Rechercher
Rechercher

Actualités

Les tribus accusent deux imams sunnites d’avoir ordonné l’exécution de six chiites Les combats terminés, l’antagonisme intercommunautaire ressurgit à Falloujah

L’exécution sommaire d’au moins six jeunes chiites irakiens dans la ville sunnite conservatrice de Falloujah, livrée à la loi des islamistes, rallume l’antagonisme entre les deux communautés, un temps étouffé par les combats contre l’ennemi commun américain. Quelque 200 chiites ont manifesté hier sur la place Ferdaous, à Bagdad, autour des cercueils de six victimes, tuées dans des circonstances troubles. Les tribus accusent deux imams sunnites de Falloujah, Abdallah Janabi et Dhafer Doulaïmi, d’avoir ordonné l’exécution des jeunes chauffeurs qui ont été dépouillés de leurs biens et mutilés, « ce qui est contraire à toutes les religions et toutes les lois », selon le texte. « Il est inimaginable que mes mains aient pu tremper dans un tel crime », a affirmé de son côté cheikh Janabi. « Je n’ai jamais donné l’ordre de les exécuter, ni eux ni qui que ce soit. Il y a eu des meurtres, mais je n’en connais absolument pas les auteurs », a-t-il indiqué. Les jeunes ont été engagés par un habitant de Falloujah pour livrer des marchandises le 5 juin. « Ils sont tombés sur un barrage des moujahidine mais le convoi ne s’est pas arrêté et ils se sont précipités vers un poste de police », a expliqué un cousin des victimes. « Le chef du poste les a arrêtés et livrés aux moujahidine. Nous sommes allés à Falloujah et on nous a envoyés à l’hôpital de Ramadi. Des moujahidine qui contrôlaient l’hôpital nous ont dit que si nous voulions les récupérer, nous devions leur verser 700 dollars par corps. Nous avons remis l’argent à cheikh Janabi », a-t-il indiqué. Cette atrocité risque de dissiper l’exceptionnelle solidarité affichée pendant les combats contre les forces américaines, en avril et mai, par les deux principales communautés, les chiites majoritaires et les sunnites, qui dominent l’État irakien depuis sa création en 1920. Depuis la fin des hostilités, à Falloujah comme à Najaf, l’ordre islamiste règne. Le 23 mai, des combattants masqués ont paradé dans les rues de Falloujah quatre jeunes, fouettés pour avoir enfreint la prohibition décrétée par les islamistes sur la vente d’alcool. La coalition a quant à elle exprimé le 12 juin sa frustration devant le « peu de progrès » réalisé par les forces de sécurité irakiennes à Falloujah pour retrouver les auteurs du « meurtre brutal et du démembrement » de gardes de sécurité américains, qui avait entraîné l’intervention des Marines.

L’exécution sommaire d’au moins six jeunes chiites irakiens dans la ville sunnite conservatrice de Falloujah, livrée à la loi des islamistes, rallume l’antagonisme entre les deux communautés, un temps étouffé par les combats contre l’ennemi commun américain. Quelque 200 chiites ont manifesté hier sur la place Ferdaous, à Bagdad, autour des cercueils de six victimes,...