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Actualités - REPORTAGE

Correspondance - Quatre primaires sudistes demain Kerry croise le fer avec Bush sur la création d’emplois

Washington - Irène MOSALLI «On a souvent dit que Bill Clinton était le premier président noir. Je ne serai pas mécontent si je peux être le second ». Dixit John Kerry, dans une interview à la radio, après avoir remporté, durant le « Supertuesday », le vote noir dans l’État de la Géorgie, que comptait conquérir entièrement John Edwards. Demain, il doit affronter des primaires en terrain miné : le Texas (fief du président George W. Bush), la Floride (dont le gouverneur est Jeb Bush, frère du président), la Louisiane et le Missouri. Le Sud, dont font partie ces États, a toujours penché vers le vote républicain et constitue donc une embûche pour les démocrates. Fort de ce précédent, le président George W. Bush, qui est déjà entré en campagne pour sa réélection, va braquer les feux sur le côté libéral de John Kerry, issu d’une ville élitiste, Boston. Lequel Kerry, prêt à toutes « les attaques de la machine républicaine », comme il l’a précisé, va riposter en mettant en avant le problème du chômage qui stagne toujours. Et là, il est servi par les statistiques qui viennent d’être publiées. Pour le mois écoulé, la création d’emplois s’est chiffrée à 21 000, alors que l’Administration Bush en avait promis 125 000. Par ailleurs, Kerry devra tenter d’arrondir les angles des positions de son parti vis-à-vis de certains débats sociaux qui sont très différemment perçus par les conservateurs : le contrôle du port d’armes, l’avortement et le mariage homosexuel. Tolérés par les démocrates, ces choix sont refusés par les républicains qui, eux, sont pour la peine de mort alors que leurs adversaires ne le sont pas. Stratégie du choix du vice-président Cette opposition de points de vue, qui s’étend aussi à d’autres domaines, laisse penser que John Kerry pourrait choisir un vice-président issu du Sud (donc capable de rassurer les conservateurs), comme l’ont fait avant lui les candidats démocrates qui ont pu accéder à la présidence. La seule exception qui confirme cette règle remonte à 1944, lorsque Franklin D. Roosevelt (lui-même de l’État de New York) avait choisi Harry Truman (du Missouri). Kerry a déjà mis sur pied une équipe de travail chargée de déterminer le profil de la personne la plus adéquate, dans la conjoncture actuelle, pour remplir le poste du numéro deux. Cette équipe regarde dans plusieurs directions. D’abord du côté de ceux qui ont été les concurrents de Kerry dans la course actuelle : John Edwards, Bob Graham, Wesley Clark et Richard Gephardt. On parle aussi d’une vice-présidente, à commencer par Hillary Clinton. Les autres seraient : Jeanne Shaheen (gouverneur du New Hampshire), Donna Shalala (ancienne secrétaire à la Santé), Janet Napolitano (gouverneur de l’Arizona), John Lewis (avocate des droits de l’homme) et Kathleen Sibelieux (gouverneur du Kansas). Les noms qui reviennent le plus souvent sont ceux du gouverneur de New Mexico, Bill Richardson (pour le vote hispanique qu’il est capable de mobiliser) et de Robert Rubin, ancien secrétaire aux Finances (capable d’ébranler la vulnérabilité de Bush en matière économique). Il y a ceux qui voudraient un « pitbull », qui attaquerait férocement George W. Bush, en laissant Kerry au-dessus de la mêlée. Quelques conseillers de Kerry pensent que Richard Gephardt serait le choix le plus judicieux parce qu’il est intègre, loyal, infatigable et discipliné. Quant à l’annonce du nom du candidat à la vice-présidence, elle se fait généralement entre les mois de juin et de juillet pour notamment réduire la marge de riposte de l’adversaire. Aujourd’hui, les sondages placent les finalistes, Bush et Kerry, à égalité. Les prévisions de vote sont les suivantes : George Bush 46 %, John Kerry 45 % et Ralph Nader 6 %. Et hier, un groupe de supporters de Bush appelé Citizens United a lancé une campagne anti-Kerry, intitulée « L’homme du peuple », à l’aide de placards publicitaires, l’un le montrant vêtu d’un smoking et l’autre axé sur sa coupe de cheveux, avec la mention « 75 $, Christophe » (un coiffeur huppé). Pour dire qu’il n’est pas proche de la masse. Bush reçoit Fox en vue du vote hispanique Le président américain George W. Bush a tenu samedi à montrer qu’à huit mois de la présidentielle, ses relations avec le président mexicain Vicente Fox étaient revenues au beau fixe, mais il n’a pu empêcher un couac sur la question des flux migratoires entre les deux pays. Pour le président républicain, de bonnes relations avec le Mexique sont importantes pour séduire les électeurs hispaniques d’ici à l’élection du 2 novembre, car 20 millions de personnes d’origine mexicaine vivent aux États-Unis. Son adversaire démocrate, le sénateur du Massachusetts John Kerry, ne s’y est pas trompé : « Les hispaniques se rendent compte que nous sommes en année électorale, car George W. Bush s’intéresse finalement à eux », a-t-il ironisé.

Washington - Irène MOSALLI

«On a souvent dit que Bill Clinton était le premier président noir. Je ne serai pas mécontent si je peux être le second ». Dixit John Kerry, dans une interview à la radio, après avoir remporté, durant le « Supertuesday », le vote noir dans l’État de la Géorgie, que comptait conquérir entièrement John Edwards.
Demain, il doit affronter...