De nombreux tirs étaient entendus hier dans la ville côtière de Saint-Marc, à une centaine de km au nord de Port-au-Prince, où s’affrontaient un groupe de l’opposition et un groupe rival progouvernemental. Des barricades enflammées ont été installées dans la ville. En bordure de mer, Saint-Marc se trouve sur la route menant de Port-au-Prince aux Gonaïves (Nord-Ouest), passées sous le contrôle d’une bande armée locale depuis jeudi. Les militants armés du Rassemblement des militants conséquents de Saint-Marc (Ramicos) avaient incendié le commissariat de cette localité samedi et s’étaient emparés d’armes et de munitions après le départ en catastrophe des policiers qui l’occupaient. Ils ont annoncé au cours du week-end leur intention d’« en finir » avec leurs adversaires. En face, les militants pro-Lavalas (au pouvoir), du mouvement local armé Balai Rouzé favorable au président Jean-Bertrand Aristide, auraient reçu des renforts venus de Port-au-Prince, selon des informations non confirmées. Des tirs nourris ont d’autre part été entendus dans la nuit de dimanche à lundi au Cap-Haïtien (Nord), la 2e ville du pays, visant notamment les maisons de membres présumés de l’opposition locale. L’usine qui fournit l’électricité à cette ville a cessé hier ses activités, faute de carburant qui transite par les Gonaïves, la 4e ville du pays aux mains des rebelles du Front de résistance révolutionnaire de l’Artibonite. Selon des médias locaux, le calme régnait hier aux Gonaïves, où écoles et commerces ont ouvert leurs portes. À Port-au-Prince, la situation était également calme.