Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Conseil des ministres - Les Trente ont asséné une gifle retentissante au conseil d’administration de l’EDL « Le nouveau cahier des charges du cellulaire sera approuvé dimanche », assure Cardahi

Le Conseil des ministres a semblé hier toujours aussi déterminé à en finir avec les dossiers majeurs qui continuent de bloquer. Et pas n’importe lesquels, puisqu’il s’agit de ceux – téléphonie mobile et électricité – qui occupent le cœur de l’opération de privatisations, promise par Beyrouth aux pays donateurs lors de la conférence de Paris II. L’examen et l’approbation éventuelle du nouveau cahier des charges qui doit servir de base au lancement d’un appel d’offres international pour la gestion du réseau cellulaire ont été ajournés à dimanche après-midi, après les plaintes de plusieurs ministres qui ont indiqué n’avoir pas eu le temps d’étudier les 150 pages dudit cahier. Le Premier d’entre eux, Rafic Hariri, s’est même demandé devant les journalistes, à l’issue de la séance, « comment il était possible de lire un rapport de 150 pages en un si court laps de temps (le cahier des charges a été distribué mercredi à midi au secrétariat du Conseil des ministres) ? » Le n° 3 de l’État a précisé que le laps de temps jusqu’à dimanche était « suffisant » pour l’étude du rapport, soulignant que ses remarques au sujet de ce dernier seront connues après sa lecture. Quant à Jean-Louis Cardahi, le ministre de tutelle qui joue là son avenir politique, il a assuré que ce cahier dont il est l’auteur unique « sera approuvé dimanche ». Affirmant qu’il y a des délais « qu’il faut respecter » et rappelant que tout le dossier doit être clos avant le 31 mars prochain, il a martelé que son rapport « n’a été taillé à la mesure de personne » et que l’État restera soucieux de respecter la plus totale impartialité. Une séance dominicale exceptionnelle, donc, qui sera consacrée à ce dossier visiblement revêtu d’un caractère de triple urgence, et qui répond à l’insistance du chef de l’État, soucieux selon des sources proches de Baabda de voir ce cahier des charges approuvé avant son départ, lundi, pour le Brésil. Une étape indispensable pour que le ministère des Télécommunications puisse terminer le contrat définitif qui sera signé avec les opérateurs le 19 février, pour que les résultats de la nouvelle adjudication soient examinés par le Conseil des ministres du 26 février et pour que tout se fasse dans les délais impartis. C’est-à-dire avant le 31 mars 2004, date de la fin des contrats de gestion signés avec les deux opérateurs actuels. Le « non » de Hamadé et Aridi En ce qui concerne l’adjudication en vue de la gestion des centrales électriques de Zahrani et de Deir Ammar, les Trente ont réglé le débat d’une façon bien plus radicale. Même s’ils étaient nettement divisés en deux camps. Le premier, formé des (joumblatto-haririens) ministres de l’Économie et du Commerce, Marwan Hamadé, et de la Culture, Ghazi Aridi, a appuyé fermement la décision prise mardi soir par le conseil d’administration de l’EDL, accordant à la société irlandaise Shanahan l’exploitation et l’entretien des deux centrales, contre l’avis du PDG de l’office, Kamal Hayek, et du Conseil des ministres même. Le second, emmené par le chef de l’État, Émile Lahoud, a de nouveau défendu la décision adoptée jeudi dernier par les Trente : celle visant à ignorer les résultats de l’adjudication décidée par le CA de l’EDL, et de demander à la société italienne Enel de prolonger de trois mois son contrat d’exploitation et de gestion – un délai permettant le lancement d’une nouvelle adjudication à cet effet. D’autant, avancent les membres de ce camp, que le coût d’exploitation proposé par Enel est de 12 % inférieur à celui proposé par Shanahan. Et sachant également que le Conseil des ministres a demandé à l’EDL de lancer « immédiatement », selon les propos du porte-parole du gouvernement, Michel Samaha, un nouvel appel d’offres en vue de l’adjudication pour la gestion des deux centrales de Zahrani et Deir Ammar. Un appel d’offres auquel participeront les 5 sociétés qui avaient été écartées par l’office au profit de l’irlandaise Shanahan, et « à condition que le montant maximum du contrat ne dépasse pas celui proposé » par cette dernière. Interrogé sur le point de savoir si l’EDL risque des sanctions après que l’office eut totalement occulté la décision du Conseil des ministres, Michel Samaha a préféré ne pas se prononcer sur la question, assurant qu’il valait mieux se préoccuper de voir comment les Libanais continueront à bénéficier du courant électrique. Marwan Hamadé a commenté la décision du Conseil des ministres en déplorant « la victoire d’Enel sur le conseil d’administration de l’EDL » et en assénant qu’il est apparu que « le parti Enel est aujourd’hui le parti le plus important au sein de l’État ». Quant à Ghazi Aridi, il a simplement dit : « Armons-nous de patience »... Et de la patience, les deux ministres en ont eu besoin, pas seulement pour supporter la décision du Conseil des ministres sur la privatisation des deux centrales électriques, mais également pour atténuer la polémique d’un autre genre qui les a opposés au très berryiste ministre de l’Agriculture, Ali Hassan Khalil, qui a quitté le Conseil des ministres en pleine séance pour distribuer à la presse un pamphlet contre le chef du PSP, Walid Joumblatt (voir par ailleurs). « Nous nous sommes armés de patience (au sujet de l’électricité et du communiqué du ministre Khalil) et nous répondrons à ces propos après qu’on les eut lus, et hors du Conseil des ministres », a indiqué Ghazi Aridi. L’UL, le pétrole, les municipales... Interrogé sur le point de savoir ce qui a été décidé au sujet de l’Université libanaise, le ministre de l’Information a indiqué que le Conseil des ministres a entendu « et approuvé » un rapport détaillé sur la titularisation des enseignants et sur les listes préparées par l’UL. Le Conseil des ministres a également demandé que la nouvelle liste lui soit communiquée – une demande faite il y a plus de deux mois par le biais du ministre de l’Éducation nationale et à laquelle le recteur de l’UL, Ibrahim Kobeïssi, qui a été obligé d’attendre hier près de quatre heures avant de s’exprimer devant le gouvernement, a promis de répondre positivement d’ici à dix jours, c’est-à-dire pour la séance du 26 février. Le ministre de la Santé, Sleimane Frangié, a participé très activement au débat sur l’UL. Sur un autre plan, les Trente ont débattu longuement de l’achat de pétrole et autres dérivés pétroliers, et de la possibilité de les importer de l’étranger, sur la base de prix qu’imposeraient des accords bilatéraux entre le Liban et n’importe quel autre pays, dont le Koweït ou l’Algérie. Selon Michel Samaha, le Conseil des ministres a privilégié cette option d’achat après accord bilatéral et a chargé le ministre de l’Énergie, Ayoub Hmayed, de proposer au plus tôt les résultats de négociations directes avec les pays vendeurs qui auraient émis le souhait de contribuer à assurer au Liban (une partie de) ses besoins pétroliers. Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur et des Municipalités, Élias Murr, a annoncé que le Conseil des ministres avait approuvé les crédits demandés pour la tenue des élections municipales, qui débuteront bien, comme il l’a confirmé hier, le 2 mai prochain. Des crédits dont la somme s’élève à 12 milliards de livres libanaises.
Le Conseil des ministres a semblé hier toujours aussi déterminé à en finir avec les dossiers majeurs qui continuent de bloquer. Et pas n’importe lesquels, puisqu’il s’agit de ceux – téléphonie mobile et électricité – qui occupent le cœur de l’opération de privatisations, promise par Beyrouth aux pays donateurs lors de la conférence de Paris II.
L’examen et...