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Actualités - CHRONOLOGIE

CONSOMMATION - « Le droit de savoir ce que l’on mange » Coup d’envoi de la campagne de sensibilisation à la sécurité alimentaire

Le droit des consommateurs à une alimentation saine, l’étude effectuée sur le secteur de la crème de sésame et de la halawa au Liban, la campagne de sensibilisation à l’importance de la sécurité alimentaire, le projet de loi adopté à ce sujet... autant de thèmes évoqués au cours de la Journée de la sécurité alimentaire organisée hier par le ministère de l’Économie et du Commerce, l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi) et la Coopération italienne à la Maison des Nations unies pour marquer la première Journée nationale de la sécurité alimentaire, placée sous le thème : « Le droit de savoir ce que l’on mange » (voir notre édition du samedi 24 janvier 2004). La journée était placée sous l’égide du président du Conseil, représenté par le ministre Marwan Hamadé. La vision générale du projet de la sécurité alimentaire, développée lors d’un premier congrès tenu en juin 2001, est celle de permettre au consommateur libanais de s’assurer de la qualité des produits qu’il mange. C’est ce qu’a annoncé M. Karl Schebesta, directeur du projet à l’Onudi et président de la session. M. Schebesta a également énoncé les principales tâches de l’autorité libanaise de la sécurité alimentaire, qui devra voir le jour après la promulgation du projet de loi. Affirmant que la cuisine libanaise occupe la troisième place à l’échelle mondiale et que les produits libanais sont prisés dans plusieurs pays européens, M. Bassel el-Khatib, consultant national pour la sécurité alimentaire à l’Onudi, a rappelé que l’étude effectuée par le comité de la sécurité alimentaire a mis l’accent sur la convergence du rôle des institutions par rapport au contrôle et aux formalités à prendre, l’absence d’un système qui remonterait toute la filière de production et les failles au niveau scientifique. L’étude a également montré qu’un grand nombre d’usines agroalimentaires ne se conforment pas aux normes de la « production saine ». « Deux raisons majeures nous poussent à nous intéresser à la sécurité alimentaire, celles de la protection du consommateur et du soutien aux exportations libanaises », a ajouté M. Khatib, rappelant que les objectifs que s’est fixés le comité pour l’an 2003 ont été atteints. « Pour l’an 2004, nous œuvrons pour l’obtention de décrets-lois permettant l’application de la loi. Nous effectuerons de même une étude sur le secteur des laitages et poursuivrons les sessions de formation et les campagnes de sensibilisation », a-t-il conclu. Quarante articles et sept chapitres Pourquoi une sécurité alimentaire ? « Car l’alimentation saine est l’un des droits fondamentaux de l’homme », répond Mme May Jurdi, doyenne du département de la santé environnementale à l’Université américaine de Beyrouth (AUB). « Une alimentation saine améliore la santé de l’homme, contribue à la santé productive et jette les bases efficaces du développement », ajoute Mme Jurdi, qui souligne que des études effectuées par l’Organisation mondiale de la santé en 2000 sur la sécurité alimentaire ont montré que le tiers de la population des pays industrialisés est atteinte de maladies transmises par l’eau et l’alimentation, et que les diarrhées dues aux aliments et aux eaux contaminés sont l’une des principales causes de mortalité dans les pays en développement, « d’où l’importance de cette campagne de sensibilisation et des brochures distribuées aux citoyens libanais ». Le projet de loi a été présenté par M. Toufic Rizk, chef du laboratoire chimique à l’Université Saint-Joseph. Il compte près de 40 articles répartis sur sept chapitres : les principes généraux de la loi et les définitions des termes utilisés d’après le Codex Alimentarius, les principes et les normes relatifs aux différentes étapes de la production agroalimentaire, les conditions nécessaires pour une production alimentaire saine, la création d’une autorité libanaise de la sécurité alimentaire qui sera autonome, la création d’un système d’alerte rapide, la gestion des crises et des urgences, ainsi que les moyens d’exécution du code pénal d’une façon détaillée et pratique. M. Raja Tannous, professeur de l’industrie alimentaire à l’AUB a enfin exposé l’étude effectuée dans 17 usines du secteur de la crème de sésame (téhina) et de la halawa au Liban et auprès de 500 consommateurs. Cette étude a montré que les microbes, notamment la salmonelle, l’aflaxotine et le dioxide de titanium, demeurent les principaux facteurs de risque dans cette industrie. « L’aflatoxine a été trouvée dans le sésame et certaines pistaches ajoutées à la halawa, explique M. Tannous. Les bactéries proviendraient de l’eau contaminée utilisée dans la production de ces aliments, alors que le taux du dioxide de titanium, utilisé pour faire blanchir la crème de sésame, est inférieur à celui autorisé par l’Institut des normes libanaises. À la lumière de ces résultats, nous avons publié des brochures expliquant les conditions d’une production saine de la halawa et de la crème de sésame. » En marge du congrès Par ailleurs, et à l’occasion de cette journée, le président de l’Ordre des vétérinaires, le Dr Jean Hokayem, a tenu une conférence de presse à l’Ordre de la presse, au cours de laquelle il a expliqué les responsabilités du vétérinaire, insistant sur la pratique illégale qui se fait au Liban dans ce domaine. Il a enfin exposé les caractéristiques de la sécurité et du contrôle alimentaires. N.M.

Le droit des consommateurs à une alimentation saine, l’étude effectuée sur le secteur de la crème de sésame et de la halawa au Liban, la campagne de sensibilisation à l’importance de la sécurité alimentaire, le projet de loi adopté à ce sujet... autant de thèmes évoqués au cours de la Journée de la sécurité alimentaire organisée hier par le ministère de...