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Actualités - OPINION

Présidentielle - Hoss n’est pas favorable à une manipulation de la Constitution Controverse sur le projet de mandat renouvelable une fois

Pas de reconduction ni de prorogation. Mais un nouveau système, prenant effet dès cette année, fixant le mandat à quatre ou cinq ans, renouvelable une fois. Ce qui permettrait au président Lahoud de briguer sa succession aux côtés d’autres candidats. Dont éventuellement de hauts fonctionnaires qu’on libérerait, dans la foulée, de l’interdiction de se présenter. Au sujet de cette idée, évoquée dans un article qu’il avait confié au Nahar, le président Hoss affirme qu’elle n’a rien à voir avec sa récente rencontre avec le général Rustom Ghazalé, intervenue après la publication. Voulant signifier par là que la suggestion ne lui a justement pas été suggérée. Il ajoute qu’à sa connaissance, la formule est sérieusement sous étude. Pour que l’éventuel maintien du président Lahoud se fasse par élection ou réélection, non par rallonge automatique et exclusive. Car le chef de l’État serait de la sorte confronté à d’autres postulants, qui auraient (théoriquement) leurs chances. À leur propos, l’ancien président du Conseil estime qu’ils doivent se déclarer, dévoiler leurs programmes ou leurs vues, afin d’éclairer l’opinion et de guider les choix de ses représentants électeurs. Quoi qu’il en soit, le président Hoss souligne que le Front national pour la réforme qu’il anime présente lui-même deux candidats. Dès lors, il ne saurait être, quant à lui, pour la reconduction ou la prorogation sans véritable élection. Pour le fond, cependant, Hoss tient à préciser qu’il n’est pas favorable personnellement au traitement, via la Constitution, d’un cas particulier. Même si on doit le couvrir d’un voile démocratique par une procédure d’élection. En effet, explique-t-il, la loi fondamentale est conçue comme un cadre de dispositions générales. Il faut donc en considérer la globalité, si on souhaite la modifier. La retoucher pour une question singulière serait la dénaturer, en altérer les structures et le sens. Violer le pacte, en somme. De fait, l’on peut estimer que si l’on doit changer le système de la présidentielle, il faut également réviser la répartition des pouvoirs ou des prérogatives. Par exemple, il serait illogique qu’un président élu au suffrage universel n’ait qu’un rôle institutionnel honorifique. Les pôles qui s’opposent à l’amendement de l’article 49, ou à son remplacement, y voient un subterfuge qui trahit l’esprit de la Constitution pour servir des desseins personnels. S’il vaut mieux que le président soit élu pour un mandat renouvelable de quatre ou cinq ans, il faut que la modification se fasse à tête reposée, sous le prochain régime. Et non pas en fin de parcours du mandat en cours. Certains pensent toutefois qu’en laissant la compétition ouverte, c’est-à-dire en permettant à d’autres de se présenter contre le président Lahoud, l’amendement a de bien meilleures chances d’être voté qu’une reconduction primaire. De même, on laisserait au grand électeur syrien un large éventail de choix jusqu’à la dernière minute. Il retiendrait le candidat convenant le mieux à la conjoncture régionale, internationale et locale. D’ailleurs, son choix pourrait se porter sur un nom qui n’aurait pas été cité puisque le système libanais n’impose pas de candidature déclarée. De ce fait même, les postulants ne sont pas tenus de présenter un programme. Ce qui leur permet, le cas échéant, d’exposer un plan d’action sans pouvoir le faire exécuter. Comme c’est justement arrivé au président Lahoud, dont l’important discours d’investiture réformiste n’a pas pu être concrétisé. Car le pouvoir exécutif est aux mains du Conseil des ministres, depuis Taëf, et non plus de la présidence. Il en irait autrement si le chef de l’État était élu au suffrage universel, comme en France. Il serait d’autant plus investi de pouvoirs que son élection ne serait pas le fruit de montages effectués au niveau des députés. Émile KHOURY
Pas de reconduction ni de prorogation. Mais un nouveau système, prenant effet dès cette année, fixant le mandat à quatre ou cinq ans, renouvelable une fois. Ce qui permettrait au président Lahoud de briguer sa succession aux côtés d’autres candidats. Dont éventuellement de hauts fonctionnaires qu’on libérerait, dans la foulée, de l’interdiction de se présenter.
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