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CONCERT - Musique de chambre à l’amphithéâtre Aboukhater (USJ) Vibrato et éclats romantiques(PHOTOS)

Le dernier concert de musique de chambre de la saison a été offert à l’amphithéâtre Aboukhater (USJ) par le Conservatoire national supérieur de musique. Sous les feux de la rampe, trois musiciennes vêtues de noir : Mihaela Vlad au violon, Olga Mirziuk au violoncelle et Renata Gniatkowska au piano. Au menu, fort ramassé, alliant vibrato et éclats romantiques, des pages de Kreisler et de Schubert.
Ouverture en solo du violon avec un récitatif, un admirable Scherzo caprice aux difficultés innombrables et qui n’est guère donné ici dans une interprétation nette et brillante. Du violonistre autrichien le plus célèbre, élève de Bruckner, Hellmesberger, Massart et Delibes (quel parcours n’est-ce pas ?), virtuose dans la tradition de l’école de Vienne, on écoute cette petite pièce habitée d’un rythme particulier et aux coups d’archets plus déchirants qu’un torrent de larmes… À la fois chagrine et légère, comme chargée d’un chant de rossignol et de tous les cris du cœur, cette courte et brillante narration, avec ses cadences, ses allures paganiniennes (il ne faut jamais oublier que nous sommes en présence d’un maître du pastiche) et son lyrisme à panache, repose sur un vibrato et des élégances viennoises soutenues par une sorte de débordement romantique.

Gravité et douceur
Pour prendre le relais, romantisme à part entière avec le Trio en si bémol majeur op 99 de Franz Schubert. Quatre mouvements (allegro moderato, andante poco mosso, scherzo et rondo) pour traduire tous les états d’âme, les renversements d’humeur et les paradoxes de celui qui donna aux lieder leurs véritables lettres de noblesse. Longue, très longue narration avec des nuances étonnantes, des moments de délicieuses rêveries et une certaine fraîcheur qui se développent en toute subtilité à travers cette œuvre oscillant entre gravité, douceur et certains accents passionnés. Équilibre des timbres, grande variété d’effets, sobriété et quelques phrases ornées pour revivre l’univers sonore de celui qui a mis dans les rets des notes les frétillements de la Truite à travers un quintette immortel. D’un aimable paysagiste, on passe à un être quelque peu torturé mais où le souvenir a une sœur qui s’appelle espérance…
Et c’est ce qui éclaire cette œuvre traversée d’une certaine lumière. Même si la synchronisation entre les interprètes n’était pas toujours parfaite et les glissades du violon nombreuses, Schubert a suffisamment d’atouts pour nous captiver entièrement…
Applaudissement d’un petit public composé d’amis, de professeurs, de parents et de quelques mélomanes avec gerbes de fleurs et révérence des trois musiciennes, souriantes et détendues.
E.D.
Le dernier concert de musique de chambre de la saison a été offert à l’amphithéâtre Aboukhater (USJ) par le Conservatoire national supérieur de musique. Sous les feux de la rampe, trois musiciennes vêtues de noir : Mihaela Vlad au violon, Olga Mirziuk au violoncelle et Renata Gniatkowska au piano. Au menu, fort ramassé, alliant vibrato et éclats romantiques, des pages de...