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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-Sud - L'émissaire de l'Onu confère avec Lahoud, Berry et Hoss Roed-Larsen dissiple les malentendus sur la ligne bleue du retrait israélien

Le retrait israélien de la zone de sécurité a débouché sur un nouveau contentieux (conjoncturel) entre le Liban et Israël qui porte sur deux points essentiels : le tracé de la frontière internationale de 1923, d’une part, et les empiètements israéliens en divers points de la ligne bleue du retrait tracée par l’Onu, d’autre part. Compte tenu du climat ambiant et des données régionales présentes, ce double contentieux a donné naissance à un ensemble de malentendus et d’informations erronées ainsi qu’à une campagne de surenchères et de désinformation que l’envoyé spécial de l’Onu au Proche-Orient, Terjé Roed-Larsen, s’est employé à clarifier au cours d’une conférence de presse qu’il a tenue en fin d’après-midi à la Maison de l’Onu, place Riad el-Solh, à l’occasion de la visite de 48 heures qu’il a entamée hier à Beyrouth. Auparavant, l’émissaire onusien avait eu avec le président Émile Lahoud, en présence notamment du chef du gouvernement Sélim Hoss, des entretiens qui se sont déroulés dans un climat qualifié de «très positif» et de «constructif» par les sources de l’Onu. Cette atmosphère de détente dans les discussions entre le pouvoir et l’Onu a été reflétée également par les indications fournies par les milieux de Baabda à l’issue de la réunion de trois heures tenue au palais présidentiel avec M. Roed-Larsen. Les sources proches de Baabda ont fait état à ce propos de «consensus» dans les concertations entre les deux parties. L’émissaire onusien était arrivé vers 9 h du matin au quartier général de la Finul, à Naqoura, venant d’Israël où il avait conféré la veille avec les dirigeants israéliens. Au terme d’une entrevue avec le commandant de la Finul, le général Seth Kofi Obeng, l’envoyé spécial de l’Onu s’est rendu à bord d’un hélicoptère de la Finul à l’aéroport de Khaldé, où il a été accueilli par le chef du service d’information de l’Onu au Liban, M. Néjib Frigi. Il s’est rendu aussitôt chez le chef du Législatif Nabih Berry avec qui il a tenu une courte réunion au cours de laquelle il lui a remis une copie de la carte définissant clairement le tracé de la ligne bleue relative au retrait israélien. À 14 heures, M. Roed-Larsen a entamé sa réunion de travail au palais de Baabda. Présidée par le chef de l’État, la rencontre s’est déroulée en présence, en sus de M. Hoss, du secrétaire général des Affaires étrangères, M. Zouheir Hamdane, du directeur général de la Sûreté générale, le général Jamil el-Sayyed, et de l’ambassadeur Yahya Mahmassani. Ces discussions ont porté sur trois points : les détails de la ligne bleue tracée par l’Onu pour délimiter la zone du retrait israélien ; le dossier des empiètements israéliens en plusieurs points de cette ligne bleue ; la question de la réunion des pays donateurs appelés à contribuer au financement du programme de développement et de reconstruction du Liban-Sud. Il a été convenu entre les deux parties d’enclencher dès la fin du mois en cours le processus au terme duquel les pays donateurs apporteront leur contribution au programme de reconstruction. Une première rencontre de concertations, au niveau des ambassadeurs, aura lieu vers la fin du mois à Beyrouth, en présence des ministres libanais concernés par le projet de développement. Une deuxième réunion suivra en septembre ou octobre prochains. Quant au dossier des empiètements, il sera à nouveau examiné à la faveur de la nouvelle réunion que M. Roed-Larsen tiendra jeudi prochain avec le président Lahoud, après les entretiens qu’il aura eus entre-temps, à partir de demain, dimanche, avec les dirigeants israéliens à Jérusalem. Une liste unique pour les empiètements Au-delà de l’accord de principe sur la réunion des pays donateurs, les entretiens de Baabda, hier, ont débouché sur un autre point positif de première importance : l’unification des listes des empiètements israéliens établies par le Liban et l’Onu. La question qui se pose toujours sur ce plan reste de savoir si le redéploiement de la Finul dans l’ancienne zone de sécurité devrait être précédé d’une élimination totale des empiètements israéliens ou si, au contraire, il faudrait plutôt que la Finul se redéploie dans l’ex-bande frontalière et installe des postes de contrôle fixes le long de la frontière pour juguler et mettre un terme aux violations israéliennes. En réponse à une telle question, M. Roed-Larsen a tenu à préciser, lors de sa conférence de presse, hier, que le principe suivi par l’Onu est de déployer la Finul en accord avec toutes les parties concernées. «La Finul, a-t-il déclaré à ce sujet, ne se déploiera qu’avec l’entière acceptation du gouvernement libanais qui estime que le déploiement ne peut avoir lieu avant l’élimination des empiètements israéliens». L’émissaire de l’Onu a toutefois indiqué que ce point précis (en rapport avec le timing du déploiement des Casques bleus) n’avait pas été discuté lors de ses entretiens, hier, avec le président Lahoud. Les cinq malentendus M. Roed-Larsen a, d’autre part, souligné qu’il souhaitait tirer au clair «cinq malentendus» en rapport avec la mission effectuée par les experts de l’Onu le long de la frontière internationale après le retrait israélien. Il a défini comme suit ces cinq «malentendus» : – Il est erroné de penser que le tracé de la frontière internationale est précis et clairement défini. Il existe des divergences entre les deux parties au sujet de l’interprétation du tracé déterminé par les Français et les Britanniques en 1923. Certaines marques (matérielles) qui avaient été alors placées sur le terrain le long de la frontière ont disparu avec le temps, ce qui explique les données contradictoires fournies par les deux parties en présence. – La ligne bleue du retrait est différente du tracé de la frontière. Compte tenu du fait que certaines marques avaient disparu, les experts de l’Onu ont tenté d’identifier à nouveau le tracé de la frontière à la lumière des données disponibles. – Il n’est nullement question d’une quelconque modification de la ligne bleue. – Les experts de l’Onu ont effectué le long de la frontière un travail purement technique, ce qui réfute les accusations aussi bien libanaises qu’israéliennes selon lesquelles les experts onusiens ont agi d’une manière partiale. – Les empiètements israéliens sur la ligne bleue ne portent, le plus souvent, que sur quelques mètres et se traduisent principalement par des patrouilles effectuées pour surveiller la frontière. Le commandant en chef adjoint de la Finul, le général James Srenen, a précisé à ce sujet que le nombre des empiètements israéliens s’élève à neuf. Soucieux sans doute de conclure sur une note optimiste, M. Roed-Larsen a affirmé qu’Israël désire réellement régler le problème des empiètements. «J’ai eu à ce propos des discussions très constructives avec les dirigeants israéliens», a affirmé, sur un ton sûr, l’émissaire de l’Onu.
Le retrait israélien de la zone de sécurité a débouché sur un nouveau contentieux (conjoncturel) entre le Liban et Israël qui porte sur deux points essentiels : le tracé de la frontière internationale de 1923, d’une part, et les empiètements israéliens en divers points de la ligne bleue du retrait tracée par l’Onu, d’autre part. Compte tenu du climat ambiant et des...