainage par la légalité internationale de la fin de la crise irakienne garantira au peuple irakien la liberté de déterminer ses orientations nationales, d’élire ses représentants et de mettre fin au cycle de la violence qui croît de jour en jour ». Le président de la République a également indiqué que « le Liban condamne le terrorisme et l’extrémisme », estimant que « l’application des résolutions de l’Onu permettra de réaliser l’équité et la justice, et de garantir les droits de tout le monde, ce qui permettra de couper l’herbe sous le pied des terroristes et d’annihiler les prétextes qui animent les extrémistes ». À l’issue des interventions des ministres polonais, M. Issam Farès a pris la parole pour évoquer le rôle du Liban sur les plans commercial et économique, mettant en exergue le dynamisme des émigrés libanais à travers le monde, un point auquel a fait écho le président polonais. C’est ensuite le ministre Hammoud qui a mis l’accent sur la coordination des deux pays sur le plan militaire, et tout particulièrement au niveau du déminage. Les deux présidents ont enfin décidé que des réunions bilatérales se dérouleront aujourd’hui pour préparer des projets d’accords de coopération. MM. Lahoud et Kwasniewski ont enfin tenu une conférence de presse commune, durant laquelle ils ont repris en susbtance toutes les positions exprimées dans le cadre des entretiens entre officiels. Ils ont tous les deux mis l’accent sur la nécessité de renforcer les relations bilatérales. M. Lahoud a, de son côté, indiqué que le Liban était prêt à faciliter la tâche aux Polonais désireux d’investir dans les pays arabes, grâce aux efforts de la communauté libanaise présente dans ces pays. Quant à M. Kwasniewski, il a estimé, concernant le processus de paix, que « cette année sera difficile parce que les Américains sont monopolisés par la présidentielle US ». Il convient de signaler que le général Lahoud a également rencontré le Premier ministre polonais, Marek Belka, avec qui il a évoqué les relations bilatérales, la situation sur la scène régionale, la tenue du prochain forum économique en Pologne et les relations entre l’UE et les pays arabes. M. Lahoud doit rencontrer aujourd’hui le président du Sénat, Longin Pastusiak, et le Premier ministre, avant de clôturer sa visite.
Le président de la République, le général Émile Lahoud, a affirmé hier que « la meilleure voie pour la réalisation d’une paix au Proche-Orient ou dans n’importe quelle région du monde est le dialogue » et que « le meilleur cadre pour la tenue de ce dialogue est l’Onu ». « L’usage de la force conduira à une spirale interminable de violence de plus en plus brutale...