Après plusieurs années de bataille judiciaire, les actionnaires d’Eurotunnel ont remporté une première victoire avec la mise en examen annoncée par Le Canard Enchaîné de l’ancienne et de l’actuelle équipe dirigeante du concessionnaire du tunnel sous la Manche. Selon les informations de l’hebdomadaire satirique à paraître aujourd’hui, Patrick Ponsolle, l’actuel président exécutif d’Eurotunnel, a été mis en examen en même temps que deux de ses prédécesseurs et trois de ses collaborateurs pour «abus de biens sociaux et informations financières inexactes». Les trois collaborateurs concernés, tous trois directeurs, seraient Christian-Georges Chazot, Alain Bertrand toujours en poste et Graham Corbett qui a quitté la société, selon une porte-parole d’Eurotunnel. Les deux anciens dirigeants mis en examen seraient André Bénard et Alastair Morton. Toutes les mises en examen sont liées à l’augmentation de capital de quelque 7 milliards de francs (1,06 md EUR) menée en juin 1994 par Eurotunnel. Interrogée hier après-midi, la porte-parole d’Eurotunnel a simplement indiqué que «M. Ponsolle n’avait pas reçu mardi sa lettre de mise en examen» et «n’envisageait en aucun cas une démission s’il la recevait». Quatre responsables bancaires, dont un du Crédit Lyonnais et un autre d’Indosuez, ont également été mis en examen, soupçonnés de «délits d’initiés», selon Le Canard. Interrogé, le parquet de Paris a refusé catégoriquement hier soir de confirmer ou d’infirmer ces informations. Les revers de fortune de l’action Eurotunnel – introduite en Bourse à 35 francs en 1987 avant de plonger sous les 5 francs après une brève euphorie et de tourner actuellement autour des 8 francs – ont été l’une des plus grosses déceptions boursières françaises depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ce projet, qui avait été présenté comme le chantier du siècle, a tourné à l’enfer pour les petits actionnaires, qui étaient plus d’un million au départ et sont encore entre 700 000 et 800 000 à ce jour. Ils estiment avoir été floués par les banquiers et les promesses de la direction d’Eurotunnel afin de les inciter à acheter des titres. «Aujourd’hui, les petits actionnaires ont remporté une première victoire contre les banques», a déclaré hier Christian Cambier, qui présidait en 1994 l’Association des actionnaires d’Eurotunnel (AAE) et fut à l’origine d’une première plainte déposée en 1994 contre une dizaine de banques. Les deux experts qui ont enquêté sur cette affaire à la demande de la justice ont estimé que les banques étaient coupables de ne pas avoir dissocié leurs opérations de marché et leurs activités de conseil pour l’augmentation de capital de juin 1994. C’est apparemment à ce titre que des banquiers ont été mis en examen. Selon M. Cambier, les banquiers, qui savaient que l’augmentation de capital se préparait, ont vendu à découvert avant l’opération et «empoché ainsi avec l’évolution des cours environ 1 milliard de francs de profits que la société Eurotunnel est en droit de réclamer».
Après plusieurs années de bataille judiciaire, les actionnaires d’Eurotunnel ont remporté une première victoire avec la mise en examen annoncée par Le Canard Enchaîné de l’ancienne et de l’actuelle équipe dirigeante du concessionnaire du tunnel sous la Manche. Selon les informations de l’hebdomadaire satirique à paraître aujourd’hui, Patrick Ponsolle, l’actuel président exécutif d’Eurotunnel, a été mis en examen en même temps que deux de ses prédécesseurs et trois de ses collaborateurs pour «abus de biens sociaux et informations financières inexactes». Les trois collaborateurs concernés, tous trois directeurs, seraient Christian-Georges Chazot, Alain Bertrand toujours en poste et Graham Corbett qui a quitté la société, selon une porte-parole d’Eurotunnel. Les deux anciens dirigeants mis en examen...