Justice - Retrait de plaintes entre Koleilate et Abou Ayache, quitus délivrés et prochaine libération d’Ibrahim Abou Ayache Dénouement-surprise dans l’affaire al-Madina

Coup de théâtre dans l’affaire al-Madina : les deux principaux protagonistes, Rana Koleilate et Ibrahim Abou Ayache, ont réglé leurs différends et ont retiré chacun les plaintes déposées contre l’autre, ce qui va apparemment se traduire par la remise en liberté de M. Abou Ayache, peut-être dès aujourd’hui. Dans le même temps, Rana Koleilate est engagée en pourparlers avec trois autres personnes qui avaient intenté des procès contre elle, afin qu’elles retirent leur plainte. Même si l’affaire semble s’orienter vers un règlement à l’amiable entre les dirigeants de la banque et leurs clients, il reste que le ministère public demeure saisi du dossier. Les mandats d’amener délivrés à l’encontre de Rana Koleilate, pour une audience dont la date a été fixée à samedi, restent en vigueur. Les avocats de Mlle Koleilate et de M. Abou Ayache ont remis hier au premier juge d’instruction de Beyrouth, Hatem Madi, un quitus général concernant le retrait des plaintes. Seuls restent en suspens les procès entre Rana Koleilate et Adnane Abou Ayache, à qui il est reproché d’avoir émis un chèque sans provision de 21 753 000 dollars pour le compte de son frère Ibrahim, un des associés de la banque al-Madina, qui l’a à son tour endossé pour le compte de Ali Ahmed. Les procès annulés sont les suivants : Ibrahim Abou Ayache contre Rana Koleilate pour l’émission d’un chèque sans provision de 3 millions de dollars, Imad Hariri contre la banque al-Madina et Rana Koleilate à qui il réclame 150 000 dollars, Rana Koleilate contre Ibrahim Abou Ayache à qui elle réclame 81 millions de dollars, Rana Koleilate contre Ibrahim Abou Ayache à qui elle reproche d’avoir accepté des chèques sans provision, Khalil Fakhoury contre Ibrahim Abou Ayache à qui il réclame 100 000 dollars, et Ibrahim Abou Ayache contre Rana Koleilate qu’il accuse d’avoir émis un chèque sans provision de trois milliards de livres. Pour l’heure, les négociations se poursuivent entre Koleilate et trois plaignants : Saleh Assi, Jean Assi et Ezzat Kaddoura, en vue d’un règlement à l’amiable. La libération de M. Abou Ayache est aussi tributaire du résultat de ces pourparlers puisque ces trois personnes ont également intenté un procès contre lui. Selon ses sources judiciaires citées en soirée par la LBCI, M. Abou Ayache serait libéré aujourd’hui. S’adressant à la presse à sa sortie du bureau de M. Madi, Mlle Koleilate a confirmé sa « réconciliation » avec Ibrahim Abou Ayache, affirmant que « chacun a pu obtenir ce qui lui revient de droit ». Au sujet de son contentieux avec Adnane Abou Ayache, elle a indiqué qu’il s’agit d’une affaire personnelle qui n’a rien à voir avec al-Madina. Accompagnée de l’avocat d’Ibrahim Abou Ayache, Rana Koleilate a expliqué que la Banque centrale est sur le point de lui délivrer un quitus, d’autant que les fonds destinés à rembourser les déposants d’al-Madina ont été assurés, laissant ainsi entendre que son contentieux avec la BDL, qui lui avait également intenté un procès, est en voie de règlement. « La crise d’al-Madina a enfin pris fin », s’est-elle écriée. Sur quelle base ? À cette question, elle a répondu en réaffirmant : « Chacun a pris, jusqu’à la dernière piastre, ce qui lui revenait de droit. Il y a eu un règlement à l’amiable. » Elle n’a pas voulu donner des précisions sur les sommes qui ont fait l’objet d’un accord, soulignant en réponse à une question que « si le dossier d’al-Madina a été ouvert, c’est pour qu’il soit fermé ». Mlle Koleilate a évité de répondre à une question relative à la violation du code de la monnaie et du crédit, avant d’indiquer, en réponse à une question, que c’est l’avocat des Abou Ayache, Abdallah Rafeï – qui se tenait à ses côtés – qui est en charge des contacts entre elle et Adnane Abou Ayache. À la journaliste qui remarquait qu’elle avait les nerfs solides, elle a répondu : « C’est ma foi qui est, grâce à Dieu, solide. En définitive, je n’ai fait du mal à personne. Dieu ne me fera donc pas de mal. » Répondant à son tour aux questions de la presse, Me Rafeï devait reprendre les explications données par Mlle Koleilate, s’abstenant lui aussi de fournir des précisions sur les sommes qui ont fait l’objet d’un accord. Il a fait état d’informations positives reçues de la Banque du Liban au sujet du remboursement des déposants. Selon lui, c’est effectivement au cours des prochaines heures qu’Ibrahim Abou Ayache sortira de prison.