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Actualités - CHRONOLOGIE

Les Adonies

«Les fêtes religieuses des Phéniciens avaient un caractère marqué de pèlerinages, puisque les temples des cités étaient souvent situés sur les collines voisines ; c’est ainsi que le sanctuaire de Baal-Marqod, un des temples renommés de Beyrouth, s’élevait au-dessus de la ville à Deir el-Qalaa. Une des fêtes les plus typiques de la Phénicie était celle d’Adonis qui se célébrait à Afka en été ; on venait pour cela de Byblos et même de la Phénicie tout entière. Une sorte de procession gagnait les hauteurs du Liban, s’arrêtant en de nombreux points de la route qui étaient les étapes de la chasse d’Adonis ; c’est ainsi que l’on voit encore aujourd’hui à Ghineh, à quelque distance d’Afka, un bas-relief rupestre montrant le dieu attaqué par une bête sauvage, tandis qu’à côté de lui la déesse se lamente. Ces fêtes commémorant la mort d’Adonis, des images du dieu en terre cuite ou en cire étaient disposées à l’entrée du temple ou sur les terrasses ; les femmes entouraient des simulacres du dieu en se lamentant, en exécutant des danses accompagnées de chants tristes. À cette époque aussi on semait dans des pots de terre des graines hâtives qui levaient en quelques jours et se flétrissaient de même sous l’ardeur du soleil de juin ; c’était un symbole de la destinée éphémère du dieu. Par là, on récupérait en quelque sorte l’esprit de la végétation attaquée par la faucille ou par l’ardeur de l’été. Certains voyageurs ayant observé la coloration rouge de l’Adonis au printemps, on supposa que les Adonies se célébraient à cette époque. Mais cette coloration se produit irrégulièrement, à chaque grand orage. On a reconnu depuis que les Adonies avaient lieu à l’époque de la moisson ; d’ailleurs, nous savons que l’empereur Julien allant en Syrie vit ces fêtes se dérouler en juin-juillet. Nous connaissons par Théocrite de quelle façon on célébrait les funérailles d’Adonis au IIe siècle avant notre ère à Alexandrie, où son culte était en grande faveur. Il y avait trois jours fériés ; au premier, une véritable fête avec offrandes de noix, figues, fleurs, volailles et un banquet ; au second, un deuil pour les funérailles du dieu ; au troisième jour, où le dieu ressuscite, une représentation du drame sacré. La fête avait en somme un caractère plutôt funèbre. Les lamentations remplissaient les places publiques et Plutarque nous dit que lorsque la flotte athénienne partit pour l’expédition de Sicile, les gémissements qui s’élevaient de toutes parts dans la ville à l’occasion des Adonies impressionnèrent fâcheusement. Les Adonies étaient en somme la reproduction d’une véritable scène de funérailles avec exposition du mort, offrandes et repas en commun. Théocrite qui suppose un dialogue entre deux femmes d’Alexandrie se hâtant d’assister à la fête, les conduit auprès du reposoir du dieu. Sous un berceau de verdure où voltigent des amours, Adonis est étendu sur un lit d’argent que recouvrent des étoffes précieuses ; Vénus est figurée à côté de lui. Auprès du lit sont déposées les offrandes ; parmi elles, les jardins d’Adonis qui sont contenus dans des corbeilles d’argent. Cet apparat magnifique n’étonne pas dans le palais d’Arsinoé femme de Ptolémée Philadelphe où Théocrite situe la fête qu’il nous décrit. Il devait être analogue dans les grands centres phéniciens si prospères, notamment à Byblos. Une fête également célèbre était à Tyr, celle de Melqart, qui passait pour avoir fondé la ville et avoir péri en apothéose sur un bûcher (comme Héraklès auquel les Grecs l’assimilèrent). Pour rappeler l’épisode de la mort du dieu, son effigie était solennellement brûlée ; il est possible qu’à l’origine, au lieu d’une effigie, on ait sacrifié des victimes humaines sur un bûcher».
«Les fêtes religieuses des Phéniciens avaient un caractère marqué de pèlerinages, puisque les temples des cités étaient souvent situés sur les collines voisines ; c’est ainsi que le sanctuaire de Baal-Marqod, un des temples renommés de Beyrouth, s’élevait au-dessus de la ville à Deir el-Qalaa. Une des fêtes les plus typiques de la Phénicie était celle d’Adonis qui se...