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Actualités - ANALYSE

Un problème politique pour le pouvoir : l'emploi, ou la réduction, du temps mort

Rejoignant l’avis de M. Walid Joumblatt, le président du Conseil, M. Sélim Hoss, propose qu’on abrège le temps mort de 45 jours par un départ anticipé de la législature finissante. Dont l’autodissolution permettrait d’accélérer le changement de gouvernement. Cette option divise les gens du pouvoir. Certains pensent, comme M. Hoss, qu’il vaut mieux épargner au pays, en proie à une sévère crise socio-économique, la stagnation d’une trop longue période intermédiaire. Mais d’autres pensent que cette même phase offre au gouvernement la chance de parachever certains de ses objectifs, avant de céder la place. Et donne aussi au pouvoir l’occasion de reprendre son souffle sur le plan politique, de limiter les pertes en quelque sorte. Ajoutant qu’en outre l’intérêt général du pays commande qu’on laisse les tensions s’apaiser, ce qui va prendre quelques semaines. Pour que le chef de l’État puisse ensuite procéder aux consultations parlementaires dans un climat politique relativement normalisé. Toujours est-il que la question, confirment des sources fiables, a été discutée en détail lors de la visite effectuée par le président Hoss au président Émile Lahoud. Selon ces sources, «comme M. Hoss l’a souligné dans ses déclarations post-électorales, il n’est en tout cas pas question que le gouvernement présente sa démission avant que la Chambre ne s’en aille. La procédure ordinaire doit être suivie, non pas pour le simple respect des formes, mais parce que le pouvoir ne peut ignorer ou négliger ses responsabilités actives. Du fait même que le Parlement se trouve sur la touche, le gouvernement doit faire face aux nécessités du moment et prendre les mesures qui s’imposent le cas échéant. Il n’en aurait pas la capacité s’il était démissionnaire, car alors il ne resterait plus en fonctions que pour expédier les affaires courantes et ne pourrait plus ni promulguer des décrets ni publier des arrêtés. Il y aurait un vide, à un moment où des prises de position ou de décision pourraient être indispensables, tant à l’intérieur que sur le plan régional». Ces sources indiquent ensuite que, «de plus, la démission du gouvernement ne résoudrait pas le problème de la trop longue durée de la période intermédiaire. En effet, sans autodissolution de la Chambre actuelle, la législature impétrante ne pourrait prendre la relève que le premier mardi de la deuxième quinzaine d’octobre, soit le 17. Elle se réunirait alors sous la présidence du doyen d’âge, le Dr Albert Moukheiber. Les deux benjamins, MM. Pierre Amine Gemayel et Émile Émile Lahoud, feront office de secrétaires généraux de la séance inaugurale. Il y aura ensuite l’élection du président et du vice-président de la Chambre à la majorité absolue pour les deux premiers tours et relative à l’issue du troisième, pour la durée de la législature qui est de 56 mois et en cas d’égalité, c’est le plus âgé qui l’emporte. Des détails qui semblent superflus, du moins pour cette fois, car il y a peu de doutes que M. Nabih Berry se succèdera lui-même au perchoir de l’Assemblée et il est même probable que son élection se fera à l’unanimité. En tout cas, enchaînent ces sources, pour en revenir au problème traité, c’est seulement à l’issue de cette première réunion de la nouvelle législature que le gouvernement sera considéré comme démissionnaire et que le chef de l’État pourra entamer ses consultations pour la désignation d’un nouveau président du Conseil. Si l’on y réfléchit bien, compte tenu de la complexité du tableau politique local, les 45 jours réglementaires ne sont pas de trop pour procéder à des concertations préalables tous azimuts. Pour sa part, le président de la République, arbitre et régulateur du jeu institutionnel, aura de la sorte assez de temps pour des échanges de vues officieux tant avec les chefs de file de la nouvelle Assemblée qu’avec les parties régionales ou internationales concernées. Cela rendrait la procédure d’ensemble plus détendue, permettrait d’arrondir les angles et de résoudre sans à-coups les difficiles problèmes qu’implique la composition du nouveau Cabinet. On sait en effet que beaucoup de pôles réclament une formule d’entente nationale. Mais encore faut-il parvenir à une définition concrète de ce concept, voire s’il est applicable, s’il est agréé par les décideurs et savoir le cas échéant comment répartir les maroquins. Car il est évident qu’il n’y a pas place à la table du Conseil des ministres pour toutes les forces politiques du pays, même si l’on devait former un gouvernement de 33 ministres. Il est donc bon de déblayer le terrain en mettant à profit la période intermédiaire». De ces indications, on retire l’impression que Baabda n’est pas favorable à l’abréviation des 45 jours. «Du reste, relève prosaïquement un loyaliste, il n’est pas du tout certain que la majorité ministérielle soit aussi pressée de partir que le président Hoss». Une remarque qui s’explique par le fait que la Chambre étant en vacances, c’est le Conseil des ministres qui doit éventuellement prendre l’initiative d’un projet de loi réduisant le mandat de la législature en partance. En pratique, tout cela signifie que le pays risque de rester sans pouvoir exécutif effectif presque jusqu’à la fin de l’année. La formation du nouveau gouvernement n’interviendrait en effet qu’en novembre et il aurait ensuite un délai de trente jours pour élaborer sa déclaration ministérielle et se présenter devant la Chambre pour en solliciter la confiance.
Rejoignant l’avis de M. Walid Joumblatt, le président du Conseil, M. Sélim Hoss, propose qu’on abrège le temps mort de 45 jours par un départ anticipé de la législature finissante. Dont l’autodissolution permettrait d’accélérer le changement de gouvernement. Cette option divise les gens du pouvoir. Certains pensent, comme M. Hoss, qu’il vaut mieux épargner au pays,...