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Actualités - REPORTAGE

CORRESPONDANCE Accorder le piano et les couleurs, pour jouer les «blues» et la palette des «Quatre saisons»

WASHINGTON - Irène MOSALLI Les pianos sont en train d’en voir de toutes les couleurs. Le noir luisant et le marron foncé ne sont plus leur uniforme obligatoire. Aux États-Unis, tout en accordant cet instrument, on accorde souvent son revêtement à toutes les tonalités de l’arc-en-ciel. Bien entendu, les fabricants s’en tiennent toujours à la palette sombre pour les formations orchestrales et les maîtres du clavier classique. Avec la note fantaisiste, ils ciblent les oreilles sensibles aux guitares bariolées et les walkmans phosphorescents, jouant quelque peu «les couleurs et les sons se répondent». On connaissait dans cette veine les pianos extravagants d’artistes extravagants, tels que Liberace et Elvis Presley. Ce genre est aujourd’hui plus répandu. Pour quelle raison et qui en sont les acquéreurs? Autant de questions que nous avons posées au responsable d’un important lieu de vente de pianos et connaisseur en la matière. Une vogue remontant au XIXe siècle «En fait, dit-il, cette vogue remonte au XIXe siècle. Entre 1857 et 1930, la célèbre firme Steinway avait produit des pianos décorés. En 1998, elle a relancé cette ligne. Il est trop tôt pour savoir quelle valeur auront ces instruments new look. Toujours est-il qu’un Steinway datant de 1880 et peint par l’artiste anglais sir Lawrence Alma Adema a remporté un record de vente, 1,2 million de dollars, lors d’une vente aux enchères organisée par Chrisite’s. Il y a deux ans, un collectionneur américain de la ville de Tallahassee (Floride) en a acheté une copie pour 675000 dollars.» Cependant, le piano le plus cher jusqu’à présent est celui fabriqué par Bösendorfer: il est serti de 9000 cristaux de Swarovski et vaut 750000 dollars. Ceux qui préfèrent la roche américaine peuvent se tourner vers le piano lancé par la prestigieuse maison de cristaux américains Steuben Glass, à l’occasion de la commémoration de son cinquantième anniversaire. Ils ne payeront que 255000 dollars. Dans un autre registre, Steinway a créé un autre modèle spectaculaire, le Summertime (du nom de la chanson nostalgique du même nom), qui, par ailleurs, célèbre en tons pastel Les Quatre saisons (Vivaldi ou pas). Ce piano est complètement recouvert de motifs floraux exécutés par le peintre Timothy Martin. Il se vend à 165000 dollars. Il y a ceux qui poussent encore plus loin les variations sur ce thème. Pour marquer son 175e anniversaire, Bösendorfer a réalisé un piano à revêtement métallique, influence de l’une des premières voitures Porsche. Ailleurs, on peut faire ses gammes sur un piano aux allures du cheval Pégase. Pour s’envoler sur les ailes de la musique si on n’est pas de la lignée des maîtres du clavier.
WASHINGTON - Irène MOSALLI

Les pianos sont en train d’en voir de toutes les couleurs. Le noir luisant et le marron foncé ne sont plus leur uniforme obligatoire. Aux États-Unis, tout en accordant cet instrument, on accorde souvent son revêtement à toutes les tonalités de l’arc-en-ciel. Bien entendu, les fabricants s’en tiennent toujours à la palette sombre pour les...