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Actualités - CONFERENCES INTERNATIONALES

Tuer en ligne ou le danger du cyberterrorisme

De mauvais génies de l’informatique auraient-ils, aujourd’hui ou demain, les moyens de tuer «en ligne» ? Réunis à Paris sous l’égide du G8 pour débattre de la «cybercriminalité», les experts mondiaux n’ont pu esquiver la question de l’apparition d’un «cyberterrorrisme». A la réunion des sept pays les plus industrialisés et de la Russie, le ministre japonais des Affaires étrangères Yohei Kono n’a pas exclu que la «cyber-criminalité» porte un jour atteinte à la vie humaine. Les nouvelles formes d’activité criminelle pourraient très vite «engendrer une menace incommensurable à la propriété, à la vie privée et à la vie humaine elle-même», a-t-il indiqué, utilisant lui-même l’expression de «cyberterrorisme» dans un message lu aux participants par un délégué japonais. Cette phrase du chef de la diplomatie japonaise trahit les craintes des grandes puissances de voir se développer ce «cyberterrorisme», bien au-delà de la sécurisation des sites et des transactions commerciales sur l’Internet, qui occupaient la majeure partie des discussions à Paris. Selon Colin Rose, spécialiste de la «cybercriminalité» pour la société écossaise Buchanan International, il s’agit de la troisième grande menace pour les grandes puissances, après les armes chimiques et bactériologiques, et le nucléaire. «Le potentiel de ce cyberterrorisme est énorme. Si vous pouvez détruire des industries en appuyant sur un bouton, vous n’avez pas besoin de bombes», a-t-il déclaré. Les États-Unis dépensent des sommes énormes pour être en mesure, un jour, de contrer de telles attaques, a-t-il assuré. Jusqu’à présent, les attaques informatiques «terroristes» ou en situation de guerre se sont limitées à des piratages et des saturations de sites, comme ceux de l’Otan pendant la guerre du Kosovo. Mais les experts des nouvelles technologies n’ont pas de peine à imaginer l’usage qui pourrait être fait du réseau mondial. «Pour l’instant, les bombes réelles font plus de morts que les bombes logiques», a noté Hubert Marty, commissaire principal de la police française, expert auprès du Service central de la sécurité des systèmes d’information (DCSSI), un organisme officiel français. «Mais dans le monde très technologique dans lequel nous entrons, rien n’est exclu», a-t-il précisé. Les spécialistes présents à Paris ont aussi souligné les conséquences de la connaissance de plus en plus fine des systèmes et la créativité acquises par les nouvelles générations d’internautes qui auront toujours baigné dans cette société de l’information. Les grandes puissances redoutent particulièrement des attaques dirigées contre des infrastructures vitales. Pirater un système de contrôle aérien pourrait par exemple entraîner une catastrophe aérienne. Sans évoquer le dérèglement des systèmes informatiques d’une centrale nucléaire, d’un réseau électrique ou de chemins de fer. Selon un policier européen spécialisé, l’habitude prise par les Américains d’«ouvrir» la plupart des grands systèmes sur l’Internet pourrait même faciliter une entreprise terroriste de ce type. A une moindre échelle, «on peut imaginer de jeter le discrédit sur un hôpital en perturbant ses programmes», en mettant en danger la vie de ses malades, a-t-il précisé. Sans même parler de «cyberterrorisme», un assassinat via l’Internet serait ainsi possible.
De mauvais génies de l’informatique auraient-ils, aujourd’hui ou demain, les moyens de tuer «en ligne» ? Réunis à Paris sous l’égide du G8 pour débattre de la «cybercriminalité», les experts mondiaux n’ont pu esquiver la question de l’apparition d’un «cyberterrorrisme». A la réunion des sept pays les plus industrialisés et de la Russie, le ministre japonais des Affaires...