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Actualités - CHRONOLOGIE

Monothéisme ou polythéisme

Le manque quasi total de textes en ce qui concerne la religion des villes cananéennes de la Méditerranée orientale complique beaucoup le travail de recherches dans ce domaine. L’origine de cette religion se perd probablement dans la nuit des temps. Les seuls textes plus ou moins complets qui peuvent être considérés comme apparentés aux textes religieux du pays de Canaan ont été trouvés à Ras-Shamra Ugarit, en Syrie. Comme tous les peuples antiques à l’aube de leur civilisation, les Cananéens ont probablement commencé par être un peuple agraire. Les mystères de la nature auraient été à ce moment-là apparentés pour eux à beaucoup de facteurs dans lesquels ils ont dû voir des forces occultes : l’eau, la pluie, le climat, le soleil, la montagne, la mort, la fermentation et la résurrection des végétaux. Tous ces éléments plus ou moins déifiés sont orchestrés par un pouvoir suprême détenu par El, dieu «Créateur de la Création de la terre et des humains». Le pouvoir de El s’étendait aussi sur la mer, un élément qui se déchaînait souvent contre les hommes. Mais bien que El fut le dieu suprême des Cananéens, chaque lieu, chaque ville et chaque montagne avait son dieu propre auquel on vouait des cultes très fervents. Les Cananéens, pris par une vague d’épuration et de schématisation que nous avons constatée dans leurs alphabets, ont-ils voulu l’étendre aux conceptions fondamentales ? El a un nom propre et les noms des autres dieux n’étaient que des qualificatifs. Adoni, par exemple, signifie mon maître, et Ba’l, seigneur. Aliyan Ba’l, Ba’l Zeboul a été expliqué comme le dieu ou le maître des sources et des eaux souterraines et aussi comme maître de la terre ou fécondateur de la terre. Le Zeboul étant très proche du terme arabe zebel, engrais de la terre, aurait-il la même signification ? S’il en est ainsi, Aliyan Ba’l Zeboul-Yam, dieu des fleuves, aurait été appelé ainsi parce que les fleuves alimentent ou engraissent la mer. Nous avons aussi d’autres dénominations pour Ba’l; Ba’l Shamim ou maître des cieux, Ba’l Shaphon ou maître du Nord. Ba’l est parfois un épithète du dieu Had ou Hadad. Ba’l Hammom a été probablement assimilé à El. On l’a aussi identifié avec le dieu solaire de Carthage dont le culte aurai été inspiré de celui du soleil de Phinicie. El Elyon, le très haut, étant appelé aussi Olam l’éternel ou temps éternel, le soleil, cause directe du jour et de la nuit et arbitre du temps, serait aussi éternel. Melqart n’est autre que le Ba’l de Tyr. Le qualificatif signifie Melek Qart, roi de la ville. Anat, compagne de Ba’l, et Ashtart se partagent la souveraineté de Byblos, Ashart étant aussi la maîtresse de Byblos. Nous pouvons en outre supposer un défaut de prononciation ou une déformation de dialecte et en changeant une voyelle ou une consonne, nous aurons : «Ashtar, Ishtar»; cette technique ne vaudrait-elle pas aussi pour Asherat, d’autant plus qu’on la fait naître de l’«onde amère» ? Quant à Ashtarot, ce n’est que le pluriel de Ashtart.
Le manque quasi total de textes en ce qui concerne la religion des villes cananéennes de la Méditerranée orientale complique beaucoup le travail de recherches dans ce domaine. L’origine de cette religion se perd probablement dans la nuit des temps. Les seuls textes plus ou moins complets qui peuvent être considérés comme apparentés aux textes religieux du pays de Canaan ont été...