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Actualités - CHRONOLOGIE

Dossier régional - Message d'Assad au chef de l'Etat Chareh : ne pas laisser entraîner dans le jeu d'Israël(photo)

«Nous parlons un langage de paix, non de guerre». La volonté pacifiste affichée hier par le ministre syrien des Affaires étrangères, en visite à Beyrouth, est considéré par les observateurs comme l’élément majeur du message que le chef de la diplomatie syrienne a cherché à faire passer aux Américains et à la communauté internationale. Arrivé par la route, escorté par le ministre de la Santé, Karam Karam, M. Farouk el-Chareh a remis au président Émile Lahoud un message dans lequel le président Hafez el-Assad «résume les résultats» du sommet syro-américain de Genève (26 mars). Une prise de position syrienne et libanaise, en cas de retrait israélien unilatéral, sera examinée «en son temps», a ajouté en outre le ministre syrien, à l’issue d’un tête-à-tête de 75 minutes avec le chef de l’État. Sans le nommer, M. Chareh a considéré que les propos bellicistes tenus par le ministre de la Défense Ghazi Zeayter, et repris dans le même esprit par le vice-président de la Chambre Élie Ferzli, sont pour le moins «légers», a assuré une source informée à Beyrouth. Message aux Américains et au monde entier, les propos de M. Chareh illustrent «la volonté de la Syrie de ne pas se laisser entraîner dans le jeu d’Israël, qui vise à brouiller les relations syro-américaines», a affirmé une source politique à Beyrouth, rappelant des propos similaires tenus par le ministre syrien des AE dans un entretien récent accordé au quotidien al-Mostaqbal. La Syrie a choisi d’ignorer délibérément les ambiguïtés de la politique américaine à l’égard de la Syrie, ainsi que les propos tenus après le sommet de Genève, selon lesquels «la balle est maintenant dans le camp syrien». En insistant sur la paix, et en condamnant les propos tenus le ministre de la Défense, qui a évoqué l’éventualité d’un déploiement syrien à la frontière internationale Sud, M. Chareh dénonce en fait des prises de position qui contredisent, à l’étape actuelle, le discours politique syrien, «qui cherche à désamorcer la menace factice d’un retrait agitée par Israël», et à le présenter au contraire comme une mesure qui n’effraie en rien la Syrie ou le Liban. Jouer les volets l’un contre l’autre À l’issue de son entretien avec le chef de l’État, M. Chareh a déclaré : «Le Liban et la Syrie veulent une paix juste et globale, en application des résolutions 242, 338 et 425 du Conseil de sécurité et du principe de l’échange de la terre contre la paix». «Toute tentative israélienne de jouer les volets les uns contre les autres, que ce soit les volets syrien et libanais, ou syrien et palestinien, est vouée à l’échec», a-t-il ajouté. Interrogé sur une possible reprise des négociations de paix avec Israël, M. Chareh a déclaré : «Nous réclamons la reprise des négociations sur les bases de la conférence de Madrid, nous l’avons dit et répété avant et après le sommet de Genève (entre les présidents américain et syrien). Toute autre base serait refusée de notre part». La Syrie refuse de reprendre les négociations interrompues depuis le 10 janvier tant qu’Israël refuse de s’engager à se retirer totalement du Golan. M. Chareh a ajouté qu’il «ne s’attend pas à une guerre (avec Israël), et évidemment ne la souhaite pas». «Il est faux de parler de guerre, car nous parlons de paix et des résolutions internationales et de la nécessité d’un retrait israélien de tout le Liban-Sud jusqu’à la frontière internationalement reconnue et d’un retrait israélien de tout le Golan jusqu’aux frontières du 4 juin 1967, dans le cadre d’une solution pacifique juste et globale. Évoquer la violence et la guerre ne serait pas à sa place», a-t-il ajouté. Par ailleurs, le ministre syrien des Affaires étrangères a indiqué que, dans le contexte actuel, Damas ne fait pas sienne l’hypothèse émise par le ministre de la Défense Ghazi Zeayter d’un déploiement syrien au Liban-Sud. «Ce serait une erreur que certains d’entre nous fassent des déclarations, même si elles reflètent un sentiment personnel, qui pourraient avoir des répercussions négatives ou dont Israël pourrait profiter en poussant les choses dans une direction non pacifique, alors que nous voulons les pousser vers une paix juste et globale», a déclaré M. Chareh à la presse. «Toute position qui devra être prise en cas de mesures unilatérales du gouvernement israélien sera étudiée en son temps», a dit M. Chareh qui n’a pas cité le nom de M. Zeayter. Pour sa part, le service de presse de la présidence de la République a publié un commentaire du président Lahoud affirmant que le Liban et la Syrie sont indéfectiblement attachés au principe du retrait total du Sud et de la Békaa-Ouest libanais, et du Golan, et au règlement que la question des réfugiés palestiniens, «une question grave et urgente qui est avant tout de la responsabilité d’Israël». Hoss à Damas Toutes ces questions seront à nouveau examinées au cours des entretiens prévus entre le président du Conseil Sélim Hoss et son homologue syrien Mohammed Moustapha Miro, aujourd’hui à Damas. Le chef du gouvernement rencontrera également M. Bachar el-Assad ainsi que le chef de la diplomatie syrienne, avec lesquels il examinera les scénarios de retrait unilatéral israélien du Liban. Les États-Unis ont officiellement informés le Liban de la volonté israélienne de se retirer du Liban en application de la résolution 425 du Conseil de sécurité de l’Onu (1978).
«Nous parlons un langage de paix, non de guerre». La volonté pacifiste affichée hier par le ministre syrien des Affaires étrangères, en visite à Beyrouth, est considéré par les observateurs comme l’élément majeur du message que le chef de la diplomatie syrienne a cherché à faire passer aux Américains et à la communauté internationale. Arrivé par la route, escorté...