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Actualités - OPINION

Vie politique - L’opposition de l’Est estime que Sfeir n’a pas changé de cap Spéculations sur un plan global qui pourrait avoir l’aval de Bkerké

Les propos, aussi nuancés qu’importants et variés, tenus lundi par le cardinal Sfeir, retiennent l’attention des professionnels. Pour l’opposition de l’Est, une évidence s’impose d’abord : tout en reconnaissant qu’il faut savoir tenir compte de données ponctuelles, le prélat réaffirme son attachement aux constantes nationales et à ses principes de base. Ce qui signifie, indiquent les opposants, que la position de rejet d’un amendement de la Constitution n’a pas changé. Bien que Mgr Sfeir, interrogé sur la reconduction, se soit contenté de relever que nombre de présidents ont tenté de l’obtenir. Pour les opposants, étant donné qu’il est déjà connu que Bkerké est favorable à l’alternance, il n’était pas indispensable que le patriarche, qui préserve les ponts avec Baabda, agace ou indispose le régime par une positon en flèche. Mais s’engouffrant dans la brèche d’interprétation que l’attitude diplomatique de Mgr Sfeir peut inspirer, des parties déterminées spéculent à tout-va et lui attribuent un changement de cap. En affirmant que Bkerké accepterait une formule de reconduction, sous certaines conditions. Ce plan prévoirait de fixer désormais la durée d’un mandat présidentiel à cinq ans, renouvelables une fois. La présidence récupérerait certaines prérogatives perdues à Taëf, dont le droit de dissoudre la Chambre. Dont le président ne serait plus élu que pour deux ans, également renouvelables. L’essentiel, selon ces sources, se rapporterait à la réalisation d’une véritable réconciliation nationale, sous l’égide du chef de l’État. Une réconciliation impliquant, en premier lieu, la libération de Samir Geagea. Suivie par un programme politique d’ensemble ayant pour objectif de donner corps à cette entente édictée par Taëf et qui n’a jamais vu le jour. La première application pratique de la normalisation tiendrait dans la mise sur pied d’un cabinet d’union véritable, au sein duquel toutes les composantes du pays politique trouveraient enfin leur place. Pour que, loin de toute discrimination, le Liban puisse entamer son redressement économique. Selon ces sources, qui soutiennent que les discussions ont dépassé le cadre local, le plan en question en serait déjà au stade du marketing auprès des diverses forces politiques libanaises. À les en croire, le coup d’envoi indirect, ou le premier indice de concrétisation est prévu pour la mi-mai. Lorsque le chef de l’État se rendra à Rome, à la tête d’une super-délégation officielle, mais aussi nationale groupant toutes les communautés comme tous les partis, pour assister aux cérémonies de canonisation du Bienheureux Hardini. Les sources citées donnent à l’événement une portée décisive dans l’évolution de la situation locale. Et dans la perspective de la présidentielle. Mais ces spéculations orientées sont jugées comme exagérément optimistes, ou même erronées, par la plupart des professionnels. Qui s’accordent à souligner que l’échéance est encore dans les limbes, en suspens. Car les décideurs estiment qu’il est prématuré d’en parler, n’ayant eux-mêmes pas fait leur choix. Ni en ce qui concerne une éventuelle reconduction ni par rapport à la personnalité d’un futur chef de l’État libanais. Pour les observateurs, la partie n’a pas encore commencé à se jouer entre les Syriens et les Américains. Bien que les premiers souhaitent traiter la question par le dialogue et que les seconds affirment, pour l’heure, refuser toute négociation. À partir de là, Damas, qui sait naviguer, fait savoir par le biais de ses hérauts ordinaires que lui-même rejette toute idée de bazar autour de la présidentielle libanaise. Certains précisent que les tuteurs désirent en tout cas ne pas aggraver la tension déjà existante avec Washington. Ce qui sous-entend qu’ils n’adopteront pas une attitude de défi à travers la scène libanaise. D’ailleurs, cela fait des mois que la direction syrienne répète que le choix du président, pourvu qu’il réponde aux impératifs du jumelage, doit être laissé aux Libanais. Ajoutant, toujours par le truchement de ses fidèles, que cette fois toutes les parties sont priées de prendre en compte l’avis de Bkerké. Qui se résume dans la nécessité d’un président à la hauteur, soucieux de la souveraineté comme de bonnes relations, assainies, avec la Syrie. Il reste que certains pensent que si le contentieux syro-américain n’est pas réglé dans les mois à venir, il est possible que Damas opte pour le maintien du statu quo et favorise la reconduction. L’opposition estime, pour sa part, que le changement s’impose, car il est dans l’intérêt de toutes les parties, le pays en tête. Philippe ABI-AKL
Les propos, aussi nuancés qu’importants et variés, tenus lundi par le cardinal Sfeir, retiennent l’attention des professionnels. Pour l’opposition de l’Est, une évidence s’impose d’abord : tout en reconnaissant qu’il faut savoir tenir compte de données ponctuelles, le prélat réaffirme son attachement aux constantes nationales et à ses principes de base. Ce qui...