Rechercher
Rechercher

Actualités

Vie politique - La réflexion doit précéder l’action, souligne un opposant Trop de précipitation dans les décisions gouvernementales

Un pôle opposant relève que les solutions adoptées par le pouvoir se retrouvent source de nouveaux problèmes. Parce qu’elles sont improvisées à la va-vite, sans réflexion préalable suffisante.
Ainsi, parmi les dérapages on peut citer l’affaire des vans et des taxis à mazout. Pour contrer la pollution, le gouvernement a ordonné le remplacement de ces moteurs par des engins à essence, en proposant des indemnisations. On s’est vite aperçu que l’environnement n’était pas mieux protégé, car on avait oublié d’interdire le plus gros de la flotte à mazout, c’est-à-dire les poids lourds, les grands bus et les véhicules de l’armée. Pour faire face aux protestations relatives à cette discrimination, le gouvernement a brusquement parlé d’imposer le mazout dit vert ou propre. S’il l’avait fait dès le départ, en appliquant la règle à tous, il aurait évité les secousses, les grèves, les manifestations et se serait de plus épargné de devoir verser des dédommagements.
Dans l’affaire des carrières, le pouvoir a longtemps fermé les yeux sur le fonctionnement illégal de nombre de sites. En mettant à pied d’égalité les carrières disposant de permis en règle et celles dites sauvages, qui étaient les plus nombreuses. Et se trouvent protégées par des politiciens. Du coup, l’obligation pour les propriétaires de carrières de boiser le pourtour, afin d’affermir le sol et l’environnement, n’a plus été respectée. Finalement, un plan directeur a été établi. Il a provoqué d’innombrables objections, n’a pas été appliqué et la fermeture des carrières a soulevé les protestations des entrepreneurs, à cause de la pénurie de pierres, de cailloux et de graviers. De plus, des bruits déplaisants ont couru : la fermeture favorise l’importation, au prix fort, du matériau nécessaire. Les propriétaires de camions à benne transportant les pierres se sont retrouvés au chômage. Le président Hariri a sollicité pour eux l’aide de la Syrie, afin qu’elle les autorise à transporter du gravier de son territoire en direction du Liban, droit jusque-là réservé aux camionneurs syriens. Par ailleurs, la fermeture des carrières a provoqué un conflit entre l’Exécutif et le Législatif. Qui relève que le plan directeur ne suscite que des contre-effets puisqu’il fait flamber les prix. En instaurant, dans l’Anti-Liban, une zone d’exploitation, éloignée de quelque 400 km de la côte où le bâtiment fleurit, et à laquelle on ne peut accéder qu’en passant par le territoire syrien.
Le pouvoir provoque donc des levées de boucliers par les décisions improvisées qu’il adopte et qu’il est obligé, sous la pression, soit d’annuler, soit de remanier. Il s’en est aperçu avec les vans et avec les carrières. Mais cela ne l’a pas empêché de récidiver avec l’électricité, dont il a triplé brusquement, sans concertation, les factures. En oubliant qu’il multiplie par trois l’injustice criante, connue, qui frappe depuis des années les régions qui payent leur quittance, alors que d’autres resquillent. Les opérations d’élimination des branchages illicites tombent toujours à l’eau. Tout comme le projet de recourir aux turbines à gaz pour économiser ou celui d’améliorer la perception. Certains services publics eux-mêmes n’acquittent pas leurs arriérés. Quant aux puissants du jour, ils sont au-dessus de la loi. Et bien qu’une liste de noms ait été publiée un jour, ces privilégiés continuent à usurper gratuitement le courant, sans que personne n’ose leur réclamer des comptes. Les camps palestiniens de leur côté s’alimentent sans bourse délier, en s’insurgeant contre la pose de compteurs. Globalement, le passif de l’EDL se monte à quelque deux milliards de dollars. On pense le réduire en pressurant une partie des Libanais. Menacés d’être plongés dans le noir s’ils refusent de mettre la main à la poche. Pendant ce temps, Paris II s’en va à vau-l’eau.

Émile KHOURY
Un pôle opposant relève que les solutions adoptées par le pouvoir se retrouvent source de nouveaux problèmes. Parce qu’elles sont improvisées à la va-vite, sans réflexion préalable suffisante.Ainsi, parmi les dérapages on peut citer l’affaire des vans et des taxis à mazout. Pour contrer la pollution, le gouvernement a ordonné le remplacement de ces moteurs par des engins...