Assad prêt à restituer aux Irakiens l’argent déposé en Syrie, selon Roubaï Damas doit faire davantage pour se rapprocher des États-Unis, affirme Powell

Le secrétaire d’État américain Colin Powell a affirmé hier que la Syrie devait faire davantage d’efforts, en particulier dans la lutte contre les réseaux radicaux propalestiniens, pour espérer se rapprocher des États-Unis. « Je n’ai pas vu assez d’actes » de la part de Damas pour améliorer ses relations avec Washington, a déclaré le secrétaire d’État Colin Powell à l’issue d’une entrevue avec le chef de la diplomatie turque, Abdullah Gül. M. Powell a rappelé que les États-Unis voulaient voir les autorités syriennes « éjecter de Damas » les dirigeants de « groupes terroristes » opposés au processus de paix israélo-palestinien. Il a également mis en garde la Syrie contre l’utilisation de son territoire pour le transit d’armements destinés à des organisations comme le Hezbollah libanais ou d’autres. « La Syrie ne peut pas espérer sérieusement avoir de meilleures relations avec Israël, les États-Unis ou qui que ce soit tant qu’elle sert de point de passage pour des armes qui vont à des terroristes du genre de ceux qui ont tué des innocents ce matin à Jérusalem », a-t-il déclaré, en faisant allusion à l’attentat-suicide contre un autobus qui a fait 11 morts, dont son auteur. M. Powell a également appelé Damas à répondre aux inquiétudes des Américains en matière de « possession d’armes de destruction massive ». D’autre part, un membre du Conseil de gouvernement transitoire irakien Mouaffak al-Roubaï a déclaré hier que le président syrien Bachar el-Assad est « prêt » à restituer aux Irakiens les fonds déposés en Syrie par le régime du président déchu Saddam Hussein. « M. Assad a affirmé qu’il voulait confier les fonds aux autorités irakiennes et non aux forces d’occupation » américaines, s’est félicité M. Roubaï à l’issue de deux entretiens à Damas avec M. Assad et le vice-président Abdel Halim Khaddam. M. Roubaï a indiqué qu’il allait demander au Conseil de gouvernement transitoire de « dépêcher à Damas les ministres irakiens concernés pour récupérer l’argent ». « Mieux contrôler la frontière entre la Syrie et l’Irak est une question extrêmement importante », a par ailleurs estimé M. Roubaï, qui affirme avoir évoqué le sujet avec M. Assad.