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Actualités - ANALYSE

Législatives - Le secteur touristique grogne à cause des dates Le taux de participation serait plutôt faible, estiment des spécialistes

La joie pour le Sud, le deuil pour le président Assad. Et maintenant, le suspense pour les élections qui vont meubler l’actualité locale jusqu’au 3 septembre. Le ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr, a en effet donné le coup d’envoi de la campagne, en annonçant que la première étape du scrutin est fixée au 20 août. Les listes sont appelées à prendre corps en juillet. De son côté, le président Lahoud a marqué de son empreinte le processus en renvoyant à la Chambre l’amendement permettant l’usage, en sus de la carte électorale, de la carte d’identité antérieure à 1975 ou d’un extrait d’état civil. Le chef de l’État estime en effet que cette permissivité ouvre en fait la voie à la fraude, à la falsification, au vote des morts ou des expatriés, ce qu’empêche le recours exclusif à la carte électorale. En tout cas, il est probable que l’Assemblée, confrontée au refus présidentiel et faute de temps, ne prendra plus la peine de réexaminer le texte. Et si elle devait le faire, la majorité souscrirait sans doute aux vues de Baabda. Il faut cependant noter qu’en ce qui concerne les dates, les acteurs du secteur touristique, hôtelier en tête, auraient préféré voir les élections débuter le 3 septembre. Car à les en croire, le 20 août la saison battrait son plein et risquerait d’être affectée par les élections. D’autant que le premier tour doit avoir lieu au Mont-Liban, région hautement touristique. Les professionnels demandent en conséquence que ce mohafazat soit laissé pour la fin et qu’on commence ailleurs, s’il n’est pas possible de reporter la tranche inaugurale. Mais les observateurs sont d’accord pour relever que le choix du Mont-Liban comme plate-forme de démarrage est politiquement important, car les résultats peuvent influer sur le cours de la compétition dans d’autres mohafazats. Dans ce sens, ajoutent ces sources, une fois qu’ils en auront terminé avec leur propre test, certains gagnants majeurs pourront se consacrer à d’autres sites où ils sont susceptibles de peser d’un grand poids. La démocratie a d’ailleurs l’air de se porter si bien que, selon des spécialistes, le taux de participation globale pour cette édition de l’an 2 000 ne dépasserait pas les 25 à 30 %. Et cela pour les raisons suivantes : – La mise sur orbite, suivant le bon vieux principe du «bulldozer», de coalitions regroupant des candidats forts, collés de force ensemble même s’ils ne s’apprécient pas beaucoup, va tuer l’intérêt de la compétition. À quoi bon aller voter si le résultat est connu d’avance, se diraient les électeurs. – Le choix trop monochrome offert dans nombre de circonscriptions émousse également le sens civique de citoyens, qui ne voient pas dans ces candidats de dignes représentants de leurs propres vues. Autrement dit, dans certaines régions, seuls affleurent, en pratique, les courants de la pensée unique instaurée après Taëf. Certes, des opposants peuvent y concourir, mais comme leur échec est une quasi-certitude, ils ne feraient que difficilement le plein de leurs sympathisants. – Sur le plan purement arithmétique, une forte proportion d’électeurs se trouve hors du pays et n’a pas l’intention d’y retourner pour le plaisir de saluer une urne placée en tout cas sous une même ombrelle politique. – Toujours dans le même cadre, bon nombre de cartes électorales n’ont pas été délivrées tout simplement parce qu’elles n’ont pas été demandées. Leurs titulaires préfèrent en effet s’abstenir ou estiment que le jeu, entendre les tracasseries coûteuses de la formalité, n’en vaut pas la chandelle. Quelques candidats proposent aimablement de s’en charger, mais dans l’ensemble le devis serait au-dessus de leurs moyens. D’autant qu’il faut appointer des équipes à cet effet et faire ensuite le compte des frais pour transporter les électeurs. Ce sont donc seulement les partis nantis et les listes de riches qui pourront traiter ce problème. Mais en petites quantités, car en général leur propre électorat n’est pas indécis et les hésitants répugnent à accepter une aide qui serait synonyme d’affiliation. Tout cela porte d’ailleurs les candidats indépendants ou peu fortunés à relever que l’État, en imposant la carte électorale, aurait dû veiller à la faire parvenir lui-même aux électeurs, qui auraient à fournir uniquement leur photo-passeport, non à les obliger à courir et à payer pour ce document.
La joie pour le Sud, le deuil pour le président Assad. Et maintenant, le suspense pour les élections qui vont meubler l’actualité locale jusqu’au 3 septembre. Le ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr, a en effet donné le coup d’envoi de la campagne, en annonçant que la première étape du scrutin est fixée au 20 août. Les listes sont appelées à prendre corps en...