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Exposition - Le « Musée du patrimoine libanais » présente des pièces antiques, des documents historiques et des tableaux de maîtres L’art dans sa diversité au bâtiment du téléphérique à Jounieh (photos)

Au sein du bâtiment abritant la centrale téléphérique de Jounieh, quelque 700 mètres carrés déployés en U accueillent la collection de la « Fondation Semaan Joseph al-Ehdeny » qui avait reçu en 2002 le feu vert des ministères de la Culture et du Tourisme pour se transformer en « Musée du patrimoine libanais ». L’espace qui sera inauguré après-demain, vendredi 5 septembre, à 18 heures, mettra en scène un ensemble d’objets de fouilles archéologiques, de documents historiques et d’œuvres d’art islamiques et contemporaines signées César Gemayel, Khalil Salibi, Habib Srour, Daoud Corm et Saliba Doueihy. « Des pièces certifiées authentiques par les spécialistes libanais Charles Mazloum et Johnny Khalil Sarkis, mais aussi par l’Alliance européenne des antiquaires », indique M. Simon Khazen, héritier de la fondation. L’exposition fait la part belle au héros de la jacquerie Youssef bey Karam (1823-1889), au « juge fondateur de la cour d’appel », Semaan Khazen (1898-1973) et à l’historien et ancien ministre des Affaires étrangères, Jawad Boulos.
C’est malheureusement au rythme des secousses et des ondes de vibration infligées par l’envol ou l’atterrissage des cabines téléphériques que le visiteur découvre la trace émouvante des différentes civilisations. S’offrant comme un parcours chronologique, l’archéologie décline des bijoux phéniciens en pâte de verre et des figurines en terre cuite représentant des déesses de la fertilité ; des vases en terre cuite remontant au VIIe siècle avant J-C. De l’époque romaine, défilent des statuettes en bronze représentant différentes divinités, une tête de femme en pierre calcaire, des chapiteaux corinthiens et des bases de colonne en basalte. Le parcours est ponctué d’un petit autel avec inscriptions grecques, d’un linteau de porte en trois pièces à motifs décoratifs, de moulins à grains et de chapiteaux funéraires de l’époque mamelouke. Le chapitre byzantin dévoile, pour sa part, une mosaïque, un bénitier, un couvercle de sarcophage orné de croix byzantines et de décorations géométriques en pierre volcanique noire datant du V siècle après J-C. Également dans la collection, une base de colonne en basalte de Horan (VIe siècle après J-C), des pierres tombales islamiques en marbre blanc et un panneau iranien en céramique décoré de calligraphies koufiques datant du XVIIe siècle, des arcs de porte et des moucharabieh, sculptés en pierre calcaire du XIXe siècle.
Dans une vitrine trônent des Corans sacrés et des enluminures datant du VIIe siècle. Sur un autre étalage sont exposés des bracelets, des colliers, des pendentifs et des boucles d’oreille qui remontent à une période récente. Se distinguant chacune suivant le style adopté par les différentes tribus, des ceintures en argent ciselé tapissent un pan de mur. Au menu également, des « cash pouch » (besace) ; des « sarmas » (de la soie brodée de fil d’or) et le lit d’un gouverneur ottoman, du XIXe siècle. Un grand espace est ensuite réservé à un personnage haut en couleur, Youssef bey Karam (1823-1889), héros de la jacquerie. Sont présentés : des pièces d’armes lui ayant appartenu, ses vestes de coton coloré brodé, ses tenues d’apparat en velours rouge richement brodées de fil d’or, ses livres et des dizaines de manuscrits écrits de sa main qui racontent un pan de l’histoire du Liban.
Place aussi aux œuvres de l’historien et ancien ministre des Affaires étrangères Jawad Boulos (1900-1982). « La fondation possède plus de 200 manuscrits et 5 000 ouvrages ayant appartenu au disparu », souligne M. Khazen.
Un peu plus loin, une atmosphère toute particulière se dégage du bureau (mobilier) et de la bibliothèque de cheikh Semaan el-Khazen al-Ehdeny (1898-1973), « juge fondateur de la cour d’appel libanaise », historien et auteur de nombreux ouvrages. Simon Khazen révèle que la bibliothèque de son aiëul renferme quelque 495 documents historiques, 333 manuscrits, un millier d’ouvrages anciens illustrant diverses périodes de l’histoire du Liban (entre 1770 à 1920), mais aussi ses publications et des écrits inédits.
Au rendez-vous aussi des grands peintres, César Gemayel, Khalil Saleeby, Habib Srour, Daoud Corm et Saliba Douaihy (1912-1994). « La fondation a travaillé de longues années pour réunir cette collection, et si nous avons choisi le bâtiment du téléphérique, c’est parce que nous n’avions pas trouvé un autre local disponible et à la portée de notre bourse. Il faudrait toutefois savoir que le téléphérique est le lieu le plus fréquenté du Liban : on y compte quelque 350 000 visiteurs par an », souligne M. Simon Khazen. « Un passage obligé donc, et des plus agréables, vers le musée qui ouvrira ses portes vendredi aux amateurs d’art et d’histoire », conclut-il.
Au sein du bâtiment abritant la centrale téléphérique de Jounieh, quelque 700 mètres carrés déployés en U accueillent la collection de la « Fondation Semaan Joseph al-Ehdeny » qui avait reçu en 2002 le feu vert des ministères de la Culture et du Tourisme pour se transformer en « Musée du patrimoine libanais ». L’espace qui sera inauguré après-demain, vendredi 5 septembre, à 18...