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Actualités - CHRONOLOGIE

Les musiciens de Bassora défient les intégristes chiites du Sud

Connus dans tout l’Irak pour leurs chansons de marins aux mélopées ensorcelantes, les musiciens du port de Bassora, marginalisés sous le régime déchu de Saddam Hussein, disent faire face à une nouvelle menace : les islamistes qui veulent les réduire au silence. Des attaques à la grenade, imputées à des intégristes chiites, ont déjà visé les boutiques où s’amoncellent tambours, luths et trompettes, dans les ruelles du quartier Semar du vieux Bassora, où les musiciens viennent répéter. Des salles de concert et des clubs ont dû fermer leurs portes sous la pression des dirigeants religieux, qui aujourd’hui tiennent le haut du pavé dans cette ville méridionale à majorité chiite. Empêchés de jouer en public, les orchestres, qui comptent au total près de 150 chanteurs et musiciens à Bassora, doivent compter sur les mariages et les fêtes d’anniversaire privées à Bassora pour vivre de leur art. Bien qu’il n’y ait eu aucune interdiction officielle, les artistes craignent le pire et déjà plusieurs d’entre eux ont changé de métier. Certains, pourtant, continuent à défier les religieux. « Bassora était connue pour ses artistes (...). C’est une cité cosmopolite aux traditions artistiques immémoriales. La musique fait partie intégrante de Bassora », souligne le chanteur Wagoud Ali, également joueur de luth. Sous Saddam Hussein, les musiciens de la ville étaient régulièrement obligés de jouer des airs patriotiques lors de célébrations à la gloire de l’ancien régime. Après l’invasion du pays par les troupes de la coalition, les musiciens ont connu un regain de popularité quand les régions du sud de l’Irak ont retrouvé leurs libertés perdues. La musique pop occidentale, le jazz, les chansons traditionnelles de Bassora ont refait florès. Le secrétaire général de l’Organisation des bases islamiques, l’un des groupes politiques chiites les plus craints à Bassora, dément que son mouvement use de menaces à l’encontre des musiciens et des vendeurs d’alcools appartenant à la minorité chrétienne. Selon lui, ces intimidations et ces attaques sont dues aux « ennemis de l’Irak ».
Connus dans tout l’Irak pour leurs chansons de marins aux mélopées ensorcelantes, les musiciens du port de Bassora, marginalisés sous le régime déchu de Saddam Hussein, disent faire face à une nouvelle menace : les islamistes qui veulent les réduire au silence.
Des attaques à la grenade, imputées à des intégristes chiites, ont déjà visé les boutiques où s’amoncellent tambours, luths et trompettes, dans les ruelles du quartier Semar du vieux Bassora, où les musiciens viennent répéter. Des salles de concert et des clubs ont dû fermer leurs portes sous la pression des dirigeants religieux, qui aujourd’hui tiennent le haut du pavé dans cette ville méridionale à majorité chiite. Empêchés de jouer en public, les orchestres, qui comptent au total près de 150 chanteurs et musiciens à Bassora, doivent compter sur...