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Actualités - CHRONOLOGIE

CONFÉRENCE - Ouverture demain de la réunion de la Cnuced au Brésil Créer une nouvelle géographie du commerce en impulsant le cycle de Doha

La création d’une « nouvelle géographie du commerce » pour réduire la pauvreté sera débattue au Brésil du 13 au 18 juin par la Conférence de l’Onu pour le commerce et le développement (Cnuced), qui cherchera à concilier cet objectif avec la relance du cycle de négociations multilatérales de Doha. « La phrase du président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva (avant son voyage en Chine, fin mai) sur la création d’une nouvelle géographie du commerce sera pratiquement la devise de cette conférence de l’Onu », a déclaré le secrétaire général de la Cnuced, Rubens Ricupero. La cérémonie d’ouverture de la XIe conférence de la Cnuced, organisée tous les quatre ans, se déroulera en présence de Lula et du secrétaire général de l’Onu Kofi Annan, ainsi que d’une vingtaine de chefs d’État et 6 000 participants des 192 pays membres. Pays hôte, le Brésil a été l’instigateur d’une ronde de négociations commerciales concernant exclusivement les pays en développement, à São Paulo. L’idée est de redonner vie au système global de préférences commerciales (GSTP) entre les pays en développement. Approuvé à Belgrade en 1989 par 44 pays, le projet n’a jamais réellement décollé. « Les pays en développement ont parfois des barrières plus hautes entre eux que celles des pays industrialisés », a souligné M. Ricupero. La Cnuced estime qu’une réduction de 30 % des tarifs entraînerait un gain de 7,5 à 8,5 milliards de dollars dans le commerce de ces pays et qu’avec une réduction de 50 %, considérée « plausible », le profit serait de 15,5 milliards de dollars. En dépit du moment difficile que traversent les négociations multilatérales au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), l’idée ne doit pas gêner les pays industrialisés, selon M. Ricupero, « parce qu’on sait qu’il ne peut y avoir de réciprocité absolue entre pays industrialisés et émergents ». L’an dernier, le Brésil avait encouragé la formation du G20 des pays pauvres pendant la conférence de l’OMC à Cancun (Mexique) pour lutter notamment contre les subventions agricoles des pays riches. Les ministres du Commerce représentant l’Union européenne, les États-Unis, le Brésil, l’Inde et l’Australie se réuniront le 13 juin à São Paulo pour tenter de débloquer les négociations agricoles enlisées depuis Cancun. Le commissaire européen au Commerce, Pascal Lamy, se rendra à cette réunion, organisée en marge de celle de la Cnuced. Le ministre brésilien de l’Agriculture, Roberto Rodrigues, a affirmé récemment que les subventions des pays riches menaçaient la démocratie et la paix mondiales. « Le plus grand défi du XXIe siècle est de réduire les différences entre riches et pauvres, et le commerce extérieur est l’un des principaux instruments pour cela. Les riches aujourd’hui peuvent payer pour ne pas produire. Les pauvres, eux, doivent payer pour produire. Cette distorsion doit finir ou être réduite de façon drastique », a déclaré le ministre. La Cnuced devra analyser notamment la chute des prix des matières premières sur le marché mondial. « Les questions des matières premières ont été progressivement méprisées au cours des vingt dernières années en dépit de leur urgence pour le bien-être économique de plusieurs pays en développement », a estimé l’Oxfam, une organisation non gouvernementale très critique envers les pays industrialisés. Des données de cette ONG montrent qu’en vingt ans les prix internationaux de produits agricoles tropicaux ont chuté de 50 % à 86 %, pour le café et le cacao notamment.
La création d’une « nouvelle géographie du commerce » pour réduire la pauvreté sera débattue au Brésil du 13 au 18 juin par la Conférence de l’Onu pour le commerce et le développement (Cnuced), qui cherchera à concilier cet objectif avec la relance du cycle de négociations multilatérales de Doha.
« La phrase du président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva (avant...