Al-Madina - Les escrocs espéraient empocher 20 millions de dollars Un gang australien prétendait régler le conflit Ayache-Koleilat

La police judiciaire de Jounieh a arrêté une bande de malfaiteurs qui se faisait passer pour des agents d’Interpol œuvrant à résoudre le litige qui oppose, dans l’affaire al-Madina, le propriétaire de la banque, Adnane Abou Ayache, à Rana Koleilat, l’une des directrices de l’établissement. Les malfaiteurs, au nombre de trois, exerçaient sur eux depuis un certain temps un chantage après leur avoir extorqué une somme importante d’argent. Dans un communiqué publié hier, la police a déclaré que sur ordre du ministre de l’Intérieur, Élias Murr, une enquête a été menée par le colonel Youssef Samné, chef de la police de Jounieh, dans le cadre de cette affaire. Les investigations ont porté sur l’existence d’une bande de malfaiteurs qui prétendent relever d’une section d’Interpol basée à Bahreïn, et affirmant avoir déjà exécuté des missions spéciales au Nigeria, dont une opération secrète impliquant l’ancien chef de l’État de ce pays. Avec des documents falsifés à l’appui, les agents présumés ont tenté de faire chanter les deux principaux suspects dans l’affaire al-Madina, en exerçant sur eux des pressions dans le but de leur soutirer de l’argent. Après avoir localisé leur lieu de résidence et déterminé leur identité, la police de Jounieh, qui les surveillait de près depuis un certain temps, a réussi à appréhender les trois suspects dans la nuit du 7 au 8 février, sur demande du procureur général près de la Cour de cassation, Adnane Addoum. Il s’agit de Malcolm Jean Kreij, 51 ans, né en Grande-Bretagne, de Raymond Fouad Younan, 44 ans, né au Liban, et de Paul Briden Disendale, 44 ans, né en Grande-Bretagne. Tous les trois sont porteurs de la nationalité australienne. Lors de leur interrogatoire, les trois hommes ont reconnu les faits qui leur étaient imputés. Ils ont notamment admis avoir déjà effectué de vastes opérations d’escroquerie au Nigeria et détenir des documents incriminant M. Abou Ayache et Mlle Koleilat ainsi que d’autres personnes liées à l’affaire. Sur demande du propriétaire d’al-Madina, les trois escrocs étaient intervenus dans le litige l’opposant à Rana Koleilat, moyennant une somme de 20 millions de dollars dont ils avaient perçu 50 000 dollars à titre d’avance pour résoudre le problème entre les deux protagonistes. Commentant l’arrestation des trois malfaiteurs, Élias Murr a souligné qu’il s’agit d’un important coup de filet dans la mesure où plusieurs personnes ont déjà été victimes de leur escroquerie, et pas seulement au Liban. Pour le ministre de l’Intérieur, « c’est une preuve supplémentaire de l’efficacité » des forces de l’ordre, qui sont aujourd’hui « capables d’arrêter des réseaux d’envergure internationale ».