Rechercher
Rechercher

Actualités

Téléphonie mobile

Le ministre des Télécommunications, Jean-Louis Cardahi, a finalement gagné son pari. Le Conseil des ministres lui avait donné deux mois pour organiser un nouvel appel d’offres international en vue de la gestion de la téléphonie mobile pour le compte de l’État. Il a réussi à réaliser cet objectif dans le cadre du délai qui lui était imparti et dans des conditions de transparence, de professionnalisme et d’égalité des chances qui ont retenu l’attention des instances internationales et des chancelleries étrangères. L’adjudication pour la désignation des deux sociétés qui prendront la relève des opérateurs actuels, FTML-Cellis et LibanCell, a ainsi eu lieu hier au siège du ministère des Télécoms en présence de plusieurs ambassadeurs et diplomates, en leur qualité d’observateurs. Au terme de l’opération d’enchères à la baisse (au moins disant), il est apparu que la société allemande Detecom a présenté le prix le plus bas pour la gestion de chacun des deux réseaux en service (201,316 millions de dollars sur quatre ans pour le réseau Cellis et 192,308 millions de dollars sur quatre ans pour la gestion du réseau de LibanCell). Comme une même compagnie ne peut pas prendre en charge à elle seule les deux réseaux, le choix de la seconde société appelée à remporter l’adjudication se portera soit sur la française Orange soit sur la koweïtienne MTC qui sont venues en deuxième position pour, respectivement, les réseaux Cellis et LibanCell. La compagnie française a présenté une offre de 229,301 millions de dollars sur quatre ans pour la gestion du réseau Cellis et la société koweïtienne a présenté une offre de 209,301 millions de dollars sur quatre ans pour la gestion du réseau de LibanCell. Il reviendra au Conseil des ministres de trancher. Il tiendra à cet effet une réunion extraordinaire samedi prochain. La décision que prendra le gouvernement dépendra d’abord de la part du marché qui reviendra à Detecom. Si la société allemande prend en charge la gestion du réseau Cellis, le réseau LibanCell sera alors confié à la compagnie venant en deuxième position (en l’occurence MTC). Si, par contre, Detecom prend en charge LibanCell, le réseau Cellis reviendra à la société venant en deuxième position (c’est-à-dire Orange). Le gouvernement se retrouve ainsi avec une certaine marge de manœuvre pour apprécier laquelle des deux formules est la plus avantageuse. Il convient d’indiquer sur ce plan que quel que soit le cas de figure qui sera retenu, l’État enregistrera une économie de près de 30 % dans la gestion du réseau, par rapport aux prix pratiqués actuellement avec FTML et LibanCell. Chacun de ces deux opérateurs gère en effet le réseau cellulaire pour un montant de 7 millions de dollars par mois. L’offre présentée par la société allemande ramène le coût de gestion à près de 4 millions de dollars par mois. Dans un communiqué de presse rendu public tard en soirée, le président Émile Lahoud a exprimé sa vive satisfaction au sujet du résultat de l’appel d’offres organisé par le ministère des Télécoms, précisant que l’économie qu’enregistrera l’État sera de plus de 40 millions de dollars par an (voir par ailleurs). Le déroulement de l’adjudication Pour en revenir à l’adjudication, elle s’est déroulée en plusieurs étapes durant toute la journée d’hier, en présence de M. Cardahi et des ambassadeurs des États-Unis, Vincent Battle, d’Allemagne, Gunter Rudolf Kniess, d’Italie, Franco Mistretta, de Grande-Bretagne, James Watt, de Norvège, Svein Sevje, d’Égypte, Hussein Farouk Darrar, et du chef de la délégation de la Commission européenne à Beyrouth, Patrick Renauld. Des représentants des ambassades de France, de Suède et du Koweït étaient également présents. Un comité comprenant M. Cardahi, le directeur général du ministère des Finances, Alain Bifani, et le directeur général de l’exploitation au ministère des Télécoms, Ahmed Oueidate, a supervisé l’ensemble de l’opération d’ouverture des plis et d’évaluation des offres. Sur les quinze sociétés internationales qui avaient manifesté au départ un intérêt à participer à l’adjudication, neuf ont présenté hier des offres. Il s’agit des compagnies Orange (France), Detecom (Allemagne), Telenor (Norvège), Orascom (Égypte), MTC (Koweït), TIM (Italie), Digicel (Irlande), Sunday (Hong Kong) et American Telecom Company (États-Unis, avec des partenaires libanais). À l’ouverture des plis, vers 8 h, il s’est avéré que les offres présentées par les deux dernières sociétés ne remplissaient pas toutes les conditions requises par le cahier des charges. La compétition s’est donc limitée aux sept autres sociétés. Le comité présidé par M. Cardahi a ensuite examiné le volet financier et technique des offres. Cinq paramètres ont été pris en considération sur ce plan en vue d’évaluer les offres : les salaires ; les stratégies de développement du réseau ; les frais de fonctionnement ; les opérations de marketing et de publicité ; les prix des cartes rechargeables ainsi que les travaux d’entretien et de réparation. Les sociétés devaient présenter un prix pour chacun de ces cinq paramètres, de sorte que l’estimation des offres a été faite sur base d’une appréciation de l’ensemble de ces cinq facteurs. Le résultat des enchères Après l’ouverture des plis pour examiner ce volet financier, des enchères à la baisse (au moins disant) ont été organisées dans l’après-midi afin de déterminer le prix le plus bas, chaque société ayant présenté une offre différente pour la gestion de chacun des deux réseaux Cellis et LibanCell. Les enchères ont abouti aux résultats suivants pour la gestion du réseau Cellis sur quatre ans : - Detecom : 201 316 000 dollars. - Orange : 229 301 000 dollars. - Telenor : 241 500 000 dollars. - Orascom : 242 702 000 dollars. - MTC : 254 644 000 dollars. - Digicel : 266 073 000 dollars. - TIM : 314 000 000 dollars. En ce qui concerne la gestion du réseau LibanCell, sur une période de quatre ans, les enchères ont débouché sur les résultats suivants : - Detecom : 192 308 000 dollars. - MTC : 209 301 000 dollars. ` - Telenor : 227 500 000 dollars. - Orascom : 231 611 000 dollars. - Digicel : 251 611 000 dollars. - TIM : 324 000 000 dollars. - Orange : 331 350 000 dollars. Transparence et égalité des chances Après l’annonce des résultats de l’adjudication, le ministre des Télécoms a tenu une courte conférence de presse afin de présenter les chiffres et le bilan de l’adjudication. M. Cardahi a rappelé à cette occasion que le ministère des Télécoms a déployé d’intenses efforts au cours des deux derniers mois afin d’organiser l’appel d’offres dans la plus grande transparence. « Il y a deux mois, a déclaré M. Cardahi, nous nous sommes engagés à appliquer un mécanisme clair et transparent pour garantir l’égalité des chances à toutes les sociétés qui seraient intéressées à participer à l’adjudication. Au cours de cette période de deux mois, nous avons défini les conditions qui permettent de dissocier les pôles d’influence politiques de la gestion des services pubics. Nous avons, en outre, mis sur pied une salle d’opérations qui a été placée à la disposition des sociétés pour leur assurer toutes les informations requises. » M. Cardahi a rappelé qu’il avait tenu une série de réunions régulières avec les représentants des sociétés afin de clarifier les modalités de participation à l’appel d’offres. « Le mécanisme que nous avons mis en place a été un succès, a-t-il souligné. La crédibilité du ministère des Télécoms et du gouvernement a été ainsi renforcée. Tous les ambassadeurs et diplomates présents ainsi que les représentants des sociétés ont exprimé leur satisfaction au sujet du déroulement de l’adjudication. » En conclusion, M. Cardahi a précisé que les prix obtenus représentent pour l’État une économie de 27 à 28 % pour la gestion du réseau Cellis et de près de 30 % pour le réseau LibanCell. * * * Poursuites contre trois employés de Cellis et LibanCell L’avocat général financier Khalil Rahal a porté plainte hier contre un employé de Cellis, Gilbert B., et deux autres de LibanCell, Antoine G. et Georges T., pour abus de confiance dans l’utilisation des fonds qu’ils géraient de par leurs fonctions à Adma et Bir Hassan. Le dossier a ensuite été transféré devant le parquet de la cour d’appel du Mont-Liban. Ces poursuites ont été engagées à la suite d’une enquête ouverte sur plainte du ministre des Télécoms, Jean-Louis Cardahi, qui avait décelé des irrégularités dans la gestion des deux compagnies.
Le ministre des Télécommunications, Jean-Louis Cardahi, a finalement gagné son pari. Le Conseil des ministres lui avait donné deux mois pour organiser un nouvel appel d’offres international en vue de la gestion de la téléphonie mobile pour le compte de l’État. Il a réussi à réaliser cet objectif dans le cadre du délai qui lui était imparti et dans des conditions de...