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Actualités - ANALYSE

Les passes d'armes diplomatiques se poursuivent Le Liban fermement attaché à la 425 et au jumelage

Après la nouvelle donne introduite par le projet de retrait israélien, les cartes sont maintenant étalées sur le tapis vert et les positions clairement déclarées. Israël veut que son retrait entraîne la neutralisation de la Résistance pour assurer sa sécurité, sans quoi il ne servirait à rien. Le Liban demande l’application de la 425 sans s’engager à prodiguer des garanties de sécurité à Israël tant que le problème des réfugiés palestiniens n’est pas réglé et que l’on n’a pas réalisé un accord de paix globale assurant par lui-même la sécurité de tous les États de la région. À Beyrouth, un officiel explique que «c’est grâce aux accords de paix conclus avec l’Égypte, la Jordanie et l’Autorité palestinienne qu’Israël a pu, sur ces trois fronts, s’assurer une sécurité relative. Il n’en va pas de même avec le Liban. La 425, qui enjoint un retrait immédiat, ne garantit pas en soi la sécurité de l’État hébreu. Cela ne peut se faire que par le biais d’un traité de paix véritable. Et nous ne sommes pas prêts à en signer un tant que la question des réfugiés palestiniens n’est pas résolue. Il va également de soi que nous ne signerons que si la Syrie en fait de même, c’est-à-dire si elle récupère le Golan». Et de reconnaître ensuite que pour le fond, l’option de jumelage relègue la 425 au second plan, au profit de la 242 et de la 338. «Car, soutient ce responsable libanais, ce n’est pas l’application de la 425 qui peut assurer les garanties de sécurité demandées par Israël, mais celle de la 242 et de la 338 dont la concrétisation mènerait à une paix régionale complète». Cette personnalité souligne ensuite qu’Israël «fait fausse route s’il s’imagine qu’un retrait unilatéral du Sud va disloquer le tandem libano-syrien. Il serait temps pour l’État hébreu de réaliser que les solutions partielles ou les accords séparés ne règlent pas son problème de sécurité et ne mettent pas la région à l’abri des guerres». Mais comment l’Onu et les USA vont-ils traiter le contentieux occurrent et les positions inconciliables des antagonistes au sujet du Sud ? «Il est prématuré de juger d’une façon définitive», répond l’officiel cité. «Israël pense, ajoute-t-il, qu’en faisant mine de se soumettre à la 425 pour se retirer du Sud comme de la Békaa-Ouest, il pourrait bénéficier de l’ombrelle onusienne pour assurer sa sécurité. Mais nous ne pensons pas que les Casques bleus seraient capables de rendre la frontière étanche et d’empêcher des éléments armés de s’infiltrer en Galilée pour des opérations contre les Israéliens. D’autre part, si Israël procédait, après un retrait unilatéral, à des frappes dures contre le Liban pour riposter à des actions menées contre lui, cela pourrait provoquer une nouvelle guerre dans la région. Une éventualité qui n’est dans l’intérêt d’aucune partie régionale ou internationale». «Dès lors, poursuit cette source, seul un retrait après accord avec la Syrie comme avec nous peut prodiguer à Israël la sécurité qu’il demande. Et cet accord ne peut intervenir que dans le cadre d’une paix globale fondée sur les principes de Madrid et sur l’application des résolutions de la légalité internationale». Loin des allées du pouvoir et des positions qu’il affiche, une autre personnalité locale souhaite pour sa part que «le Conseil de sécurité prenne position. Cette instance supérieure de l’Onu doit veiller à l’application de la 425 et de son corollaire, la 426. À cet effet, il lui faut édicter une résolution renforçant considérablement la Finul pour qu’elle puisse se déployer le long de la frontière et y imposer l’ordre si une agression devait être perpétrée par n’importe quelle partie. De même, le comité de surveillance aurait alors pour tâche de dénoncer toute partie qui porterait atteinte à la sécurité frontalière. Le Conseil de sécurité demanderait bien évidemment au Liban de déployer son armée aux côtés des Casques bleus après le retrait, conformément aux dispositions de la 425...». Inversion des rôles Pendant des années, le Liban a réclamé l’application de la 425 indépendamment des résolutions 242 et 338 et donc du conflit arabo-israélien ; ce que les États-Unis et Israël refusaient catégoriquement à l’époque. Aujourd’hui, les rôles sont inversés et c’est Beyrouth qui ne se contente plus désormais d’un retrait israélien du Sud et de la Békaa-Ouest. Les dirigeants libanais exigent en effet simultanément la libération du Golan, le règlement du problème des réfugiés palestiniens et d’autres litiges relatifs à la crise régionale. Certes, ajoute la même source, l’idéal serait une application des trois résolutions onusiennes à la fois. Mais si les 242 et 338 mettent du temps à se concrétiser, le Liban peut-il se permettre de lier l’exécution de la 425 au règlement global du conflit au Proche-Orient ? Rien qu’au niveau économique, une telle politique serait catastrophique pour le pays...
Après la nouvelle donne introduite par le projet de retrait israélien, les cartes sont maintenant étalées sur le tapis vert et les positions clairement déclarées. Israël veut que son retrait entraîne la neutralisation de la Résistance pour assurer sa sécurité, sans quoi il ne servirait à rien. Le Liban demande l’application de la 425 sans s’engager à prodiguer des...