Coopération - Le chef du Parlement syrien a regagné hier Damas Berry et Abrach affirment la communauté de destin libano-syrienne

Le président du Parlement syrien, Mahmoud al-Abrach, a clôturé hier une visite de quatre jours à Beyrouth dont le principal objectif était d’effectuer un suivi du protocole de coopération parlementaire libano-syrienne conclu à Damas en octobre dernier et de discuter avec les responsables libanais de l’évolution de la situation régionale. Le chef du Législatif, Nabih Berry, qui l’a salué à son départ, à l’hôtel Palm Beach, a expliqué que Beyrouth et Damas ont mis en place un mécanisme d’application des différentes clauses de ce protocole. M. Berry avait donné dimanche soir un dîner en l’honneur de son hôte. De nombreuses personnalités libanaises étaient conviées aux agapes au cours desquelles le président de la Chambre a estimé que la visite de M. Abrach au Liban « traduit les relations privilégiées entre le Liban et la Syrie », avant de s’arrêter sur la situation dans la région. M. Berry a ainsi critiqué « le radicalisme » de la politique américaine, qui explique, selon lui, la prise de position rigide du Premier ministre israélien, Ariel Sharon, par rapport à la proposition du président syrien, Bachar el-Assad, de reprendre les négociations de paix avec Tel-Aviv. « Les États-Unis ne vont pas tarder à découvrir que l’initiative politique du président Assad mérite d’être sérieusement examinée et retenue », a-t-il ajouté. Il a réaffirmé la « communauté de destin libano-syrienne » ainsi que « la concomitance des volets libanais et syrien des négociations de paix avec Israël ». Ce point a été également mis en relief par le président de la Chambre syrienne qui a cependant axé son intervention sur les rapports libano-syriens, affirmant : « Notre ambition, à travers les entretiens que nous avons eus à Beyrouth, est de parvenir à une unité législative qui favorise l’unité de la population au Liban et en Syrie ». Il a également plaidé en faveur de la mise en place d’un Parlement arabe. Auparavant dans l’après-midi, M. Abrach avait reçu une délégation de l’Ordre des rédacteurs, conduite par M. Melhem Karam, avec qui il a passé en revue une série de questions d’actualité. S’exprimant devant ses hôtes, le responsable syrien a estimé qu’il ne saurait y avoir de paix dans la région si les États-Unis ne renoncent pas à leur parti pris en faveur d’Israël. Il a qualifié de « normales » les relations libano-syriennes et affirmé que son pays « n’a épargné aucun effort, jusqu’aujourd’hui, pour prouver qu’il est contre le terrorisme ». Selon lui, « il n’est pas possible pour Damas de s’entendre avec Washington sur une définition commune du terrorisme tant que les États-Unis considèrent que tout ce que dit Israël est vrai et que tout ce que disent les Arabes est faux ».