Liban-Vatican - Le président de la Chambre reçu par Mgr Jean-Louis Tauran Berry : Le Saint-Siège inquiet pour l’économie libanaise

Le président de la Chambre Nabih Berry, qui effectue actuellement une visite en Italie et au Vatican, a été reçu hier par le ministre des Affaires étrangères du Saint-Siège, Mgr Jean-Louis Tauran, qui lui a exprimé son inquiétude à l’égard de l’état de l’économie au Liban et de la disparition progressive de la classe moyenne dans ce pays.
Accompagné des députés Robert Ghanem (Békaa-Ouest) et Fayez Ghosn (Koura), ainsi que de l’ambassadeur du Liban au Vatican, Fouad Aoun, M. Berry a déclaré, à l’issue de l’entretien, avoir principalement évoqué avec Mgr Tauran la situation régionale dans son ensemble.
Interrogé par les journalistes sur le point de savoir si l’entretien a porté sur la situation au Liban, M. Berry a indiqué qu’en réalité, « c’est le volet économique qui préoccupe le plus le Vatican à cet égard et c’est d’ailleurs le principal souci des Libanais ».
« Le Saint-Siège dispose d’informations sur la disparition progressive de la classe moyenne au Liban, ce qui constitue un danger réel pour l’économie libanaise qu’on ne saurait ignorer », a-t-il souligné. M. Berry s’est dit toutefois optimiste quant à l’avenir du Liban, « parce que le Libanais sait toujours être le plus fort lorsqu’il est dans l’adversité ».
Le chef du Parlement a admis que les solutions aux problèmes économiques doivent être « à la fois économiques et politiques ». « Il n’y a pas d’économie indépendante du sécuritaire et du politique », a-t-il noté.
Sur le plan régional, M. Berry a indiqué partager l’opinion de Mgr Tauran au sujet du processus de paix au Proche-Orient, selon lequel « il n’y a plus ni feuille ni route ». Il a par ailleurs évoqué une concordance de vues sur la nécessité d’accorder « chaque jour un rôle plus grand aux Nations unies en Irak ».
Rendant une nouvelle fois hommage à la position adoptée par le pape Jean-Paul II sur la guerre en Irak, position qui, selon lui, a « grandement contribué à empêcher ce qu’on a appelé le choc des civilisations », le président de la Chambre a indiqué que Mgr Tauran lui a tenu des propos similaires au sujet de la région et du Liban. « Il faut toujours chercher à sauver le Liban afin de pouvoir sauver les chrétiens de ce pays et de la région, plutôt que d’essayer d’assurer le salut des chrétiens dans le but de sauver le Liban », a dit, en substance, le responsable du Vatican à M. Berry.
Ce dernier a enfin indiqué avoir transmis une invitation à Mgr Tauran à visiter le Liban. « Il l’a acceptée avec enthousiasme et a promis d’y répondre au plus tôt », a dit M. Berry.