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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Diplomatie - Troïka israélienne : Beyrouth demande l'intervention de Washington et Paris Les Etats-Unis critiquent les raids de Tel-Aviv

Les États-Unis ont critiqué hier pour la première fois de manière officielle les récentes frappes aériennes d’Israël contre des cibles civiles au Liban, affirmant que de telles attaques, bien que provoquées par des opérations du Hezbollah, ne pouvaient résoudre la crise actuelle. À Beyrouth, le chef du gouvernement Sélim Hoss, qui a reçu un message de la secrétaire d’État américaine Madeleine Albright, a demandé aux États-Unis et à la France d’adopter «une position ferme» au lendemain de la décision israélienne de confier à une troïka présidée par le Premier ministre Ehud Barak le pouvoir de décréter des frappes contre des objectifs civils au Liban. «Nous ne croyons pas que les attaques israéliennes contre des installations civiles et des zones peuplées résoudront le problème», a déclaré devant les journalistes le porte-parole du départment d’État James Rubin. M. Rubin a refusé de dire explicitement si Washington appelait à la fin des frappes israéliennes, soulignant que l’escalade de la violence au Liban était le fait du Hezbollah, dont les attaques ont tué sept soldats israéliens ces dernières semaines. «La dernière escalade au Liban-Sud est cynique, et c’est un effort délibéré du Hezbollah pour effectuer des tirs à partir des zones peuplées», a déclaré M. Rubin, notant que ce type d’attaques était interdit depuis les arrangements conclus en avril 1996. «Cette escalade (...) met en péril les civils libanais et les intérêts du Liban et sape en outre les perspectives de paix dans la région et la poursuite du processus de paix israélo-arabe», a-t-il affirmé. «Tout doit être fait pour éviter des pertes civiles dans le conflit en cours au Liban», a estimé M. Rubin. Évoquant de récentes déclarations de la secrétaire d’État Madeleine Albright critiquant les attaques du Hezbollah contre le nord d’Israël, M. Rubin a souligné que Mme Albright «n’avait pas dit qu’elle soutenait ou qu’elle était opposée» à une riposte israélienne. «Je ne pense donc pas que nous ayons changé de position lorsque nous disons que nous ne croyons pas que les attaques israéliennes contre des infrastructures civiles et zones peuplées résoudront le problème», a expliqué le porte-parole. Selon lui, la Syrie «a de l’influence sur le Hezbollah. Nous avons demandé à plusieurs reprises aux Syriens d’exercer cette influence de façon plus effective». Hoss dénonce Les États-Unis souhaitent «empêcher que le Hezbollah ne détruise le processus de paix au Liban et dans la région», a poursuivi M. Rubin. Il s’est enfin étonné de ce que le Hezbollah continue ses attaques contre l’État hébreu alors que ce dernier s’est engagé, par la voix de M. Barak, «à retirer ses troupes» du Liban-Sud d’ici au mois de juillet. «Nous n’avons aucune intention de douter des engagements de M. Barak», a-t-il dit. Le sous-secrétaire d’État chargé du Proche-Orient Edward Walker avait déjà critiqué, il y a quelques jours, les frappes israéliennes contre des infrastructures civiles au Liban, mais il l’avait fait à Doha, dans le cadre d’une interview à la chaîne de télévision al-Jazira. À Beyrouth, M. Hoss a estimé dans une déclaration à la presse que la décision israélienne de concentrer dans les mains d’une troïka la prérogative d’ordonner des frappes contre les infrastructures civiles libanaises remettait en question l’avenir des arrangements d’avril 1996. La décision israélienne représente une «escalade dangereuse qui prouve que l’arrogance des forces israéliennes ne connaît pas de limite et démontre la détermination d’Israël non seulement à violer les arrangements d’avril 1996, mais à les ignorer», a-t-il ajouté. «Nous réclamons une position ferme des deux États (les États-Unis et la France) qui parrainent ces arrangements face à cette nouvelle escalade, surtout qu’Israël utilise des armes américaines dans ses agressions contre des objectifs civils au Liban», a souligné M. Hoss. «Par ses menaces et ses agressions, Israël cherche à protéger l’occupation par ses troupes du territoire libanais», a-t-il encore ajouté. Selon la radio israélienne, la nouvelle procédure israélienne a pour but de permettre le lancement d’opérations de représailles immédiatement après des attaques du Hezbollah contre l’armée israélienne dans la zone qu’elle occupe au Liban-Sud. M. Hoss a effectué des contacts téléphoniques avec les ministres des Affaires étrangères syrien, égyptien, jordanien et koweïtien, pour les «informer du danger» que représente la décision israélienne, selon l’Ani (officielle). Il a en outre convoqué l’ambassadeur des États-Unis David Satterfield, qui lui a remis un message de la secrétaire d’État Madeleine Albright, en réponse à une missive envoyée la semaine dernière par M. Hoss. Dans son message, Mme Albright «déplore profondément, au nom du gouvernement américain, le bombardement des infrastructures civiles au Liban et exprime sa grande inquiétude face à l’escalade» de la violence au Liban, a déclaré M. Satterfield à la presse. Mme Albright a réitéré l’appui américain au comité de surveillance chargé de veiller au respect des arrangements d’avril. «Nous poursuivons nos efforts avec nos partenaires français pour réunir ce comité dans les délais les plus rapides», a ajouté M. Satterfield.
Les États-Unis ont critiqué hier pour la première fois de manière officielle les récentes frappes aériennes d’Israël contre des cibles civiles au Liban, affirmant que de telles attaques, bien que provoquées par des opérations du Hezbollah, ne pouvaient résoudre la crise actuelle. À Beyrouth, le chef du gouvernement Sélim Hoss, qui a reçu un message de la secrétaire...