Siniora : « Le fruit du climat politique ambiant »

Voici des extraits de l’intervention du ministre des Finances, Fouad Siniora, au début de la séance parlementaire : « Le projet de budget que vous avez entre vos mains est – dans les limites de ce que les circonstances politiques, économiques et sociales permettent à l’heure actuelle – en harmonie avec les objectifs définis par le gouvernement, sur la base desquels il avait obtenu votre confiance. « Ces objectifs visent de façon centrale à parvenir à un accroissement de l’excédent brut du budget par la voie de l’optimisation des recettes, la réduction des dépenses et l’amélioration du rendement économique et social de ces dépenses. Ils prévoient aussi d’agir pour renforcer les prestations sociales, poursuivre la modernisation de l’Économie et créer les conditions d’une croissance économique durable. « Au cours des tout derniers mois, les commentaires sur le projet de budget actuel ont fusé de partout. Il reste que certains se sont exprimés de façon à pousser les Libanais vers le désespoir, en qualifiant ce projet de “budget de l’échec” et de “déclaration de faillite” et en minimisant l’importance de ce qui a été réalisé depuis trois ans, et surtout en 2003, sur le long chemin de la transformation et de l’adaptation. « De fait, et en dépit des blocages qui ont entravé la marche du programme de réforme financière, administrative et économique pour des causes qu’il n’est pas nécessaire de détailler ici, un grand progrès a été réalisé, ainsi que le démontrent les indicateurs économiques développés dans le rapport établi par le ministre des Finances sur la situation économique et financière du pays : croissance économique, augmentation des exportations, importante amélioration de la balance des paiements, stabilité monétaire renforcée par les réserves substantielles de la Banque du Liban, baisse considérable des taux d’intérêt ... Autant d’acquis de nature à favoriser un saut qualitatif qu’il aurait été possible de faire fructifier, si nous étions tous unis, sur la voie de la réforme. « Car ces progrès, en dépit de leur ampleur, demeurent en deçà des ambitions et des exigences de réformes structurelles (...) dont le Liban est dans la nécessité de prendre le chemin. Mais pour cela, il faut d’abord un consensus politique et un engagement permanent de la part de nous tous à l’égard de ce programme de réformes afin d’être en mesure de protéger notre économie, notre avenir et celui de nos enfants. Nous devons tous faire preuve de courage, de constance et d’esprit de sacrifice pour nous engager dans ces réformes. « Les blocages apparus à l’occasion de l’examen, de la préparation et de l’adoption du projet de budget 2003 ont clairement montré qu’il était impossible de mettre au point pour 2004 un projet plus ambitieux et qui traduirait de façon plus élargie les besoins de réformes structurelles. « Nous avons voulu, dans le présent budget, consolider les acquis et continuer à ouvrir des fenêtres sur l’avenir, en gardant à l’esprit qu’il nous faut à tout prix maintenir deux lignes de conduite, à défaut desquelles nous risquerions de sombrer dans l’interdit et le néfaste : la première est celle qui consiste à éviter de prendre la mauvaise route en direction de l’aggravation du déficit et de la dette (...). La deuxième est de pousser constamment à la réforme, au progrès et à la croissance, quels que soient les difficultés et les obstacles. « Ce projet de budget, adopté en Conseil des ministres puis amendé et approuvé en commission, est le fruit des problèmes, des leçons et des expériences des années précédentes, mais aussi du climat politique ambiant. Il est désormais entre vos mains. »