Russie Poutine a violé la loi électorale, accusent ses adversaires

Le président Vladimir Poutine, candidat à sa propre succession, a été accusé par ses adversaires et la presse russe hier d’avoir violé la loi électorale après que sa rencontre avec ses agents électoraux eut été diffusée en direct et intégralement par une chaîne publique. « Poutine n’a pas eu peur de violer les règles », titrait hier en une le quotidien libéral Kommersant, soulignant que la diffusion du discours d’une demi-heure de M. Poutine n’avait pas été payée par son fonds électoral. La rencontre de Vladimir Poutine avec ses agents électoraux, au premier jour du lancement officiel de la campagne pour la présidentielle du 14 mars, a été organisée en grande pompe par l’Administration du Kremlin et couverte par plus de 500 journalistes. Elle a été retransmise en direct par la chaîne publique Rossia, et le journal en ligne Gazeta.ru se demandait incidemment si les six autres candidats en lice bénéficieraient du même traitement et auraient droit, eux aussi, à utiliser le journal télévisé pour présenter pendant plus d’une demi-heure leur programme en direct aux électeurs. « C’est une violation monstrueuse de la loi électorale. L’intervention de Poutine a une nouvelle fois montré qu’il n’y avait pas d’égalité entre les candidats », et que le président sortant utilisait à son profit « les ressources administratives et financières » de l’État, a accusé le candidat communiste Nikolaï Kharitonov dans Kommersant. Vladimir Poutine a refusé de débattre à la télévision avec ses concurrents et a annoncé récemment avoir renoncé au temps d’antenne octroyé gratuitement à chaque candidat, estimant qu’un président en fonctions avait suffisamment de travail et ne devait pas faire campagne contrairement aux autres candidats. Le chef de la commission électorale centrale, Alexandre Vechniakov, a, pour sa part, juste reconnu pour l’instant qu’il y avait « certains aspects excessifs dans la couverture de cet événement par certains médias ».