Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Pouvoirs - Plusieurs tactiques sont adoptées Mission difficile pour les anti-haririens : faire sauter le gouvernement

On peut, peut-être, reprocher beaucoup de choses aux ultras anti-haririens. Sauf de manquer d’obstination. Ils continuent en effet, contre vents et marées, à manœuvrer tous azimuts pour provoquer un départ anticipé des Trente. Afin de disposer d’un Conseil des ministres plus ouvert à l’idée d’amender l’article 49 C (Constitution). En vue de la reconduction ou de la prorogation du mandat du président Lahoud. Bien entendu, c’est en direction de Damas que se déploient de tels efforts. Les intéressés continuent à espérer que les décideurs fassent pression sur Hariri pour qu’il rende son tablier. Ou pour porter le tiers des ministres à démissionner ; ce qui fait automatiquement chuter le cabinet. Mais, jusqu’à présent, la Syrie n’accepte toujours pas de jouer ce jeu. Elle persiste à penser qu’une crise ministérielle au Liban serait inopportune à tous points de vue. D’une part parce qu’il y a des problèmes bien plus graves à traiter sur le plan régional ou international, avec les menaces israéliennes et les exigences US. Ensuite parce que la secousse fragiliserait davantage un pupille libanais déjà pas bien solide sur ses jambes. C’est donc la voie contraire que la Syrie choisit. En répétant ses pressantes recommandations de respect de la trêve interprésidentielle conclue sous son égide. Pour conforter une nécessaire stabilité sur la scène locale. En attendant l’échéance présidentielle. Les adversaires de Hariri se rabattent dès lors sur sa propre personne. En multipliant les provocations, les insinuations allant jusqu’à l’offense personnelle. Pour que dans un mouvement de colère incontrôlée, il claque lui-même la porte et s’en aille du Sérail. Mais le président du Conseil ne se laisse pas piéger aussi facilement. Il répond à ces tentatives par l’esquive. En s’abstenant de ripostes cinglantes, de polémiques publiques ou de controverse. Ses proches indiquent qu’il a décidé de se montrer patient, même quand sa dignité se trouve égratignée. Et même si la présidence du Conseil doit en paraître affaiblie. Il a de la sorte, et en définitive, fait le dos rond dans l’affaire du cellulaire, dans le blocage des privatisations, dans le projet d’expropriations comme des écoles de Beyrouth. Dans le dossier du Sannine. Ou encore par rapport aux nominations à l’hôpital gouvernemental. De même, il n’a pas rugi en constatant que, systématiquement, l’on fait obstruction en Conseil des ministres aux projets qui lui tiennent notoirement à cœur. Il ne réagit pas non plus quand on reporte des décisions qui lui importent, sous prétexte qu’elles nécessitent un surcroît d’étude. Sa présence au pouvoir s’en trouve ainsi altérée. Pesée double D’autant qu’en revanche les projets qui sont chers au président de la République, bien que provoquant des litiges avec la présidence du Conseil, sont traités tambour battant. De sorte que le régime paraît en mesure de revendiquer nombre de réalisations positives et de marquer des points face à la concurrence. Ce qui devrait rendre la reconduction plus populaire, plus accessible, pensent les lahoudistes. Dans ce cadre, et dans cet esprit, le chef de l’État a pu annoncer, après le succès de l’adjudication de la téléphonie mobile orchestrée par le ministre des Télécoms, que cette opération devra servir de modèle pour l’électricité, l’eau ou d’autres secteurs. Pour le moment, on note qu’avant chaque séance du Conseil des ministres, on fait courir des bruits annonçant des empoignades entre les présidents. Cela, sans doute pour inciter les décideurs à se lasser de ce climat empoisonné, à se fatiguer de jouer les pompiers. Et à se résigner à avaliser une solution radicale, en écartant enfin Hariri du pouvoir. Les ultras qui lancent ces ballons d’essai savent, certes, qu’un nouveau gouvernement ne pourrait voir le jour qu’en base d’un consensus ne fâchant personne. Ils savent que les composantes du pouvoir actuel devront continuer à avoir une part du gâteau, leurs adversaires compris. Mais il se disent qu’en tout cas, cela vaudrait beaucoup mieux que le maintien de Hariri en l’état. Des ministres ciblés Selon la source gouvernementale informée qui dévide ces données, il est probable que dans une prochaine phase les lahoudistes et leurs alliés objectifs, désespérant de sortir Hariri de ses gonds, se rabattent sur des ministres déterminés. Pour les contrer exprès, afin de leur faire voir rouge et de les pousser à démissionner. Toujours selon la même personnalité, une telle tentative a déjà été effectuée en direction du ministre de l’Environnement Farès Boueiz, dans l’affaire des carrières. Ou encore dans la constitution des délégations officielles devant assister à des colloques à l’étranger. Cerise étonnante sur le gâteau : l’on a fait obstruction à des assistances bénévoles extérieures ou à des dons, offerts au ministère de l’Environnement. De même, ce département s’est vu refuser le droit de quitter ses locaux actuels pour des bureaux plus fonctionnels au centre Lazarieh, au cœur de la capitale. Pour un même montant de loyer, avec un espace plus grand. Autre responsable apparemment ciblé : le titulaire de l’Éducation, Samir el-Jisr. Visé à travers le dossier des contractuels. Il lui a été demandé, en effet, de présenter chaque dossier d’enseignant recruté de la sorte au Conseil des ministres. Pour étude approfondie. Autrement dit, pour blocage. D’autres projets du ministère ont été suspendus, toujours sous prétexte d’examen détaillé. Négib Mikati, Travaux publics, n’est pas non plus épargné, bien qu’il soit un rival virtuel de Hariri. On lui reproche, en fait, des déclarations dans lesquelles il s’est posé des questions sur l’extension, en pratique, des prérogatives de la présidence de la République. Au détriment de cette présidence du Conseil dont il rêve, sans doute. Ce qui signifie en clair que s’il devait devenir Premier ministre, il ne serait pas disposé à se montrer plus malléable que Hariri. Aussi l’on multiplie les entraves devant ses projets de département. Les conséquences de ces crocs-en-jambe, indique le ministre cité, pourraient être que les ministres, sans démissionner, boudent les séances du Conseil, qui s’en trouverait paralysé. d’où des retombées négatives pour le pays. La grogne s’étendrait et un jour, peut-être, le gouvernement serait obligé de partir. Mais, tout comme Hariri, les ministres ne se laissent pas rouler facilement dans la farine. Ils précisent en effet que même si ce n’est que pour expédier les affaires courantes, ils veilleront à ce que le quorum ne fasse pas défaut en Conseil des ministres. En ajoutant que selon toute probabilité les décideurs non plus n’accepteront pas de manipulation. Émile KHOURY
On peut, peut-être, reprocher beaucoup de choses aux ultras anti-haririens. Sauf de manquer d’obstination. Ils continuent en effet, contre vents et marées, à manœuvrer tous azimuts pour provoquer un départ anticipé des Trente. Afin de disposer d’un Conseil des ministres plus ouvert à l’idée d’amender l’article 49 C (Constitution). En vue de la reconduction ou de la...