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Social - Les dirigeants de la centrale syndicale seront reçus ce soir par Hariri La CGTL et les organismes économiques favorables à un plan général de redressement

Sur le front des négociations entre le patronat et les travailleurs, la situation n’est pas aussi tragique que le laissait croire mardi le résultat des concertations entre la CGTL et l’Association des industriels qui refusent catégoriquement tout réajustement des salaires. En fait, les organismes économiques n’excluent pas une révision des salaires, à condition cependant que cette mesure s’inscrive dans le cadre d’un plan global de redressement économique. La centrale syndicale est parfaitement d’accord sur ce point, partant du principe qu’il faut alléger les charges qui handicapent les secteurs productifs, notamment l’industrie. Le dialogue entre la CGTL et les organismes économiques est engagé sur des bases sérieuses, « pour la première fois », a relevé le président de la Chambre de commerce et d’industrie de Beyrouth, Adnane Kassar, au terme de la réunion tenue au siège de la CCIB avec les dirigeants de la centrale syndicale. Ce sérieux pourrait se concrétiser à l’avenir par une deuxième réunion des deux parties en présence du chef du gouvernement, Rafic Hariri. Le président de la CGTL, Ghassan Ghosn, qui sera reçu ce soir au Sérail, compte demander au Premier ministre de convoquer cette réunion à la date qu’il juge appropriée. Hier, les dirigeants de la confédération ont poursuivi leur tournée auprès des forces actives économiques et politiques. Après leur réunion à la CCIB, ils ont été reçus par le ministre du Travail, Assaad Hardane, puis par le ministre de l’Énergie et de l’Eau, Ayoub Hmayed. « Les concertations étaient sérieuses pour la première fois et nous en sommes réellement ravis. Nous avons examiné en profondeur la situation socio-économique qui s’est dégradée en raison des politiques erronées suivies depuis longtemps par l’État, sachant qu’elles ont accablé aussi bien les travailleurs que le patronat », a déclaré M. Kassar. Faisant allusion aux revendications de la CGTL, il a estimé que « tout peut faire l’objet d’examen ». « Nous sommes confiants dans la coopération qui s’établira entre nous. La situation actuelle nécessite un long dialogue, étant donné l’ampleur des problèmes posés. Un réajustement des salaires doit s’inscrire dans le cadre d’un plan général de redressement économique. Dans les circonstances actuelles, il sera un fardeau pour les travailleurs. Le chemin est long, mais nous sommes déterminés à l’emprunter. Nous avons démontré aujourd’hui notre volonté d’œuvrer en faveur d’un redressement de la situation, surtout que les impôts sont toujours là », a déclaré M. Kassar, qui s’est dit favorable à une réunion entre les organismes économiques, la CGTL et le chef du gouvernement. Il s’est prononcé, en revanche, contre la grève prévue pour les 29 et 30 juin, jugeant qu’elle sera inutile. À l’instar de M. Kassar, le ministre du Travail a estimé qu’un réajustement des salaires devrait être examiné dans le cadre d’un plan de redressement économique qui tienne compte des intérêts de tous les acteurs sociaux. Il a jugé inadmissible qu’une seule frange de la population assume le poids de la crise socio-économique, avant de plaider en faveur de la poursuite du dialogue entre les acteurs sociaux. Le ministre a invité la centrale syndicale à ne pas limiter ce dialogue dans le temps, « dans la mesure où le règlement des problèmes socio-économiques nécessite de longues discussions ». Les propositions de solution que M. Hariri soumettra au Conseil des ministres, au terme de son dialogue avec les travailleurs et les organismes économiques, seront examinées en profondeur, les membres du gouvernement jugeant, à l’unanimité, nécessaire de trouver une solution à la crise, a poursuivi M. Hardane. Il a insisté sur l’indépendance du mouvement syndical « qui doit être respecté par toutes les forces politiques ». M. Ghosn devait, quant à lui, tenir des propos similaires au sujet de la finalité du mouvement de protestation syndicale au terme des trois entretiens. Il a notamment fait état d’un accord avec les organismes économiques pour la réactivation du comité de l’indice des prix, et du Conseil économique et social. « Nous avons également formé une commission technique qui poursuivra l’examen des questions en rapport avec les taxes et les impôts », a-t-il ajouté. M. Ghosn s’est félicité des résultats de ses concertations avec le patronat, jugeant que « rien n’est impossible tant qu’il y a un dialogue sérieux et responsable au sujet des impôts, du réajustement des salaires et de la politique économique, en vue de sauver le pays et son potentiel de production, pour le rendre compétitif et lui permettre d’assumer son rôle économique dans la région ». Il a déploré le pillage et la destruction de bureaux du ministère du Travail, lors des émeutes du 27 mai, et a affirmé que le ministre de l’Énergie et de l’Eau a informé la délégation de la CGTL de la baisse du prix de l’essence (500 livres). M. Ghosn a cependant réaffirmé que la centrale veut que le prix des 20 litres d’essence soit ramené à 15 000 livres, ce qui se répercutera positivement, selon lui, sur le cycle économique dans le pays.

Sur le front des négociations entre le patronat et les travailleurs, la situation n’est pas aussi tragique que le laissait croire mardi le résultat des concertations entre la CGTL et l’Association des industriels qui refusent catégoriquement tout réajustement des salaires. En fait, les organismes économiques n’excluent pas une révision des salaires, à condition cependant...