Baabda - Le chef de l’État a décoré les anciens détenus en Israël Lahoud aux prisonniers : « Votre retour, un exploit historique équivalent à la libération »

Le président de la République, le général Émile Lahoud, a mis l’accent hier sur le fait que « le Liban, peuple, État, armée nationale et Résistance réunis, qui a réussi à libérer la plus grande partie du Sud de l’occupation israélienne, est déterminé à compléter la libération des hameaux de Chébaa et à retrouver les Libanais qui restent détenus dans les prisons israéliennes ». Le chef de l’État s’exprimait au palais de Baabda devant une délégation d’anciens détenus, formée de cheikh Abdel Karim Obeid et de MM. Moustapha Dirani, Anouar Yassine, Hassan Ankouni, Jaouad Kossayfi, Moustapha Mahmoud, Ali Hassan Balhas, Fady el-Jazzar, Youssef Wazni, Faouzi Ayoub, Jihad Choumane, Ibrahim Abou Zeid, Assaf Assaf, Mikhaïl Nohra et Salem Sankari, auxquels il a décerné la médaille du Grand Cordon du Cèdre avec rang de chevalier. « Le retour des prisonniers constitue un exploit historique, équivalent à la libération du territoire. Il a prouvé qu’un petit État comme le Liban peut obtenir ses droits conformément aux conventions et aux pactes internationaux, et ce à partir du moment où il lutte pour préserver et acquérir ces droits. Aucun droit ne meurt tant qu’on le revendique », a indiqué le président Lahoud. Rendant par ailleurs hommage aux anciens détenus pour « les sacrifices consentis dans les prisons de l’occupation », il a indiqué : « Le jour où vous êtes rentrés, tout le Liban était en fête. Tous les Libanais, sans exception, ont ressenti que leurs droits et leur dignité avaient été préservés, surtout dans le cadre de cette étape difficile que traverse le pays. Vous avez été un exemple pour le monde entier. Cet exploit n’aurait pu être réalisé sans le rassemblement des Libanais autour de leur État, de leur armée et de leur résistance nationale, qui a donné sans compter. Sans oublier les options stratégiques du Liban et sa coordination avec la Syrie sœur, et l’appui offert par la République islamique d’Iran. » « Si Dieu le veut, très prochainement, les hameaux de Chébaa retourneront à la souveraineté libanaise, et nous resterons attachés au droit de retour des Palestiniens. J’ai confiance dans le fait que tout cela se réalisera tant qu’il y aura des hommes comme vous, qui se sacrifient pour la dignité, la souveraineté et l’indépendance de leur patrie. L’hommage que nous vous rendons aujourd’hui au palais de Baabda n’est que reconnaissance et gratitude de la part de l’État libanais pour ce que vous avez donné. Ce n’est qu’un début, pour mettre en évidence le souci de l’État à votre égard. Nous avons réclamé l’impression d’un timbre commémoratif pour l’occasion. Les recettes iront aux anciens prisonniers et aux familles des martyrs (...) », a-t-il ajouté. Prenant la parole au nom des ex-prisonniers, cheikh Obeid s’est adressé au président de la République : « Vous avez répété à plusieurs reprises que le Liban-Sud serait libéré, des mots que je n’oublierai jamais. Au lendemain de la libération, vous avez dit que les prisonniers rentreraient. Et il est vrai que c’est grâce au sang versé par les martyrs et les résistants, et grâce à la direction sage du Hezbollah, à votre appui et au soutien de la Syrie sœur et de la République islamique d’Iran que ces propos ont été tenus du sommet de l’État. » Et de poursuivre : « Nous, Libanais, sommes devenus une école. Non pas pour les Arabes et les musulmans seulement, mais aussi pour tous les opprimés sur terre. Tous les opprimés peuvent désormais tirer les leçons (...) d’un petit pays, peu peuplé, mais dont la volonté est grande. » Cheikh Obeid a enfin insisté sur l’importance de l’unité nationale pour l’aboutissement de la résistance. Défilé de personnalités Le président de la République a par ailleurs accordé audience au ministre des Affaires sociales, Assaad Diab, avec qui il a évoqué la nécessité de dynamiser le rôle des centres de services sociaux dans les différentes régions. Le général Lahoud a ensuite reçu le député Henri Hélou. Les deux hommes ont discuté du dossier des déplacés. Dans le cadre de l’entretien, le député a mis l’accent sur la nécessité de parachever le retour des déplacés et de réaliser les réconciliations en suspens. « Il s’agit d’une étape importante sur la voie de la consécration de la paix civile et de l’entente nationale », a indiqué le député. Le chef de l’État a en outre rencontré le député Oussama Saad, une délégation du Rotary Club, formée des députés Georges Frem et Abbas Hachem, ainsi que notre confrère Philippe Abi Akl, qui l’ont tenu au courant de la volonté du président mondial de l’association de se rendre à Beyrouth entre le 5 et le 8 mars. Il a également reçu le commandant en chef de l’armée, le général Michel Sleimane, et le consul du Malawi, Antoine Akiki. Il a enfin adressé un télégramme au président iranien Mohammed Khatami et au guide suprême de la révolution iranienne, l’ayatollah Ali Khamenei, à l’occasion du 25e anniversaire de la révolution iranienne. Il convient de noter que le chef de l’État a reçu un télégramme de félicitations du président sénégalais Abdallah Wade à l’occasion de la fête de l’Adha.