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Actualités - OPINION

Même s’ils le voulaient, les responsables ne peuvent plus clore artificiellement le dossier

Comme un chien dans un jeu de quilles, l’affaire du crash de Cotonou est venue casser l’ambiance – le beau fixe – qui prévaut depuis quelques semaines sur la scène politique libanaise. Parce que au moment où les responsables dans leur ensemble déploient tous les efforts du monde pour débloquer tous les dossiers en suspens, le tragique accident du Boeing 727 de l’UTA, avec la kyrielle de points d’interrogation, de rumeurs, de scandales encore dans l’œuf et d’ambiguïtés qu’il trimballe avec lui, jette un sérieux pavé dans la mare. Que ce soit l’ancien Premier ministre Omar Karamé, le chef du PSP Walid Joumblatt, ou l’ancien ministre et membre du Front national pour le salut, Albert Mansour, les pôles politiques n’ont pas manqué, ces derniers jours, de s’interroger, de dire tout haut ce que beaucoup de Libanais pensent tout bas. En faisant allusion, sans les citer, à « des personnages puissants » qui seraient incriminés jusqu’au cou dans la tragique catastrophe du 25 décembre dernier. Et en exigeant pratiquement de la justice qu’elle fasse toute la lumière sur cette affaire, ces personnalités ont insisté sur le fait qu’il serait tout bonnement inadmissible que le dossier finisse aux oubliettes et que les responsabilités ne soient pas pleinement assumées. Justement, plusieurs pôles politiques écartent toute possibilité de complaisance ou de bouclage artificiel de ce dossier, à cause – ou grâce – du fait que la compagnie d’assurances Lloyd’s et la société Boeing sont parties prenantes à l’enquête. Et ce malgré l’insistance et la hâte mises par certaines parties à cacher ou occulter des documents essentiels, voire indispensables (dont le manifeste du vol), et à changer les noms des propriétaires de l’avion. Les pôles en question n’estiment pas, en outre, que la trêve entre les gens du pouvoir pourrait contribuer, d’une façon ou d’une autre, à une mort prématurée et bien opportune pour certains du dossier du Boeing de l’UTA. Bien au contraire, avancent-ils, le climat positif qui prévaut en ce moment aiderait probablement à lever le voile et à révéler les vérités – ou du moins certaines d’entre elles – telles qu’elles sont réellement. Surtout que certaines parties politiques demandent avec insistance un débroussaillement total de l’affaire, faisant tout pour que le flou régnant disparaisse. D’autant plus que selon quelques hommes politiques de l’opposition, le pouvoir est dans l’incapacité en ce moment, même s’il le voulait, de clore artificiellement le dossier ou d’assurer une couverture à tel ou tel suspect. Quoi qu’il en soit, le terrible crash de Noël dernier sera examiné par les Trente aujourd’hui, en marge de l’ordre du jour du Conseil des ministres. Le but est simple : (r)assurer l’opinion publique en confirmant la poursuite de l’enquête, jusqu’à ce que la vérité soit connue de tous, surtout que c’est tout le Liban qui a subi cette terrible tragédie. Philippe ABI-AKL

Comme un chien dans un jeu de quilles, l’affaire du crash de Cotonou est venue casser l’ambiance – le beau fixe – qui prévaut depuis quelques semaines sur la scène politique libanaise. Parce que au moment où les responsables dans leur ensemble déploient tous les efforts du monde pour débloquer tous les dossiers en suspens, le tragique accident du Boeing 727 de l’UTA,...