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ARCHÉOLOGIE - Salamé préside une réunion au ministère de la Culture Lancement du projet pour la restauration du château de Beaufort

Beaufort ou Chkif Arnoun, deux noms pour un même édifice centenaire élevé sur une falaise, à l’époque médiévale. Dominant le Sud du Liban, il constitue, en plus de son importance archéologique et patrimoniale, un symbole de la résistance libanaise face à l’occupation israélienne. En fait, après le retrait de cette armée, les curieux ont afflué sur le site, voulant tout à la fois découvrir les lieux et voir les installations militaires. Au lendemain de la libération, et afin de protéger ce prestigieux monument historique, la Direction générale des antiquités avait lancé une expertise préliminaire évaluant les dégâts du château. Trois ans plus tard, les résultats de ce travail pluridisciplinaire ont été annoncés lors d’une rencontre au ministère de la Culture, en présence du ministre Ghassan Salamé, du directeur général des antiquités, Frédéric Husseini, des responsables du bureau de l’Unesco à Beyrouth, des députés et des hauts responsables de Nabatiyé ainsi que d’un grand nombre de scientifiques. « Si nous sommes réunis aujourd’hui, c’est parce que le développement équilibré d’une région ne peut se faire en dehors de la participation active de ses habitants », a noté le ministre Salamé. « L’étude préalable de la restauration du château de Beaufort est accomplie, il ne reste plus maintenant qu’à clôturer le cahier de charges et à lancer un appel d’offres. Quant au budget nécessaire à la réalisation de cette restauration, estimé à deux millions deux cent mille dollars, nous avons obtenu l’accord de principe d’une source “ amie ” pour ce financement », a t-il indiqué. Si le ministre a refusé de préciser l’origine de la donation, des sources bien informées ont révélé à L’Orient-Le Jour qu’il serait question d’un fond koweïtien. Une étude pluridisciplinaire complète du monument La restauration réussie d’un édifice ne doit jamais s’effectuer sans une étude préalable complète. L’architecture du monument, son archéologie, son historique, les pathologies de la pierre sont à prendre en considération, mais aussi son environnement paysager et sa gestion touristique. En fait, pour garantir la vie d’un monument et sa transmission aux générations futures, il est impératif de suivre toutes ces démarches qui exigent des années de travail. Dix-huit mois étaient d’ailleurs nécessaires pour l’accomplissement de l’étude préalable de la restauration du château de Beaufort. Jean Yasmine, architecte restaurateur et archéologue, a présenté au cours de cette réunion les résultats de cette étude. Étant coordinateur des différentes équipes pluridisciplinaires, libanaises et françaises, M. Yasmine connaît toutes les facettes de ce dossier. « Avec des collègues français spécialistes des forteresses médiévales, des topographes, des archéologues, des architectes et des ingénieurs, nous avons effectué l’étude préalable la plus complète possible du monument », explique M. Yasmine. « Chacun de nous a apporté son savoir et son expérience pour réussir au mieux ce travail, poursuit-il. Aucun détail n’a été épargné. Nous avons effectué les relevés architecturaux et topographiques de l’ensemble de l’édifice, travail exigeant de dessiner tous les blocs éparpillés sur le terrain et de relever par photogrammétrie toutes les façades du château. Les marques lapidaires ont été inventoriées afin de mieux dresser l’historique des lieux. Les pathologies de la pierre et les différents mortiers ont été analysés dans des laboratoires spécialisés en Europe pour mieux définir les techniques de restauration à suivre. L’architecture militaire a été étudiée dans ses petits détails et les textes historiques référant à cet édifice ont été disséqués », affirme t-il. Grâce à cette étude, il est possible maintenant de lancer une campagne de restauration du château de Beaufort. D’ailleurs, les premières étapes de ce travail ont été aussi présentées au cours de cette réunion. Les spécialistes prévoient trois ans de travail pour la restauration du site et sa réhabilitation. Au terme de cette campagne, Chkif Arnoun sera un site où se lira l’histoire médiévale et contemporaine. En fait, la forteresse médiévale surplombe les deux bunkers israéliens conservés sur les lieux comme témoins d’une époque révolue et « vestiges » visités par les curieux. Une fois toutes ces démarches accomplies, le site sera alors ouvert au public. Mais avant d’en arriver là, il faut s’assurer que les fonds promis seront accordés à temps. Toujours est-il que le ministre Salamé a affirmé que la donation est « prête ». Mais s’agit-il de l’ensemble du montant ou d’une partie ? En tout état de cause, il est nécessaire que la somme totale soit remise à la DGA afin qu’aucune considération politicienne ne vienne remettre en cause ce projet. Joanne FARCHAKH
Beaufort ou Chkif Arnoun, deux noms pour un même édifice centenaire élevé sur une falaise, à l’époque médiévale. Dominant le Sud du Liban, il constitue, en plus de son importance archéologique et patrimoniale, un symbole de la résistance libanaise face à l’occupation israélienne. En fait, après le retrait de cette armée, les curieux ont afflué sur le site, voulant...