Rechercher
Rechercher

Actualités - REPORTAGES

Age tendre et tête (archi)pleine(photo)

Elle n’hésite pas à donner son âge, Ghounwa Jalloul : 38 ans. «Non, non et non : ce n’est ni pour la plaque bleue ni pour le strapontin, encore moins pour les cigares que je me présente aux élections». Elle a de l’humour, Ghounwa Jalloul, et elle sait ce qu’elle veut. «Comme tout le monde, des institutions, des lois, un État qui assure à l’ensemble des citoyens tous les services dont ils ont besoin, comme partout dans le monde : on ne peut plus ne pas participer de l’intérieur à l’évolution de ce pays, et le Libanais sait que son pays est capable de retrouver sa place dans la région». Ce sont ses amis qui ont abordé, avec elle, pour la première fois, le sujet. C’était au cours d’une de ces incontournables discussions sur la situation du pays et Ghounwa Jalloul, tellement entière et enthousiaste, qui n’arrêtait pas de répéter qu’«il faut cesser de se plaindre, qu’il faut enfin agir». Et tous ses amis de lui dire, à l’unisson, que sa place doit être au Parlement, et elle, «certainement pas, je n’en suis pas capable». Impossible en effet pour cette spécialiste de la technologie de pointe, des sciences informatiques et d’Internet d’entreprendre quelque chose si elle estime ne pas en être capable. Mais elle a commencé à y penser, Ghounwa Jalloul. Petit à petit. «Est-ce que je peux prétendre à un rôle dans ce pays ? Réponse : oui». Et qu’est-ce que le mot self-made woman lui inspire ? Et Ghounwa Jalloul sourit : «Ça me concerne directement... et puis c’est une opportunité pour tout le monde lorsqu’on veut prouver que l’on existe, concrétiser une vocation». Et pour elle, construire son avenir, à partir de zéro, avec comme seul bagage sa compétence, son savoir, ses envies, ses besoins, et surtout sa famille – mari et enfants –, «tout ça exige de la volonté, du courage, de la ténacité... Et puis c’est une distinction que l’on se donne soi-même, être un modèle, un symbole pour les autres». À n’importe quel prix ? «Hors de question : première limite, l’intérêt de ma famille, et puis aussi la chose publique, ne pas nuire à son pays, aux autres, préférer de loin la morale, ce que l’on a appris lorsque l’on était jeune, le civisme, la fin ne justifie en rien les moyens». Est-ce qu’elle continuera à dispenser son enseignement à l’AUB, Ghounwa Jalloul, si elle est élue ? «Je pense bien. Je voudrais rester en contact avec les étudiants. Et la jeunesse et tous les problèmes dont elle souffre, c’est une des raisons pour lesquelles j’ai décidé d’entreprendre cette bataille. Je ne suis pas étrangère à leurs revendications, ils pâtissent des mêmes problèmes dont j’ai souffert lorsque j’étais jeune : ces ambitions brisées...». Ghounwa Jalloul est candidate à l’un des deux sièges sunnites de Beyrouth III et c’est elle qui a été voir, ses diplômes, son expérience à la MEA et à la Caisse des déplacés et son QI sous le bras, il y a quelques mois, un certain Rafic Hariri. Ce qu’elle lui a dit ? «J’ai entendu que vous recherchiez une femme pour compléter vos listes à Beyrouth. Eh bien cette femme, c’est moi». On connaît la suite...
Elle n’hésite pas à donner son âge, Ghounwa Jalloul : 38 ans. «Non, non et non : ce n’est ni pour la plaque bleue ni pour le strapontin, encore moins pour les cigares que je me présente aux élections». Elle a de l’humour, Ghounwa Jalloul, et elle sait ce qu’elle veut. «Comme tout le monde, des institutions, des lois, un État qui assure à l’ensemble des citoyens tous les...