Les forces de sécurité irakiennes frappées par des désertions massives

Les forces de sécurité irakiennes ne sont « pas prêtes » à combattre les insurgés car leurs unités sont mal entraînées, mal équipées et souffrent de désertions massives dépassant parfois 80 %, selon une enquête du Congrès américain. Quelque 82 % des membres des unités du Corps de défense civile déployées dans l’ouest de l’Irak et autour de la ville de Falloujah en avril ont déserté alors que la guérilla lançait des offensives sanglantes contre les forces de la coalition, indiquent encore les enquêteurs du congrès. Les désertions ont touché 49 % des membres des forces de sécurité autour de Bagdad, alors qu’elles s’élevaient à 30 % dans des villes comme Baqubah, Tikrit, Kerbala, Najaf et Kut. La situation n’est guère meilleure dans les rangs de la police. Dans la seule semaine du 17 au 23 avril, la police a perdu 2 892 éléments, certains officiers s’étant révélés être des sympathisants de la rébellion, ou trop incompétents et donc renvoyés à l’entraînement, selon ce rapport. À Falloujah, un bataillon de la nouvelle armée irakienne a refusé de soutenir le premier corps expéditionnaire des Marines américains et de combattre les rebelles. « Un des problèmes est que les soldats étaient convaincus (...) qu’ils ne seraient jamais utilisés comme une force de sécurité intérieure », souligne le rapport, qui met également en avant la faiblesse de l’encadrement et l’insuffisance des équipements. En dépit de l’assistance américaine, la police irakienne continue de souffrir du manque de matériel. Fin mars, ils ne disposaient que de 41 % des véhicules de patrouille nécessaires, 43 % des pistolets, 21 % des radios et 9 % des vestes de protection, selon le rapport.