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Actualités - OPINION

Le scrutin se déroulerait en mai ou en juin Une échéance sacro-sainte pour l’opposition

Nul ne semble vouloir assumer la responsabilité d’un report des élections municipales : ni les députés, ni le pouvoir, ni le gouvernement. Aussi entend-on les uns et les autres assurer que ces élections se dérouleront à la date prévue, et qu’il n’y a aucune raison d’en différer la tenue. Les Libanais, eux, ne veulent pas trop y croire, et, comme saint Thomas, ne seront réellement convaincus qu’une fois que le ministère de l’Intérieur annoncera officiellement la date de la consultation. Pour les sceptiques de tous bords, le gouvernement attend juste qu’une poignée de députés demande le report des élections. De même, poursuivent-ils, les députés attendent que le gouvernement prenne l’initiative de proposer le report des législatives, arguant de l’instabilité au niveau régional pour empêcher le déroulement de l’échéance. En réalité, les partisans les plus farouches de la tenue des municipales à la date fixée se trouvent dans les rangs de l’opposition. Une victoire lors de ces élections, pensent-ils, ferait échec au processus de prorogation et de renouvellement de mandat au sein des institutions, que ce soit au niveau des conseils municipaux ou de la présidence de la République, à titre d’exemple. C’est donc une position de principe que les opposants adoptent, en faveur du respect de la démocratie et du principe de l’aternance au pouvoir, en écho aux déclarations de responsables français, américains et britanniques. Lesquels souhaitent que le Liban continue à mettre en pratique les principes démocratiques, à commencer par l’alternance au pouvoir et la reproduction des élites politiques. Ce qu’il est le dernier pays de la région à faire, dans une certaine mesure, les autres États ayant adopté le mécanisme de la filiation politique, des référendums populaires tronqués ou des élections populaires et folkloriques. Les membres de l’opposition ne voient aucune raison qui justifierait le report des municipales ou de toute autre échéance constitutionnelle, d’autant plus que même dans les moments les plus durs de son histoire, le Liban a réussi à garantir l’alternance au pouvoir. Ainsi, les présidents Élias Sarkis, Béchir Gemayel, Amine Gemayel, René Moawad et Élias Hraoui ont-ils été élus dans des conditions difficiles, en vertu des principes sacro-saints de la continuité et de l’aternance au pouvoir. C’est pourquoi, certains opposants menacent de déposer un recours en annulation devant le Conseil constitutionnel au cas où l’on vient à proroger le mandat des conseils municipaux. Cela s’était déjà produit en 1998, lorsque la prorogation avait été décidée. Le Conseil constitutionnel avait décidé d’accepter le recours et de considérer la prorogation comme nulle, poussant le gouvernement à organiser des élections l’année suivante. Toujours est-il que les préparatifs vont bon train au ministère de l’Intérieur pour la tenue des élections en temps dû. Ainsi, 22 000 fonctionnaires sont-ils actuellement formés et entraînés à ces fins. Certains milieux affirment que le ministère annoncera au mois de mars ou au mois d’avril la date des élections, qui se dérouleront probablement en mai ou en juin. De l’avis des députés loyalistes, les opposants se trompent de bataille dès lors qu’ils considèrent qu’une victoire aux municipales servira d’entrée en matière aux législatives de 2005. Les loyalistes proposent ainsi que les députés, toutes tendances confondues, restent complètement à l’écart du processus de fabrication des listes électorales, lequel doit être l’affaire des familles, dans les localités et les villages. Aussi, préconisent-ils la mise sur pied de listes consensuelles ou uniques pour éviter des scissions importantes au sein de ces familles dans les différentes régions. Émile KHOURY
Nul ne semble vouloir assumer la responsabilité d’un report des élections municipales : ni les députés, ni le pouvoir, ni le gouvernement. Aussi entend-on les uns et les autres assurer que ces élections se dérouleront à la date prévue, et qu’il n’y a aucune raison d’en différer la tenue. Les Libanais, eux, ne veulent pas trop y croire, et, comme saint Thomas, ne seront...