Martti Ahtisaari chargé d'inspecter les dépôts d'armes

Martti Ahtisaari, l’ancien président de la Finlande qui vient d’être désigné pour inspecter les dépôts d’armes de l’IRA, avait fait accepter en juin dernier au président yougoslave Slobodan Milosevic un plan de paix pour le Kosovo. M. Ahtisaari, 62 ans, qui préside actuellement le Est-West Institute, un institut indépendant de recherche sur l’Europe centrale et orientale dont le siège est à New York, avait été parachuté émissaire de l’Union européenne, dont son pays assurait alors la présidence tournante, au beau milieu des opérations militaires de l’Otan. Après sa médiation réussie, ce diplomate de carrière a été reconnu comme un interlocuteur à part entière sur la scène internationale. Il avait été publiquement remercié par le président américain, Bill Clinton, pour la réussite d’une conférence sur les Balkans tenue l’année dernière à Sarajevo tandis que le chef de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat, lui avait demandé de servir d’intermédiaire dans la relance du processus de paix au Proche-Orient. Dans son pays, cet homme à l’embonpoint marqué et qui boite bas à cause de genoux fragiles est considéré comme une figure emblématique de la nation. Devenu en 1994 le premier président finlandais élu au suffrage universel direct, M. Ahtisaari, un social-démocrate, ne s’était pourtant pas représenté en février à l’élection présidentielle, remportée par son ancienne ministre des Affaires étrangères, Tarja Halonen. Né le 23 juin 1937 à Viborg (Carélie, aujourd’hui Russie), M. Ahtisaari a commencé à enseigner au Pakistan au début des années 60 avant de rejoindre les programmes d’aide au développement du ministère des Affaires étrangères. Nommé ambassadeur en Tanzanie en 1973, il a aussi été accrédité en Zambie-Mozambique et en Somalie. En 1978, comme représentant spécial du secrétaire général de l’Onu en Namibie, il rencontrait discrètement des indépendantistes dans le sauna d’une mission luthérienne finlandaise. Entre 1991 et 1995, il a servi son pays comme secrétaire d’État aux Affaires étrangères. M. Ahtissari est marié, a un fils et parle couramment, en plus du finnois, l’anglais, le français, le suédois et l’allemand.