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Actualités - OPINION

Sud - Le calme peut précéder la tempête L’Onu insiste pour un déploiement de l’armée

Le cellulaire, les municipales et la présidentielle retiennent l’attention ces jours-ci. Mais le calme qui règne au Sud peut sauter à tout moment. Car Israël peut, n’importe quand, reprendre ses incursions, ses survols ou ses agressions. Et Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah, réaffirme régulièrement qu’en cas de transgression israélienne, la Résistance ne manquerait pas de riposter durement. Face à cette bombe à retardement, l’Onu réagit en insistant pour que l’État libanais assume ses responsabilités en déployant son armée le long de la ligne bleue. C’est en effet ce thème que développe l’envoyé spécial de Kofi Annan, Terjé Roed-Larsen, dans le rapport de mission remis récemment au palais de Verre et dans l’exposé qu’il a été invité à faire devant le Conseil de sécurité. Des diplomates notent à Beyrouth que les autorités locales risquent de se trouver confrontées à une forme de pression indirecte, mais efficace, qu’exerceraient sur elles les USA. Il s’agirait de menacer le Liban d’une réduction drastique des effectifs et des prestations sociales de la Finul. En raison de difficultés de financement des contingents par la caisse de l’Onu, principalement alimentée, comme on sait, par les États-Unis. Autrement dit, ces derniers, qui tiennent les cordons de la bourse onusienne, pourraient s’en servir pour un effet de strangulation. Cette perspective a été évoquée devant le président Lahoud par le commandant en chef sortant de la Finul, lors de sa visite d’adieux. Bien entendu, en cas de diminution du personnel, les Casques bleus ne pourraient plus servir de bouclier préventif, de force-tampon ou même d’observateurs sur la ligne bleue, pour empêcher, amortir ou atténuer des heurts éventuels. Ils ne seraient plus là pour surveiller le terrain et interdire que les protagonistes le plantent de mines. Et en fin de compte, le retrait de la Finul ne tarderait pas à suivre la réduction de son budget de roulement et de ses contingents.Tout cela martelé par les Occidentaux comme par l’Onu, répétons-le, pour pousser l’État libanais à déployer ses troupes à la frontière. En lieu et place de la Finul, sinon du Hezbollah. Les mêmes sources diplomatiques n’excluent pas qu’Israël procède à un retrait d’une partie de la zone dite des hameaux de Chebaa. Cela pour faire d’une pierre coup double. D’abord en plaçant les autorités libanaises face au vide sécuritaire qu’il faudrait combler dans la région évacuée. Où le Hezbollah serait tenté de s’engouffrer de suite, prenant de vitesse les forces régulières libanaises. Ce qui relancerait la polémique et les divisions intérieures sur le rôle de l’État. Ensuite, en renforçant l’argumentation internationale qui situe Chebaa sous la juridiction de la 242 et non de la 425. On sait en effet que l’Onu et l’Occident jugent que cette zone est syrienne, non libanaise, jusqu’à preuve du contraire, preuve que le Liban n’a pas su faire homologuer juridiquement. En tout cas, un retrait israélien ôterait en pratique au Liban le prétexte dont il se sert pour justifier la poursuite de l’activité résistante via le Hezbollah. Cette formation pourrait, évidemment, continuer à opérer sous couvert de solidarité totale avec la Syrie, jusqu’à la libération du Golan. Mais le Hezbollah serait alors accusé de déborder le cadre du territoire libanais, ce qui contredirait l’argument toujours avancé par les autorités libanaises pour le défendre contre toute inculpation de terrorisme et pour soutenir qu’il ne se livre qu’à de légitimes actions de résistance nationale. Émile KHOURY
Le cellulaire, les municipales et la présidentielle retiennent l’attention ces jours-ci. Mais le calme qui règne au Sud peut sauter à tout moment. Car Israël peut, n’importe quand, reprendre ses incursions, ses survols ou ses agressions. Et Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah, réaffirme régulièrement qu’en cas de transgression israélienne, la Résistance...