Cinéma Denzel Washington, un acteur sur le ring

Après avoir été Malcom X et le militant sud-africain Steve Biko, Denzel Washington (45 ans) s’est entraîné pendant un an et demi et il a perdu plus de vingt kilos pour incarner Rubin Hurricane Carter, le boxeur noir qui a purgé près de vingt ans de prison pour des meurtres qu’il n’avait pas commis. Au-delà de la prouesse physique, le film de Norman Jewison est «un voyage spirituel et c’est une expérience que je suis content de partager avec le public. J’aime ce genre de combat», avait déclaré l’acteur lors du festival de Berlin où il a obtenu le prix d’interprétation. Denzel Washington a rencontré Rubin Carter à Toronto en 1992. «Il ne semble pas avoir d’amertume, ni de colère. Il ne vit pas dans le passé et dit que cela l’a rendu meilleur». L’acteur rappelle que «l’Amérique s’est construite sur l’esclavage et il y a toujours cette mentalité. Un Afro-Américain sur trois est en dehors du système, en prison, sortant de prison ou en liberté conditionnelle. Au Texas, l’an dernier, on a attaché un Noir à une camionnette et on l’a traîné sur des kilomètres jusqu’à ce qu’il soit déchiqueté». Denzel Washington attribue cela à «l’ignorance». «Je ne crois pas qu’on naisse raciste. On le leur a enseigné. Moi, je n’ai rien connu de comparable. On m’a insulté, des taxis ont refusé de s’arrêter de me prendre... Qu’est-ce qu’on peut faire? Sinon faire un film comme celui-ci quand on a l’occasion car cela permet d’atteindre des millions de gens». L’acteur, qui a déjà obtenu l’Oscar du meilleur second rôle pour Glory de Edward Zwick, ne se plaint pas du racisme: «Plein d’acteurs blancs souhaiteraient avoir ma chance. Je ne me débrouille pas mal. Je suis ici dans la suite d’un grand hôtel».