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Actualités - CHRONOLOGIE

Présidentielle - La députée de Zghorta veut mener une campagne « démocratique, moderne et transparente » Moawad : Déterminée à aller jusqu’au bout

Première femme à briguer le mandat présidentiel au Liban, Nayla Moawad, députée de Zghorta, est déterminée à aller jusqu’au bout de son combat pour que soit élu à l’automne prochain un chef de l’État « made in Lebanon ». Combat donquichottesque dans un pays où l’élection du président de la République est une affaire d’hommes, sans parler de l’influence décisive de la Syrie ? Mme Moawad n’en croit pas un mot. « Il faut en finir avec ce pouvoir mafieux qui se dispute au gré du partage du gâteau. J’exprime le ras-le-bol des gens du peuple, qui n’ont plus confiance dans leurs gouvernants », a-t-elle affirmé dans une interview à l’AFP. Son objectif : « Restaurer les libertés publiques et la réconciliation nationale car il faut que le Liban redevienne, comme dans le passé, à l’avant-garde de la démocratisation du monde arabe, actuellement gouverné par des régimes totalitaires. » Selon elle, le Liban est en train de s’arabiser dans le mauvais sens. On se dirige vers un régime autoritaire, absolutiste, une « joumloukiya », amalgame de république et royaume. « Le pouvoir judiciaire est discrédité et les institutions, même la plus importante comme le Conseil constitutionnel, ont été détournées par le pouvoir », a-t-elle déploré. « Je veux réconcilier le peuple avec ses gouvernants. Il ne s’agit pas de gouverner le Liban contre la Syrie, mais le gouverner à partir de la Syrie est néfaste pour le Liban comme pour la Syrie », a ajouté la députée. « Nous avons besoin d’un compromis historique libano-syrien pour jeter les bases d’une nouvelle relation équilibrée », a-t-elle souligné. Pour autant, a expliqué Mme Moawad, « il y a une responsabilité libanaise dans la mainmise syrienne sur le Liban car la classe politique et le pouvoir font tout pour montrer que les Libanais ne sont pas capables de se gouverner eux-mêmes et qu’ils ont besoin d’un tuteur ». Dans son combat, Mme Moawad compte jouer à fond « la carte de l’opinion publique » pour gagner cette échéance, même si le président est élu par le Parlement, car, a-t-elle soulignéé, « les députés devront rendre compte au peuple lors des législatives » prévues quelques mois après la présidentielle. « Je vais mener une campagne moderne, démocratique, avec transparence, en parlant directement aux gens », a-t-elle dit. « Je compte sur l’opinion publique, les femmes, les jeunes et les forces du changement. Tous les Libanais doivent avoir leur mot à dire (...) et refuser d’être marginalisés. L’élection présidentielle ne doit pas être décidée dans des coulisses obscures », selon elle. Candidate atypique qui veut « bousculer les règles du jeu politique », elle s’est déclarée « étonnée de l’écho » qu’a reçu sa candidature. « Tous les jours, je reçois des dizaines d’appels de gens que je ne connais pas, des hommes et des femmes, également de l’étranger, par exemple de l’Algérie, qui me manifestent leur soutien », a-t-elle dit. Par ailleurs, Mme Moawad a été reçue hier par le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, avec qui elle a évoqué notamment la séance parlementaire d’interpellation du gouvernement tenue en début de semaine. Interrogée par les journalistes à sa sortie de Bkerké sur les propos tenus la veille par le ministre de la Santé, Sleiman Frangié, selon lequel de nombreux candidats à la présidentielle entretiennent des rapports officiels ou secrets avec Damas, y compris Mme Moawad, la députée a répondu : « Tout le monde connaît ma politique. Elle est parfaitement claire et je n’ai absolument rien à cacher ni en politique ni dans la vie professionnelle. Mes positions n’ont pas changé depuis quatorze ans. » Répétant ce qu’elle croit être bon pour les relations libano-syriennes, elle a ajouté : « Si M. Frangié en sait plus, qu’il le dise clairement. » Évoquant les prochaines élections municipales, Mme Moawad a souligné qu’il s’agissait « d’une échéance politique par excellence ». Pour elle, « une véritable politique de développement ne pourrait voir le jour qu’en empêchant les municipalités d’être des instruments aux mains du pouvoir ».
Première femme à briguer le mandat présidentiel au Liban, Nayla Moawad, députée de Zghorta, est déterminée à aller jusqu’au bout de son combat pour que soit élu à l’automne prochain un chef de l’État « made in Lebanon ». Combat donquichottesque dans un pays où l’élection du président de la République est une affaire d’hommes, sans parler de l’influence...